La 7e édition de Longue vue sur le court, festival montréalais consacré aux courts métrages, s’amorce ce mercredi avec une programmation de 86 œuvres, dont 44 du Québec. Parmi celles-ci, Cercueil, tabarnak !, de Loïc Darses, plonge Emmanuel Bilodeau en terrain connu. La Presse en discute avec le comédien et le réalisateur.

Après son documentaire La fin des terres sorti en 2019, le cinéaste Loïc Darses explore à nouveau le Québec, son peuple et la question nationale dans Cercueil, tabarnak !, comédie grinçante qui se passe le 20 mai 1980, jour du premier référendum sur la souveraineté du Québec.

Dans ce court métrage présenté à Longue vue sur le court, le comédien Emmanuel Bilodeau incarne Raymond Tremblay, enquêteur fiscal et fier Saguenéen qui, à la suite de la mort de son père, soupçonne la famille administrant le salon funéraire de pratiques frauduleuses.

Le fait qu’Emmanuel Bilodeau soit au cœur de cette histoire nous rappelle qu’il a incarné René Lévesque dans une minisérie écrite par Geneviève Lefebvre et sortie en 2006.

« J’en ai parlé à Loïc Darses et il m’a juré m’avoir proposé le rôle pour l’ensemble de mon travail et non parce que j’avais déjà joué René Lévesque, dit en riant le comédien. Il y a sans doute là-dedans un clin d’œil humoristico-historique. »

Vérification faite auprès du réalisateur, ce dernier a bien offert le rôle à Bilodeau pour son talent et le physique de l’emploi concordant avec le personnage de Raymond Tremblay. « Mais c’est sûr que le fait qu’Emmanuel ait déjà incarné René Lévesque joue dans l’inconscient, dit-il. Au fond, mon film est d’abord un hommage à mon grand-père, qui était un fervent souverainiste. Ça parle aussi du legs, ce qu’on laisse à nos enfants, et notamment lorsqu’on possède peu de choses. »

Dans le récit, Raymond accomplit sa démarche, ses recherches avec ardeur et détermination. Il y met tout son cœur et va au bout de sa démarche, peu importe le résultat, à l’image des militants souverainistes de l’époque.

La petite histoire de Raymond fait donc écho à cet important moment de l’histoire du Québec. « J’aime cette idée que les grands évènements collectifs influencent la trame de chacune de nos vies, et vice versa, dit Loïc Darses. Ce lien entre la grande et la petite histoire me fascine. »

De son côté, Emmanuel Bilodeau salue la force de l’écriture. « Le récit est d’une grande beauté et c’est aussi vrai dans les dialogues, lance-t-il. Loïc est très méticuleux et à son affaire. En plus, il m’a impliqué dans le choix de la jeune actrice qui joue ma fille Lucie dans le film. Et cette dernière est parfaite ! »

PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL LONGUE VUE SUR LE COURT

Lilou Roy-Lanouette dans Les grandes claques d’Annie St-Pierre

Cette jeune fille, c’est la comédienne Lilou Roy-Lanouette. Pendant Longue vue sur le court, on pourra aussi la voir dans le court métrage Les grandes claques d’Annie St-Pierre, film qui a fait le plein de prix et d’hommages depuis sa présentation en première mondiale à Sundance, en janvier 2021.

Une sélection de grande qualité

Plusieurs titres de la programmation de ce festival, qui a lieu dans le sud-ouest de Montréal, ont déjà quelques étoiles dans leur cahier. La sélection québécoise comprend entre autres Le danger en face d’Alexis Chartrand, Louise de 9 à 5 de Julien G. Marcotte, dieu@mail.com de Roger Gariépy et Joutel d’Alexa-Jeanne Dubé.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Caroline Dhavernas dans le court métrage Les monstres de Frank Tremblay

Le film Les monstres de Frank Tremblay met en vedette Caroline Dhavernas, qui est la porte-parole de l’évènement cette année.

Dans le volet international, on suivra notamment Free Fall d’Emmanuel Tanenbaum, qui a fait un tabac au festival REGARD en juin dernier. Le festival comprend aussi des documentaires et une programmation jeunesse.

Le volet en salle a lieu du 24 au 28 novembre au Théâtre Paradoxe, à la maison de la culture Marie-Uguay et aux serres municipales de Verdun. Un volet en ligne a lieu du 28 novembre au 12 décembre.

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