À Naples, Martin, jeune homme issu des classes populaires, s’entête à devenir écrivain. Il réussit petit à petit à acquérir une renommée tout en s’éprenant d’une jeune femme issue d’une famille noble. Au bout d’un moment, il fera avec horreur le constat de son propre embourgeoisement.

Librement inspiré du roman éponyme de Jack London et présenté à la dernière Mostra de Venise, ce long métrage explore la quête du savoir, de l’amour et du besoin de se faire une place dans la vie chez un jeune homme qui essaie tout à la fois de maintenir une forme d’errance, d’insouciance, de vie de bohème.

Est-ce conciliable ? Pendant un moment, oui, Martin Eden arrivera à le faire. Mais il s’enfoncera toujours un peu plus dans le confort. Au point d’en perdre la capacité à accepter la critique. Comme quoi il est plus facile de rompre avec son passé quand on atteint une certaine fortune matérielle.

Le film nous a autant séduit par sa singularité que par son récit et l’interprétation tout en nuances des personnages principaux. Il porte une belle audace en alternant les époques, les textures, les styles, les lieux, les couleurs, et on en passe.

Active, nerveuse, constamment en mouvement, la caméra est ici amoureuse des personnages, notamment de Luca Marinelli qui incarne Martin, et des femmes aux rôles différents qui gravitent dans son univers. Et cette caméra est tout aussi amoureuse des lieux. Quelques plans tournés dans des quartiers populaires sont beaux à en pleurer.

Le film donne le sentiment d’être un hommage au cinéma italien des dernières décennies. Le parcours, la naïveté du début et la recherche de justice sociale de Martin, avant qu’il ne change de camp, nous rappellent, même si les histoires sont différentes, celle de Mario (Massimo Troisi), personnage phare du long métrage Il postino.

La richesse du film fait écho à celle de l’histoire, notamment politique, et de la culture italiennes du XXsiècle.

En salle seulement aux cinémas du Parc et du Musée

IMAGE FOURNIE PAR SHELLAC FILMS

Martin Eden, de Pietro Marcello

Drame
Martin Eden
Pietro Marcello
Avec Luca Marinelli, Jessica Cressy et Vincenzo Nemolato
2 h 09
★★★½