Bella et Vipulan ont 16 ans. Persuadés que leur avenir est menacé, ils se lancent dans une quête pour comprendre notre relation au monde vivant. Tout au long d’un extraordinaire voyage, ils vont comprendre que nous sommes profondément liés à toutes les autres espèces. Et qu’en les sauvant, nous nous sauverons aussi.

Le film s’ouvre avec le chant du moho de Kauai, une espèce d’oiseau aperçue pour la dernière fois dans l’archipel d’Hawaii en 1987. Six ans après Demain, un long métrage documentaire dans lequel Cyril Dion et Mélanie Laurent mettaient de l’avant les solutions à la crise climatique, le réalisateur s’intéresse cette fois à une autre menace, celle de la disparition des espèces.

Moins médiatisée, mais tout aussi préoccupante que le réchauffement climatique, cette crise de la biodiversité, que plusieurs scientifiques qualifient de sixième extinction de masse, est un sujet lourd en soi, un brin aride, mais qui devient accessible et grand public avec l’approche poétique et humaine de Cyril Dion. Sans user à outrance d’images et de statistiques chocs, le réalisateur parvient à livrer un film percutant qui nous fait inévitablement réfléchir sur la place que nous occupons sur cette planète.

Au cœur du scénario, que Cyril Dion a coécrit avec le journaliste Walter Bouvais, il y a Bella Lack et Vipulan Puvaneswaran, deux militants écologistes de 16 ans, l’une britannique, l’autre français d’origine sri-lankaise. Impressionnants représentants d’une génération anxieuse quant à son avenir, ils incarnent à la fois la candeur d’une jeunesse qui a beaucoup à apprendre et la maturité de ceux qui en savent déjà beaucoup.

À l’invitation de Cyril Dion, ils embarquent dans un voyage (en avion) dans le monde afin de comprendre notre relation au monde vivant. Un paradoxe, il faut le souligner, qui est abordé, mais rapidement balayé de la main par le réalisateur.

La quête des deux jeunes les mène notamment auprès d’un biologiste de l’Université Stanford en Californie, de l’ethnologue spécialiste des chimpanzés Jane Goodall, au Parlement européen où ils rencontrent une militante qui travaille contre la surpêche, sur une plage de Bombay nettoyée par une armée de bénévoles, dans la savane africaine et au Costa Rica avec son président. Une forme plutôt linéaire qui finit par lasser, mais la diversité des rencontres s’assure de nous garder accrochés.

Il faut voir les convictions du duo végane s’entrechoquer à celles d’un éleveur industriel de lapins de la région française de Nantes. C’est là l’un des bons coups du film : donner la parole à des gens comme lui, coincés dans un système qui les dépasse, sans tomber dans le piège de la morale.

Parce que le message du film, c’est que c’est tout ce système centré sur la croissance infinie qui est à revoir et que c’est en sauvant les autres espèces que le genre humain se sauvera.

En salle

Animal est à l’affiche en version originale française, avec sous-titres anglais.

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Animal

Documentaire

Animal

Cyril Dion

Avec Bella Lack et Vipulan Puvaneswaran

1 h 45

7/10