Du monologue d'ouverture du comédien et humoriste Chris Rock jusqu'au sacre de Leonardo DiCaprio, en passant par l'ovation réservée à Lady Gaga, la 88e cérémonie des Oscars a connu plusieurs moments forts.

DiCaprio, enfin

Vingt-deux ans après sa première nomination pour Gilbert Grape, Leonardo DiCaprio l'a finalement emporté, comme prévu. Nommé pour la sixième fois (dont une en tant que producteur), il a reçu, à 41 ans, l'Oscar du meilleur acteur dans un rôle principal pour The Revenant.

Il a rendu hommage au réalisateur du film, Alejandro Iñarritu, qui a «créé une aventure cinématographique transcendante pour nous tous», mais aussi à un autre metteur en scène, Martin Scorsese, avec lequel il a beaucoup travaillé.

Comme il le fait très régulièrement, il a appelé le monde à se mobiliser contre le changement climatique, l'un de ses grands combats de longue date.

«C'est la menace la plus urgente pesant sur notre espèce et nous devons travailler tous ensemble» contre ce phénomène, a-t-il déclaré.

Chris Rock attaque à l'arme lourde

Très attendu sur la question du manque de diversité aux Oscars, le présentateur de la cérémonie n'a pas lésiné. Allusions, séquences préenregistrées, toute la soirée a été ponctuée par des appels au changement.

Tout a commencé avec le monologue d'ouverture des Oscars, «connus aussi comme les récompenses attribuées par les Blancs», a ironisé le comédien, qui est lui-même noir.

«Il ne s'agit pas de boycotter», a-t-il assuré, «simplement, nous voulons des opportunités. Nous voulons que les acteurs noirs aient les mêmes opportunités que les acteurs blancs.»

Sylvester Stallone repart bredouille

Nommé, à 69 ans, dans la catégorie second rôle pour sa prestation dans Creed,- un «spin-off» (film dérivé d'un autre) de la saga sur le boxeur -, «Sly» a été coiffé à la surprise générale par l'acteur britannique Mark Rylance (The Bridge of Spies).

Il s'agissait de la troisième nomination pour Sylvester Stallone, la première depuis 39 ans et le premier volet de Rocky.

Avant le début de la soirée, l'acteur spécialiste des films d'action n'avait pas caché son excitation. «En route pour la plus grande soirée», avait tweeté celui qui interprète, pour la septième fois au cinéma, le personnage de Rocky Balboa.

Ovation pour Lady Gaga

La célèbre chanteuse américaine a interprété son titre «Til it Happens to You», composée pour le documentaire The Hunting Ground avec, sur scène, des victimes d'agression sexuelle, sujet du film.

The Hunting Ground évoque le phénomène répandu des agressions sexuelles sur les campus universitaires américains, régulièrement couverts par les autorités locales par crainte du scandale.

Alors que Lady Gaga, qui avait été présentée par le vice-président Joe Biden, achevait sa prestation, plusieurs dizaines de victimes d'agressions sexuelles sur des campus l'ont rejointe.

Le public du Dolby Theatre s'est alors levé pour une longue ovation. Les actrices Kate Winslet et Rachel McAdams avaient les larmes aux yeux.

Triplé pour Lubezki

Maître de la lumière et du plan-séquence, le Mexicain Emmanuel Lubezki est devenu dimanche grâce à «The Revenant» le premier directeur de la photographie à obtenir trois Oscars consécutifs.

Ces trois trophées ont été obtenus pour des films très différents les uns des autres.

Emmanuel Lubezki avait été récompensé en 2015 pour Birdman, tourné avec le même réalisateur que The Revenant, son compatriote Alejandro Iñarritu. En 2014, il l'avait emporté avec Gravity, dirigé par Alfonso Cuaron, également Mexicain.

Le président mexicain Enrique Peña Nieto a lui-même salué dimanche sur Twitter le «grand talent» d'Emmanuel Lubezki.