Un film consacré à la jeunesse du grand méchant des quatre volets précédents ? Le pari était audacieux, mais The Hunger Games : The Ballad of Songbirds & Snakes l’a relevé de belle façon. À un point tel qu’on estime qu’il est le meilleur de la série.

Lancé au début de la pandémie, le livre The Ballad of Songbirds and Snakes, de Suzanne Collins, raconte l’histoire de Coriolanus Snow, 18 ans, qui tente de repositionner sa famille dans l’échiquier du Capitole, toujours en reconstruction après des années de guerre contre les districts. Fidèle au roman, le scénario de Michael Lesslie et de Michael Arndt révèle rapidement l’ambition motivée par le désespoir du personnage principal. Joué avec vulnérabilité et conviction par Tom Blyth (la série Billy the Kid), Snow est pour l’instant loin du président tyrannique de Donald Sutherland.

Les Hunger Games ont été instaurés afin de rappeler aux districts qui est au pouvoir, mais la popularité de ces jeux cruels est en déclin. Ainsi, à l’occasion de leur 10présentation, Coriolanus Snow et les autres élèves prometteurs de l’Académie où il étudie se font chacun assigner un tribut afin qu’ils contribuent à ce que les jeux télévisés soient un véritable spectacle. Snow se fait attribuer Lucy Gray Baird du district 12, le même où Katniss Everdeen se portera volontaire à la place de sa sœur 64 ans plus tard. Rachel Zegler (West Side Story) incarne avec force et assurance la musicienne exubérante.

La dynamique entre les deux comédiens est excellente : le malaise initial, la relation de pouvoir qui se transforme en passion, les questionnements subséquents. Le reste de la distribution est tout aussi convaincant.

Alors que certains brillants acteurs des films précédents étaient sous-utilisés, Viola Davis, Peter Dinklage, Hunter Schafer et Jason Schwartzman ont tous l’occasion de démontrer leur talent.

PHOTO FOURNIE PAR LIONSGATE

L’arène des 10es Hunger Games

De nombreux rebondissements

Le long métrage de Francis Lawrence, qui a réalisé trois des quatre The Hunger Games précédents, est divisé en trois actes distincts : la rencontre entre Coriolanus et Lucy Gray, les jeux et la réunion entre les deux dans le district 12. Le dernier s’étire, mais ce n’est pas l’action qui manque pour s’y rendre. Les rebondissements sont multiples et inattendus. Nous étions dubitatifs pour certains d’entre eux, mais ils servent tous l’histoire.

Un autre point fort de The Ballad of Songbirds & Snakes est sa capacité à évoquer la cruauté des jeux et du régime totalitaire du Capitole, bien que moins lourd à cette époque du récit. En dépit de la violence de la prémisse de la série The Hunger Games, les films qui mettent en vedette Jennifer Lawrence ne sont jamais réellement parvenus à la faire ressentir. On ne s’attendait pas à ce qu’on montre des jeunes s’entretuer dans des films « familiaux », mais The Ballad of Songbirds & Snakes le fait mieux avec moins de scènes brutales. Et celles qui le sont ont davantage d’impact. On se demande toutefois pourquoi on ne montre toujours pas les citoyens de Panem devant leur téléviseur en train de regarder les jeux.

Costumes, décors et effets spéciaux sont tous remarquables, tout comme la musique de James Newton Howard. La version de The Hanging Tree de Rachel Zegler est un grand moment – en fait, chaque fois qu’elle chante en est un.

The Ballad of Songbirds & Snakes n’est pas sans faille. En plus de quelques longueurs, il se prend beaucoup au sérieux et verse dans la théâtralité. Malgré tout le temps passé avec Coriolanus et Lucy Gray, les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre en fin de parcours nous laissent perplexes. Une suite sera certainement annoncée si le film est un succès.

En salle

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The Hunger Games : The Ballad of Songbirds & Snakes 
(V. F. : Hunger Games : la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur)

Aventure

The Hunger Games : The Ballad of Songbirds & Snakes
(V. F. : Hunger Games : la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur)

Francis Lawrence

Avec Tom Blyth, Rachel Zegler, Viola Davis

2 h 38

7,5/10