La veille de Noël, un père venge la mort de son fils atteint par une balle perdue lors d’une fusillade entre membres de gangs.

La bande-annonce dit vrai : John Woo est un réalisateur légendaire. The Killer, A Better Tomorrow, Hard Boiled, Face/Off. Des films d’action réussis dont l’influence est encore évidente aujourd’hui.

Un exemple flagrant de cette influence est dans la tétralogie John Wick. Il n’est pas étonnant que Thunder Road Films, l’une des maisons de production derrière celle-ci, ait aussi contribué au financement de Silent Night. En plus des fusillades explosives, des poursuites enlevantes et des combats brutaux, la vengeance est au cœur des deux œuvres. L’approche est là où elles se distinguent.

Alors que le sérieux extrême de l’univers de John Wick a pour effet d’alléger la cruauté des évènements, en plus de son esthétisme de bande dessinée, la prémisse de Silent Night est trop tragique pour qu’on puisse apprécier sans malaise sa violence démesurée.

Brian et Saya Godluck – « chance de Dieu », vraiment ? ! – ont vécu le pire cauchemar de tout parent : leur fils de 7 ans est mort dans leurs bras. Le jour de Noël, par surcroît. Une balle perdue d’une fusillade entre membres de gangs rivaux l’a atteint. Silent Night s’ouvre alors que le père tente de rattraper les meurtriers. Sa poursuite se termine à l’hôpital. Brian survit, mais n’est plus en mesure de parler. Car le titre n’est pas uniquement en référence au fameux chant de Noël. Personne ne dit un mot dans Silent Night. Les seules voix proviennent de la radio.

Le couple est divisé par le deuil et chacun le vit à sa façon. Après des semaines noyé dans l’alcool, Brian décide qu’il va tuer tous les gangsters de Las Palomas, ville fictive du Texas. Sa préparation dure des mois et, pour une rare fois au cinéma, semble réaliste : leçons de combat sur YouTube, musculation, visite au champ de tir, parcours d’obstacles en voiture. Joel Kinnaman parvient à nous convaincre de la difficulté du processus, qui s’étire tout de même. La performance de l’acteur suédois est remarquable dans l’ensemble. Catalina Sandino Moreno, qui joue sa femme, est également très juste et offre une interprétation empreinte de force et de désolation.

Le dernier acte est consacré à l’exécution du plan de vengeance du père, la veille de Noël. La caméra de John Woo et la musique de Marco Beltrami maintiennent la tension et les scènes sont habilement chorégraphiées et composées. Toute cette violence-spectacle est toutefois difficile à apprécier en raison de ce qui l’a engendrée. Un rappel final de la motivation initiale est tout simplement déplacé.

John Woo, dont il s’agit du premier film américain depuis Paycheck, en 2003, est encore capable de grands moments d’action, mais doit choisir de meilleurs cadres pour les offrir. De plus, Silent Night manque de colombes.

En salle

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Silent Night  (V. F. : Vengeance silencieuse)

Action

Silent Night (V. F. : Vengeance silencieuse)

John Woo

Avec Joel Kinnaman, Catalina Sandino Moreno, Scott Mescudi

1 h 44

5,5/10