Les deux Québécois qui étaient en lice pour le prix du meilleur court métrage de fiction, dimanche soir, aux Oscars, se disent reconnaissants de l'aventure qu'ils viennent de vivre à Hollywood, mais l'un d'entre eux ne cache pas sa déception de ne pouvoir rapporter une statuette chez lui.

Marianne Farley et Jérémy Comte étaient tous deux à la cérémonie des Oscars dans l'espoir de remporter le prix pour leur court métrage respectif, Marguerite et Fauve.

Les Québécois avaient donc deux chances sur cinq de l'emporter, mais l'Oscar a finalement été décerné au film Skin, du réalisateur israélien Guy Nattiv.

En conférence téléphonique, lundi, au lendemain de cette soirée forte en émotion, Marianne Farley et Jérémy Comte sont restés diplomates en disant qu'une nomination au plus prestigieux gala du cinéma était un cadeau en soi.

«Moi, j'ai toujours rêvé d'aller aux Oscars. D'y être, d'entendre son nom, le nom de son projet, c'est vraiment une chance extraordinaire», a confié Marianne Farley.

La réalisatrice affirme qu'elle s'est tenue loin des prédictions, dont certaines étaient très favorables à son égard.

«C'est la vie, les prédictions, ça reste des prédictions, a-t-elle souligné. C'est Skin qui a remporté et ils méritent d'être là autant que nous si on avait gagné.»

Bien qu'il soit conscient de la chance qu'il a eue à vivre cette soirée, Jérémy Comte a avoué sa déception qu'aucun des films québécois n'ait triomphé.

«Peu importe ce qui arrivait, on s'était parlé avec Marianne et vraiment, on espérait pouvoir ramener la statuette au Québec. C'est ça qui nous a le plus déçus», a-t-il expliqué.

Mais il ne baisse pas les bras pour l'avenir.

«Il va peut-être y avoir d'autres opportunités, c'est pas la dernière fois. Moi, je suis tout jeune encore, j'ai 28 ans, je suis au tout début de ma carrière, j'écris un long métrage en ce moment, je développe plein de liens à Los Angeles», a-t-il ajouté.

Les deux artistes passeront d'ailleurs quelques jours de plus en Californie pour rencontrer des gens du milieu.

«C'est sûr que ça va peut-être ouvrir des portes à l'international», a reconnu Marianne Farley.

Si Jérémy Comte ne dit pas non à une carrière internationale éventuellement, Marianne Farley dit qu'elle veut d'abord travailler au Québec.

«J'habite au Québec et j'ai le goût de faire du cinéma québécois», a-t-elle expliqué.

La cinéaste est d'ailleurs en train elle aussi de rédiger le scénario d'un long métrage, mais elle ne compte pas abandonner le court métrage pour autant.

«J'espère pouvoir faire les deux, j'espère pouvoir faire du court encore même si je commence à faire du long», a-t-elle conclu.

PHOTO MARIO ANZUONI, REUTERS

Jérémy Comte en compagnie de la productrice Maria Gracia Turgeon.