Après la mort de son fils et du compagnon de celui-ci dans un accident d’avion, Joseph, un sexagénaire veuf qui vit à Bordeaux, part en Belgique à la rencontre de Rita, la mère porteuse de l’enfant que le couple attendait.

Dans la vie, la mort a toujours le dernier mot. Mais pas au cinéma.

Voilà la prémisse de La petite, le nouveau film de Guillaume Nicloux, adapté du roman Le berceau de Fanny Chesnel. Celle-ci a aussi écrit le scénario avec le réalisateur de La religieuse, La tour et L’enlèvement de Michel Houellebecq.

Le cinéaste signe ici un film humain et porteur d’espoir qui, à défaut de nous bouleverser, nous réconforte. Sans réinventer la roue, Nicloux filme avec conviction la renaissance d’un sexagénaire taciturne dont la vie a été marquée par plusieurs épreuves.

Veuf depuis peu, Joseph (Fabrice Luchini) apprend que son fils est mort dans un accident d’avion avec son conjoint. Il encaisse mal le deuil de ce fils qu’il n’a pas véritablement connu. Sous le choc, le sexagénaire veut avoir des nouvelles du futur bébé que le couple avait prévu d’avoir avec l’aide de Rita, une jeune mère porteuse.

Que va devenir l’enfant ? En est-il le grand-père légitime ? Porté par son désir de prolonger le lien avec son fils disparu, Joseph quitte Bordeaux à la recherche de cette femme en Belgique. Un voyage qui va le changer profondément.

PHOTO THIBAULT GRABHERR, FOURNIE PAR LES FILMS DU KIOSQUE

Scène du film La petite

Si le film n’est pas parfait (l’intrigue est prévisible, les personnages sont mal définis et l’arc dramatique nous est imposé par le message bienveillant), le thème de la filiation y est très bien traité. À travers le projet d’un couple homosexuel ayant recours à la GPA (grossesse pour autrui) pour créer une famille, La petite fait aussi œuvre utile en abordant l’homoparentalité sans préjugés.

Malgré des invraisemblances dans le scénario (le grand-père inconnu qui devient complice du personnel dans la salle d’accouchement ; la complicité de Joseph avec la fille de Rita), on se laisse porter par ce récit tendre et lumineux, tragique et comique. Et on ne se lasse pas de voir jouer Luchini au cinéma. Surtout dans un rôle à contre-emploi. Amorphe, dépressif, solitaire, Joseph est très loin des personnages survoltés de l’acteur des Nuits de la pleine lune et d’Alceste à bicyclette.

À ses côtés, Mara Taquin (Rien à foutre) est formidable de naturelle et d’insouciance en Rita, la jeune mère porteuse sauvage et farouche. La rencontre de ces deux solitudes, quoique prévisible, résume bien ce film qui jette un regard nouveau sur la famille. En illustrant que la famille qu’on se choisit est parfois plus naturelle que la vraie...

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La petite

Drame

La petite

Guillaume Nicloux

Fabrice Luchini, Mara Taquin, Maud Wyler

1 h 53

6/10