En mai 1940, la machine de guerre allemande envahit la France dont l’armée, comme la population, est en déroute. Refusant la capitulation, Charles de Gaulle part pour Londres où il tiendra son fameux appel du 18 juin. Mais la séparation, temporaire, avec sa famille lui pèse énormément.

Si Charles de Gaulle, comme il le disait de lui-même, avait une certaine idée de la France, il avait une idée certaine, pour ne pas dire un sens inné, de la famille.

C’est le sentiment, très présent, qui nous reste du visionnement de ce film campé durant les heures les plus noires de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. La relation d’amour qu’a de Gaulle avec sa fille trisomique Anne est aussi présente que ce moment historique, où, sur les ondes de la BBC, le grand Charles lance que « rien n’est perdu pour la France ».

Le film respecte de nombreux passages de la vie du futur président français. Il y a les réunions familiales à la Boisserie, la fameuse scène, rendue célèbre par une photo, du général s’amusant avec Anne à la plage, l’abandon du président du Conseil — premier ministre de l’époque — Paul Reynaud (excellent Olivier Gourmet) sur le point de fuir avec sa maîtresse Hélène et la proposition, soutenue par Jean Monnet, de fusionner la France et la Grande-Bretagne pour former une seule armée contre Hitler.

Même le personnage d’Élisabeth de Miribel, censée avoir tapé à la machine le discours du 18 juin, est là. À noter qu’à partir de 1942, cette dernière s’est installée au Canada pour servir d’agent de liaison du général de Gaulle, notamment auprès des francophones.

Ailleurs, le film est moins réussi. En fait, il est trop parfait, trop lisse, trop placé. Ces décors lumineux en bord de mer, était-ce nécessaire ? Cette orgie de clairs-obscurs dans les réunions du cabinet ? Ces moments dramatiques toujours un peu guindés ? De Churchill trop appuyé ?

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De Gaulle, de Gabriel de Bomin

De Gaulle est un beau film. Un brin émouvant, même. Mais contrairement à son personnage central, il ne passera pas à l’histoire.

★★★

De Gaulle. Drame biographique de Gabriel de Bomin. Avec Lambert Wilson, Isabelle Carré, Olivier Gourmet. 1 h 49.

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