«Le type potelé de Parks and Recreation? Ben voyons!» C'est ainsi que James Gunn, mandaté par Marvel Cinematic Universe (MCU) pour explorer de nouveaux territoires en portant à l'écran une bande de quasi-inconnus appelée Guardians of the Galaxy, a réagi lorsque sa directrice de casting, Sarah Finn, lui a suggéré Chris Pratt pour incarner Peter Quill, alias Star-Lord.

En fait, rencontré lors d'une conférence de presse tenue à Burbank, dans les studios Disney, le réalisateur de ces films de genre plutôt modestes que sont Slither et Super, qui fait ici ses premiers pas sur l'échelle du blockbuster, a assuré ne même pas se souvenir d'avoir accepté de voir Chris Pratt en audition!

«J'avais fait passer des bouts d'essai à une vingtaine de «grands noms» et à des inconnus. Plusieurs étaient très bons, certains étaient excellents, mais aucun ne m'avait jeté à terre. Je voulais trouver quelqu'un qui surprenne en Quill de la même manière que Robert Downey Jr. a surpris tout le monde en Iron Man», a ajouté le réalisateur. Il admet aussi avoir eu un sentiment libérateur d'avoir à adapter à l'écran un univers moins connu que ceux auxquels MCU s'est attardé jusqu'à présent. «La situation inverse aurait été paralysante.»

Pour ce projet, donc, qu'il qualifie de «plus excitant» de sa carrière, il s'est senti libre de créer un nouveau monde, d'installer un ton différent. C'était sa mission. Pour la remplir, il est allé puiser dans cette «boîte» où il avait remisé ses rêves d'enfant: «J'étais obsédé par les planètes et les systèmes solaires, j'inventais des races extraterrestres, je leur imaginais des maisons, des systèmes de transport, une société...»

Autant de choses qui l'ont préparé à Guardians of the Galaxy, qui n'est pas un film de super-héros traditionnel - comprendre façon Marvel. Dans cette comédie d'action et de science-fiction où la musique (celle des années 70) occupe une place de choix et qui ne se prend pas au sérieux pour une seconde, on suit Peter Quill, Terrien enlevé par des extraterrestres quand il était enfant, devenu un aventurier de l'espace surnommé (par lui-même) Star-Lord. À l'occasion de la découverte d'un artefact ancien - qui aura un impact sur l'arc dramatique général des autres univers explorés par MCU, ce qu'il ignore - , il sera mis en contact avec une bande de rebelles disparates qu'il affrontera, puis avec lesquels il s'unira. Ils deviendront les Gardiens de la galaxie.

À la recherche de Star-Lord

Et on revient à la grande quête de James Gunn, celle d'un acteur «fait» pour incarner Quill. Un jour, Chris Pratt est arrivé. Prêt pour un bout d'essai. Le réalisateur n'allait quand même pas le renvoyer chez lui. Il lui a donné sa chance. «Vingt secondes après le début de son audition, je savais à 100% que j'avais trouvé. Le monde allait devoir se préparer pour le premier superhéros potelé, parce que c'était vraiment lui.»

Bon, soyons sérieux, le monde n'aura finalement pas à s'adapter: Chris Pratt, aussi présent à la conférence de presse, s'est pris en main dès qu'il a obtenu le rôle et s'est taillé un body d'enfer grâce à un entraînement intensif et une supervision alimentaire. Un corps qu'il avait expérimenté auparavant pour incarner un Navy SEAL dans Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow et qu'il avait «perdu» pour jouer un avocat/père débordé dans Delivery Man de Ken Scott.

Bref, le naturel était revenu-là... au kilo. Accompagné d'interrogations: après avoir joué des rôles plus sérieux, Chris Pratt se demandait s'il était «un acteur de films d'action ou un comique? N'y avait-il pas moyen de faire les deux, d'être les deux?» La crise existentielle professionnelle, quoi. Des questions auxquelles son manager répondait systématiquement par: «Guardians of the Galaxy, Chris.» «Je ne me voyais pas là-dedans, James ne me voyait pas là-dedans, personne ne me voyait là-dedans... Mais c'est parce que je n'aurais pas été le bon choix pour ces autres longs métrages de superhéros. Sauf que ce film, je pense - je le pense vraiment - est différent, c'est quelque chose qu'on n'a pas vu auparavant.»

Différent parce que l'action se mêle ici à un filon émotif qui pourrait surprendre - et à un humour pour lequel il est difficile de ne pas craquer. «Pour moi, le film porte sur trois choses: la famille, celle du sang et celle que l'on se fait; la relation d'un fils avec sa mère, une relation interrompue qui va teinter le reste de sa vie à lui; et le fait que dans un monde où tout le monde est censé être cool et cynique, il n'y a rien de mal à être soi-même», résume James Gunn, qui a coécrit le scénario avec Nicole Perlman.

L'utilisation des tubes des années 70 (de Hooked on a Feeling à Cherry Bomb en passant par Escape (The Pina Colada Song)) ou encore les références à Footloose et Kevin Bacon, il fallait y penser. «Chris et moi avons un sens de l'humour semblable, fait James Gunn. Un de nous deux partait sur quelque chose, l'autre en rajoutait. Il est arrivé un jour en disant: «Hey, et si Footloose était une légende pour Peter Quill?» »

Leur délire a accouché de ce que l'on retrouve dans le film. Enfin, en partie. «Parfois, on allait vraiment très loin. Si quelqu'un nous avait espionnés pendant qu'on se lançait des idées, comme ça, il aurait pu croire qu'on était des tueurs en série», pouffe Chris Pratt. Ce qui - la preuve en sera faite aux yeux de tous dès le 1er août - pour ce film ayant «quelque chose de différent», était incontestablement le bon choix.

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Guardians of the Galaxy (Les gardiens de la galaxie) prend l'affiche le 1er août.

Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Pictures.