D’abord présenté au festival de Sundance au début de l’année, Prisoners of the Ghostland a aussi été l’un des morceaux choisis du festival Fantasia. L’évènement montréalais ne pouvait mieux convenir pour le nouvel opus de Sion Sono, l’une des figures emblématiques du cinéma underground nippon.
Ce long métrage témoigne d’abord de la rencontre de deux esprits éclatés qui, contre toute attente, se sont rejoints dans leurs envies d’extravagance. Nicolas Cage, qui enchaîne les films de genre depuis des années en creusant son propre sillon et en se maintenant volontairement dans la marge, amène ainsi avec lui tout ce que charrie la mythologie américaine. Sion Sono utilise ainsi tous ces codes en les transposant dans un contexte japonais, avec la charge visuelle qui en découle.
En résulte un cocktail explosif dans lequel est dégoupillée une histoire absurde sous la forme d’un western apocalyptique, que souligne parfois une espèce de chœur de tragédie grecque. Pour donner une petite idée, disons que dans cette société située dans un monde parallèle, Nicolas Cage incarne un criminel qu’on sort de prison pour lui donner la mission précise de retrouver — en trois jours — la fille disparue du gouverneur de l’endroit (Bill Moseley). Jusque-là, rien de bien extraordinaire. Mais tout, ici, est affaire de style. D’autant qu’un suspense est créé du simple fait du costume orné d’explosifs que le mercenaire doit enfiler. Deux de ces engins sont stratégiquement posés à des endroits où le moindre émoi peut tout déclencher…
Ce type d’humour ne sera d’évidence pas du goût de tous, mais on pourra apprécier le plaisir évident que prend Nicolas Cage à en faire des tonnes dans un film où l’approche de Sion Sono mise principalement sur l’exagération. Ces deux hommes étaient faits pour se rencontrer.
En salle en version originale anglaise et japonaise (avec portions sous-titrées en anglais).
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Thriller
Prisoners of the Ghostland
Sion Sono
Avec Nicolas Cage, Sofia Boutella, Bill Moseley
1 h 40