La Grèce et la Turquie viennent d'ajouter leur nom à la liste des marchés qui ont acheté les droits de distribution du film Inch'Allah d'Anaïs Barbeau-Lavalette.

Il y a aussi un intérêt marqué pour le film aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie, indique en entrevue le producteur Luc Déry de micro_scope. On a bon espoir de conclure de nouvelles ventes dans les prochaines semaines.»

À son avis, il ne fait pas de doute que la carrière du film ne fait que commencer.

Le 14 août, La Presse annonçait que le film mettant en vedette Évelyne Brochu avait déjà été vendu aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, En Espagne, au Portugal, en Suisse et au Moyen-Orient. Ce qu'a de nouveau confirmé M. Déry plus tôt aujourd'hui. «Comme il y a peu de salles de cinéma au Moyen-Orient, le film a été acquis par un distributeur unique pour l'ensemble des pays», dit le producteur. Israël n'a toutefois pas encore acheté le film.

Tourné à l'automne 2011 en Jordanie, Inch'Allah raconte l'histoire de Chloé (Évelyne Brochu), une obstétricienne vivant à Jérusalem et oeuvrant dans une clinique de réfugiés palestiniens à Ramallah. Bousculée par la réalité de la guerre, elle se retrouve à la tête d'un improbable triangle d'amitié avec Ava, une militaire israélienne et Rand, une Palestinienne enceinte, vivant dans l'indigence et dont le mari est emprisonné en Israël.

Le film de Mme Barbeau-Lavalette devait être présenté en novembre à la semaine Cinéma du Québec à Paris, mais il a été retiré de la programmation. Pourquoi? À cette question, Luc Déry affirme que les offres de présentation en festival se multiplient et qu'il doit évaluer le meilleur positionnement stratégique. «Nous avons reçu plein d'invitations et nous ne voulons pas brûler nos premières, déclare le producteur. Des festivals, il va y en avoir beaucoup et des beaux.»

Les critiques

À Toronto où il a été présenté en première mondiale, le film a été accueilli avec certains commentaires mitigés. Luc Déry ne nie pas cette réalité, mais affirme que dans l'ensemble, l'accueil est bien meilleur qu'on peut le percevoir. Il rappelle entre autres que les projections destinées à d'éventuels acheteurs et aux médias ont affiché complet.

Il se félicite aussi de la critique parue le 18 septembre dans le magazine spécialisé Variety sous la signature de Alissa Simon. L'auteure écrit en effet que le film est un «drame sobre et écrit avec intelligence» et aborde «un sujet incendiaire avec un traitement réaliste». Plus loin, elle ajoute que le film réussit avec force à faire ressentir la nature insoluble du conflit.

Mme Simon est toutefois sévère envers le personnage de Chloé. «Son manque de personnalité en fait le caractère le moins crédible», affirme-t-elle. Par ailleurs, la critique du magazine The Hollywood Reporter est beaucoup plus mitigée.

Après son passage à Toronto il y a deux semaines, le film fera samedi soir la clôture du Festival du cinéma de la ville de Québec. La première montréalaise aura lieu ce lundi 24 septembre, suivi de la sortie en salle le vendredi 28.