Il est rare que le deuxième volet d’une trilogie soit supérieur au premier. The Empire Strikes Back, Terminator 2, The Winter Soldier. Peut-être The Godfather Part II. Nous pouvons ajouter Across the Spider-Verse à cette liste.

Et ce, même si Into the Spider-Verse est irréprochable et a été récompensé de l’Oscar du meilleur film d’animation en 2019. Avant de plonger dans l’analyse de sa suite, revenons sur le génie du chapitre initial.

Aucun autre film de superhéros, en prises de vues réelles ou animé, n’a aussi bien transposé à l’écran l’esprit des comics. Des bulles de pensée aux points Benday en passant par la juxtaposition de planches ; les détails visuels sont d’une richesse inouïe. Les différents styles de dessin et d’animation, les innombrables références à la culture pop (et BD), un multivers cohérent et éclaté. Sans oublier une histoire remplie d’action phénoménale et de merveilleux personnages. Tout est sans faille.

IMAGE FOURNIE PAR SONY PICTURES ANIMATION

Gwen Stacy (Hailee Steinfeld) et Miles Morales (Shameik Moore)

Alors, comment Across the Spider-Verse peut-il être meilleur ? Pour donner une réponse courte et imagée, c’est comme si les scénaristes Phil Lord, Christopher Miller et Dave Callaham nous ouvraient la porte du monde qu’ils ont créé après nous avoir seulement permis de regarder par la fenêtre.

Le film réalisé par Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin K. Thompson s’amorce par une habile récapitulation des évènements précédents. Pour votre bénéfice – et pour la dernière fois –, voici un résumé : mordu par une araignée radioactive, Miles Morales (Shameik Moore), un ado de Brooklyn, à New York, développe des superpouvoirs. Il est témoin d’un combat entre Peter Parker, alias Spider-Man, et des supervilains qui tentent d’activer un portail interdimensionnel. Peter les en empêche partiellement, sauve Miles, mais y laisse sa vie. La brève ouverture du portail provoque tout de même des brèches qui font entrer des « Spider-People » de divers univers dans le monde de Miles. Le groupe fait équipe afin de détruire définitivement le chemin vers les autres dimensions.

Des trous (et des Spider-Man) partout

IMAGE FOURNIE PAR SONY PICTURES ANIMATION

Miles Morales et Gwen Stacy tentent d’arrêter The Spot (Jason Schwartzman).

Sans surprise, toutes les fuites n’ont pas été colmatées. La plus grande est incarnée par The Spot (Jason Schwartzman), un homme couvert de portails qui tient Miles responsable de son sort. Dans le but d’exercer sa vengeance, il voyage à travers les univers afin d’augmenter sa puissance.

Mise au courant de ses intentions, la Spider Society, une brigade menée par Miguel O’Hara (Oscar Isaac), alias Spider-Man 2099, se lance à ses trousses. La bonne amie de Miles, Gwen Stacy (Hailee Steinfeld), est nouvellement membre de l’équipe. Ce deuxième chapitre prend le temps de bien raconter l’histoire de cette dernière. On s’attarde sur la relation avec son père, sur l’impact de la mort de son meilleur ami et pourquoi Miles est si important pour elle.

Celui-ci, maintenant âgé de 15 ans, peine à jongler avec sa vie d’élève et de superhéros. Sa relation avec ses parents en fait les frais, mais il n’arrive pas à mettre fin aux mensonges. Ces enjeux typiques des œuvres de Spider-Man n’ont jamais été aussi bien racontés. Les scènes de discussion entre les personnages sont toutes magnifiquement écrites et permettent de reprendre son souffle entre les poursuites et les combats étourdissants.

Animation turbo

Il se passe énormément de choses et il y a des Spider-Man à perte de vue dans Across the Spider-Verse. Puis, vers la fin, la poussière retombe et tout devient clair.

IMAGE FOURNIE PAR SONY PICTURES ANIMATION

Jessica Drew (Issa Rae) et Miguel O’Hara (Oscar Isaac)

Pendant plus de deux heures, les stimuli sont constants. Tout ce qu’on aimait du premier film est cette fois offert en version turbo.

Des thèses seront écrites sur la qualité et la variété de l’animation. L’aquarelle qui coule lors d’une scène émotive et l’ensemble du personnage de Spider-Punk (Daniel Kaluuya) sont parmi les coups de maître du studio Sony Pictures Animations. Le mélange des musiques contemporaines mettant en vedette des artistes réputés tels Metro Boomin et James Blake est sublime. L’humour, qui est aussi généreux envers les geeks que les publics de tout âge, est parfaitement dosé et livré de belle façon par tous les comédiens de talent au générique.

Après cette tornade de couleurs, on repart avec un sentiment que nous avons tous déjà vécu : la force de l’amitié. Et nous avons très hâte de voir comment les amis s’en sortiront dans Beyond the Spider-Verse, prévu le 29 mars 2024.

Spider-Man – Across the Spider-Verse
(V. F. Spider-Man – À travers le Spider-Verse)

Animation

Spider-Man – Across the Spider-Verse
(V. F. Spider-Man – À travers le Spider-Verse)

Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin K. Thompson

Avec les voix de Shameik Moore, Hailee Steinfeld, Oscar Isaac

2 h 20
En salle

9/10