Accompagnée d’un caméraman gaffeur, une journaliste futée enquête sur le passé mystérieux du candidat favori à la présidence.

Reléguée à la couverture du football après une enquête qui aurait pu mettre la chaîne qui l’emploie dans l’embarras, Mademoiselle Pove (Cécile de France) est plus que ravie lorsque son patron (Philippe Uchan) lui demande de couvrir l’élection présidentielle. Jusque-là sans histoire, la campagne du candidat favori, l’économiste Pierre-Henry Mercier (Albert Dupontel), vient de prendre un nouvel élan après que sa voiture eut provoqué l’explosion d’une conduite de gaz.

Persuadée d’avoir connu ce nouveau venu en politique lorsque les deux étaient au lycée, la journaliste se met en tête d’enquêter sur le passé de Mercier. Elle découvre alors que de fervents tenants de la gauche soutiennent secrètement ce candidat de droite. Mademoiselle Pove n’est pas au bout de ses surprises lorsque Gus (Nicolas Marié), son fidèle et gauche caméraman, lui apprend que Mercier et son garde du corps, Lior (Uri Gavriel), échangent des propos en roumain. Mais que cache donc ce fils de bonne famille ?

Reconnu pour son humour décalé, parfois irrévérencieux, son sens inné du dialogue, ses mises en scène soignées, Albert Dupontel (9 mois ferme, Au revoir là-haut, Adieu les cons) signe, en guise de huitième long métrage, Second tour, fable politique où il incarne un homme prêt à mourir pour ses idéaux. Tour à tour stoïque et touchant, comme s’il empruntait tantôt le masque de Buster Keaton, tantôt celui de Charlie Chaplin, le cinéaste donne la part belle à Cécile de France, sa partenaire dans En équilibre (2015), de Denis Dercourt, et à Nicolas Marié, son acteur fétiche.

Avec un plaisir aussi contagieux que délectable, les deux acteurs, qui forment un infatigable et désopilant tandem, s’échangent les réparties les plus hilarantes du film à un rythme rappelant celui d’une rafale de mitraillette. Le hic, c’est qu’à tout moment, leurs pitreries risquent de faire ombrage aux nombreux rebondissements que réserve cette comédie déjantée où Dupontel s’intéresse au déterminisme social, aux tragédies familiales et aux coulisses du pouvoir.

Évoquant un improbable croisement entre Les hommes du président (1976), d’Alan J. Pakula, et l’univers des Monty Python, Second tour amuse plus qu’il ne convainc avec son récit mené tambour battant, dans lequel on se bat pour un monde meilleur où les abeilles pourront butiner en paix. Fidèle à lui-même, Albert Dupontel signe une finale poétique où transparaît son humour caustique.

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Second tour

Comédie

Second tour

Albert Dupontel

Cécile de France, Nicolas Marié, Albert Dupontel

1 h 35

7/10