En 1819 à Manchester, des ouvriers et des intellectuels révoltés par leur condition organisent un rassemblement populaire afin de réclamer une réforme parlementaire et plus de justice sociale. La manifestation pacifique sera violemment réprimée par les forces de l’ordre.

Avec des films comme Naked, Secrets and Lies et Another Year, Mike Leigh s’est imposé à titre de cinéaste du réel, traduisant avec grande justesse sur grand écran des enjeux contemporains, intimes et sociaux. Ses quelques incursions dans l’histoire — Topsy Turvy, Vera Drake, Mr. Turner — ont aussi mis de l’avant des destins individuels plutôt que collectifs.

Peterloo, son plus récent long métrage, fait écho à un drame survenu à Manchester, sa ville natale, il y a 200 ans, soit quatre ans après la bataille de Waterloo, alors que l’Armée des Alliés, menée par le duc de Wellington, est ressortie victorieuse.

Une manifestation pacifique, à laquelle ont participé environ 60 000 citoyens affamés et sans travail, s’est alors terminée dans un bain de sang sur le terrain de St. Peter’s Field, d’où le nom donné ironiquement à cet événement historique, resté plutôt méconnu à l’extérieur des frontières britanniques.

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Peterloo

Plusieurs intervenants étant impliqués dans l’histoire, Leigh semble avoir du mal à trouver un point d’ancrage au cœur d’un récit marqué par de nombreux discours, avec lesquels on peut à l’évidence tracer des parallèles avec notre époque.

Le vétéran cinéaste affiche sa maîtrise habituelle sur le plan de la mise en scène et de la direction d’acteurs, mais son film reste lourd et académique. Il maintient aussi le spectateur plus à distance que de coutume.

Notez que Peterloo est à l’affiche en version originale anglaise seulement et ne s’adresse qu’à ceux qui ont déjà l’oreille bien exercée à l’accent britannique.

★★½ Peterloo. Drame historique de Mike Leigh. Avec Rory Kinnear, Maxine Peake, Pearce Quigley. 2 h 34.

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