S'il reste encore quelqu'un au Québec qui n'est pas convaincu du succès phénoménal de Marie-Mai, il aurait dû voir la file d'admirateurs fébriles qui attendaient sous la pluie devant le cinéma Guzzo du Marché Central, hier, pour assister à la première du film Marie-Mai live au Centre Bell-Traverser le miroir. Un lancement qu'on avait eu la brillante idée de faire coïncider avec son trentième anniversaire.

Quand la chanteuse a monté l'escalier du cinéma, ses fans, dont certains avaient attendu pendant plus de trois heures pour avoir de bonnes places, ont commencé à lui chanter «Bonne fête». Quelques-uns lui avaient même apporté des cadeaux. La Presse s'est faufilée avec elle en coulisses pour l'interroger pendant qu'on retouchait son maquillage.

«Ça faisait des années que Jean Lamoureux avait envie de faire une captation d'un de mes spectacles, mais ça n'avait jamais fonctionné pour des questions de timing. Pour mon douzième Centre Bell, il m'a dit: «Il faut absolument immortaliser ça.» Et quand quelqu'un de sa réputation t'approche, tu dis oui assez rapidement!»

En coulisses

Réalisateur expérimenté, Jean Lamoureux a travaillé sur une foule d'émissions et de films de variétés. Il a réalisé, entre autres, Céline sur les Plaines, Céline - Let's Talk About Love et coréalisé le documentaire Le monde est Plamondon, qui ont remporté des prix Félix et Gémeaux.

«Ce que je trouve intéressant dans tout le projet, c'est qu'en plus de la trame de fond qu'est le spectacle, il a filmé des répétitions et des moments en coulisses qui montrent vraiment qui je suis quand je prépare un spectacle. Il n'y a rien de glamour là-dedans. Il n'y a pas de belles robes et de beaux souliers. Il y a plein d'insécurité, plein de remises en question, plein de blagues avec mes musiciens, et j'aime beaucoup le fort contraste entre le résultat final, un show coloré et explosif, et ce qu'il y a derrière.»

Au moment de nous parler, Marie-Mai avait vu le long métrage d'une durée de deux heures dans sa version finale, mais pas encore sur grand écran. «Je vais vivre cette expérience en même temps que le public, ce soir, et je trouve ça bien énervant!»

Grâce au film, le public aura l'occasion de découvrir des côtés de la chanteuse qu'il ne connaît pas, selon elle.

«Moi, dans la vie, je suis un peu tomboy. Les gens sont habitués de me voir très bien maquillée, mais j'ai une partie de moi qui se fout de ces détails. Le fait d'avoir commencé avec Star Académie, où nous étions entourés de caméras, ça fait en sorte que ça ne m'intimide pas du tout. Par contre, pendant le spectacle, le fait de savoir que c'était capté faisait en sorte que je me concentrais plus sur tous mes gestes.»

Dans plus de 50 salles

Ce spectacle était celui de mai dernier, la centième et dernière représentation de sa tournée Miroir. Au départ, le projet était de produire seulement un DVD.

«Quand Jean Lamoureux a vu le résultat, il m'a dit: ce n'est pas possible, tu es une machine! Il faut absolument que ce soit sur écran géant.»

Et les salles de cinéma ne se sont pas fait prier. Résultat: le film sort dans plus de 50 salles au Québec vendredi.

«Généralement, je suis très critique envers moi-même et jamais satisfaite quand je regarde des vidéos de moi. J'ai toujours mille et une choses à corriger. Et honnêtement, quand je vois les images du film de Jean, je me dis que c'est encore meilleur que mon spectacle.»

Juste avant la projection, Marie-Mai a reçu un disque d'or pour la vente de 40 000 exemplaires de son dernier album, M - le cinquième de sa carrière - dans l'une des trois salles du cinéma remplies de ses inconditionnels. Elle a même dansé avec eux devant l'écran pendant la projection où les spectateurs, par moments, ont fini par sauter et crier presque aussi fort que ceux du Centre Bell. Tout un anniversaire!