Décembre 1991. La princesse de Galles se rend au Sandringham House pour rejoindre la famille royale à l’occasion des célébrations de Noël. Dans cette ambiance sinistre, à quelques mois de son divorce avec le prince Charles, Diana Spencer tente de retrouver son équilibre…

D’entrée de jeu, il convient de préciser aux spectateurs qui s’attendraient à voir un drame biographique classique sur la princesse Diana qu’ils risquent d’être amèrement déçus. À ce chapitre, Spencer ne pourrait être plus différent de la série The Crown. La forme plus éclatée que privilégie Pablo Larraín, appuyée par la trame musicale – excellente – de Jonny Greenwood, séduira en revanche ceux qui accepteront d’entrer dans une œuvre faisant écho au monde intérieur d’une femme coincée dans l’une des périodes les plus dramatiques de sa vie.

Avant même l’apparition de la première image, nous sommes d’ailleurs prévenus. Spencer est une « fable inspirée d’une vraie tragédie ». Le cadre dans lequel se déroule l’intrigue est réel, mais le cinéaste chilien, à qui l’on doit notamment No, Neruda et Jackie, propose une histoire relevant de l’imagination pure, frôlant même parfois le surréalisme. Le scénario, écrit par Steven Knight (Burnt, Allied), se concentre sur une période de trois jours, le temps de bien évoquer, grâce à un évènement précis (une fête de Noël « en famille »), les rituels entourant les célébrations (brigade culinaire, personnel domestique, tenues vestimentaires, parties de chasse) et le rapport conflictuel qu’entretient la princesse de Galles avec chacun d’entre eux. C’est un peu comme si Pablo Larraín empruntait le regard d’un entomologiste souhaitant étudier plus en profondeur une espèce inusitée.

PHOTO FOURNIE PAR ENTRACT FILMS

Kristen Stewart dans Spencer, un film réalisé par Pablo Larraín

Au cours de ces trois journées, qui se déroulent dans une ambiance sinistre, les regards inquisiteurs des autres membres de la famille royale et le carcan dans lequel on veut la maintenir auront tôt fait d’entraîner Diana dans des zones mentales plus préoccupantes. Seuls ses jeunes garçons, le prince William et le prince Harry, parviennent à l’en extirper occasionnellement.

Kristen Stewart se tire à merveille d’un rôle impossible, même si le travail sur la voix, le rythme du phrasé, l’accent et la posture sont par moments moins fluides. Cela dit, l’actrice parvient à traduire parfaitement la détresse intérieure d’une femme cherchant à retrouver son identité.

Spencer est à l’affiche en salle en version originale, en version française doublée au Québec et en version originale sous-titrée en français.

En salle

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Spencer

Drame biographique

Spencer

Pablo Larraín

Avec Kristen Stewart, Timothy Spall, Sally Hawkins

1 h 51

7/10