Du 16 octobre au 5 novembre, la Cinémathèque québécoise présentera un important cycle de films consacrés à la crise d’Octobre et, de façon élargie, au Front de libération du Québec (FLQ).

Intitulée Octobre 70 50 et constituée d’une quinzaine de titres, en français et en anglais, cette rétrospective proposée dans le cadre du 50e anniversaire de la crise d’Octobre inclura plusieurs titres connus : Les ordres, de Michel Brault, Octobre, de Pierre Falardeau, La maison du pêcheur, d’Alain Chartrand, Corbo, de Matthieu Denis, Bingo, de Jean-Claude Lord, et Les rois mongols, de Luc Picard.

S’y ajoutent des titres peut-être moins connus du grand public, mais qui ont une grande valeur, dont L’otage, excellent documentaire de Carl Leblanc consacré à James Richard Cross, et des œuvres du Vidéographe, dont Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu pour que ça arrive rien qu’à nous autres des affaires de même ?, d’Yves Chaput.

PHOTO FOURNIE PAR L’ONF

Une scène du film Les évènements d’octobre 1970, de Robin Spry

C’est le documentaire Les évènements d’octobre 1970, du réalisateur anglophone Robin Spry, qui ouvrira l’évènement.

« Robin Spry signe le premier grand film de l’ONF sur Octobre. Mais il propose aussi le point de vue d’un gauchiste ontarien avec une sensibilité anticoloniale sur les évènements. Sans adhérer entièrement à la cause, il était sensible à ce qui se passait au Québec », indique Fabrice Montal, le programmateur du cycle.

M. Montal ajoute que le film de Spry, qui a incarné lord Durham dans Québec : Duplessis et après, de Denys Arcand, a été financé par le studio français de l’ONF. « Les Anglais ne voulaient rien savoir », lance M. Montal.

Le programmateur ne cache pas avoir une affection particulière pour Les rois mongols, de Luc Picard. « C’est le film qui rend le mieux comment les enfants pouvaient vivre à Montréal dans ces années-là », dit-il.

Les rois mongols est à vision d’enfant et le fait que la ville de Montréal fut envahie par l’armée canadienne a quelque chose de terrorisant. Luc Picard a réussi quelque chose de très bien.

Fabrice Montal

Cela dit, M. Montal a voulu « aller ailleurs, voir autre chose », ce qui l’a conduit à sélectionner quelques titres plus marginaux tel le film d’Yves Chaput. « C’était un jeune vidéaste qui, en 1971, a été le seul journaliste à filmer les débats de la commission d’enquête sur la Loi sur les mesures de guerre tenue en 1971 », dit-il.

Le cycle, dont la fin était d’abord prévue le 31 octobre, sera finalement prolongé au 5 novembre avec la projection de l’œuvre Faut aller parmi le monde pour le savoir, de Fernand Dansereau. Cette œuvre avait été sélectionnée à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 1971.

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