Maria Chapdelaine et Les oiseaux ivres partent à égalité sur la ligne de départ dans la course aux prix Iris. Le film de Sébastien Pilote est cité 16 fois, tout comme celui d’Ivan Grbovic. L’arracheuse de temps, Beans, Bootlegger, Aline, Sin La Habana et Norbourg font aussi belle figure.

Qu’ont en commun Les oiseaux ivres et Maria Chapdelaine ? En plus d’être cités 16 fois chacun dans la prochaine course aux prix Iris, ils partagent une actrice. Hélène Florent rejoint ainsi le club très sélect des comédiens, dont Luc Picard (2002) et Robin Aubert (2020) font notamment partie, ayant été finalistes la même année dans deux catégories, grâce à des performances dans deux films différents.

« C’est beaucoup d’émotion d’un seul coup ! a commenté l’actrice dans la foulée de l’annonce, jeudi. Je suis vraiment étonnée, d’autant que Les oiseaux ivres a été tourné avant la pandémie, et Maria Chapdelaine l’année d’après. Mais j’accueille ça avec beaucoup de bonheur, d’autant que les artisans de l’ensemble des départements sont aussi honorés. Si ça peut donner envie au public d’aller voir ces deux films, tant mieux ! »

Trois films dans les trois catégories reines

Comme il arrive souvent dans ce genre d’exercice, une absence se fait toutefois remarquer dans le cas de Maria Chapdelaine, celle de Sébastien Ricard. Celui qui, l’an dernier, a obtenu l’Iris du meilleur acteur grâce à sa performance dans Le Club Vinland est pratiquement l’un des seuls acteurs principaux de la distribution de Maria Chapdelaine à ne pas avoir obtenu de sélection (Sara Montpetit est finaliste dans la catégorie Révélation de l’année). Sébastien Pilote n’est pas finaliste non plus dans la catégorie du meilleur scénario, une incongruité dans les circonstances.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Plusieurs artisans du cinéma québécois se sont réunis, jeudi, pour le dévoilement des finalistes aux prix Iris. Ils entourent Sylvie Quenneville, directrice générale de Québec Cinéma.

En fait, seuls trois des cinq longs métrages retenus dans la catégorie du meilleur film sont aussi finalistes dans les deux autres catégories reines, soient celles de la meilleure réalisation et du meilleur scénario. À cet égard, Les oiseaux ivres, qui a représenté le Canada dans la course aux Oscars, part peut-être avec une petite longueur d’avance grâce à ses 16 citations. Beans, de Tracey Deer, ce film sur une adolescente mohawk ayant vécu la crise d’Oka en 1990 (sacré meilleur film aux Prix Écrans canadiens l’an dernier), et Sin La Habana, long métrage de Kaveh Nabatian relatant le parcours d’un danseur afro-cubain quittant son pays pour émigrer à Montréal, peuvent aussi prétendre aux plus grands honneurs.

Tout comme Maria Chapdelaine, Norbourg est par ailleurs en lice dans les catégories du meilleur film et de la meilleure réalisation (Maxime Giroux), mais pas dans celle du meilleur scénario. Il est à noter que ce long métrage, dont la sortie est prévue le 22 avril, doit son admissibilité à un cinéma de Rimouski, où il fut à l’affiche pendant une semaine à la fin du mois de février.

On relance le débat ?

Bien que cité 13 fois, L’arracheuse de temps, film écrit par Fred Pellerin et réalisé par Francis Leclerc, est retenu dans la catégorie du meilleur scénario, mais absent des catégories du meilleur film et de la meilleure réalisation. Même cas de figure pour Une révision. Le long métrage de Catherine Therrien, cité cinq fois, est retenu dans la catégorie du meilleur scénario, mais absent des deux autres catégories phares.

Bootlegger, de Caroline Monnet, est retenu dans huit catégories, dont celle du meilleur premier film. Aline, dont l’accueil au Québec a été très différent de celui qu’il a obtenu en France, se distingue principalement grâce à Danielle Fichaud et Sylvain Marcel. Le film de Valérie Lemercier, inspiré de la vie de Céline Dion, est aussi en lice pour huit prix Iris, surtout dans des catégories réservées aux artisans. Il y a d’ailleurs fort à parier que la liste dévoilée relancera le débat à propos de la non-reconnaissance des productions à vocation plus populaire. Dans les catégories dont les finalistes sont choisis par des comités de sélection, Au revoir le bonheur, de Ken Scott, ne récolte qu’une seule citation – meilleurs effets visuels –, mais il est cependant en lice pour le prix du public. Il en est de même du Guide de la famille parfaite. Émilie Bierre, lauréate de l’Iris de la meilleure actrice l’an dernier grâce à sa performance dans Les nôtres, de Jeanne Leblanc, sauve en effet l’honneur de la comédie de Ricardo Trogi.

Vingt-sept longs métrages de fiction, 14 longs métrages documentaires, 29 courts métrages de fiction, 14 courts métrages documentaires et 13 courts métrages d’animation ont été évalués. En tout, 30 prix Iris seront attribués.

Louise Portal honorée

L’Iris Hommage sera attribué cette année à Louise Portal. L’actrice, qui a tourné une soixantaine de films depuis Taureau, réalisé par Clément Perron et dont André Melançon était l’une des têtes d’affiche, est particulièrement émue à l’idée de recevoir cet honneur.

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Louise Portal

« Je suis vraiment contente, j’ai pleuré quand on me l’a annoncé, a-t-elle confié à La Presse. J’ai été finaliste quelques fois, mais je n’ai jamais eu de Jutra ou d’Iris. Là, les gens viennent me voir et je les sens sincèrement heureux pour moi. Ça me touche vraiment beaucoup. J’ai envie de célébrer ce grand honneur avec le public. »

Le 24Gala Québec Cinéma, animé par la comédienne Geneviève Schmidt pour la deuxième année consécutive, sera diffusé en direct le 5 juin à ICI Radio-Canada Télé. Guillaume Lambert animera de son côté le Gala Artisans.

Les finalistes dans les principales catégories

Meilleur film

  • Beans
  • Maria Chapdelaine
  • Norbourg
  • Les oiseaux ivres
  • Sin La Habana

Meilleure réalisation

  • Tracey Deer – Beans
  • Maxime Giroux – Norbourg
  • Ivan Grbovic – Les oiseaux ivres
  • Kaveh Nabatian – Sin La Habana
  • Sébastien Pilote – Maria Chapdelaine

Meilleur scénario 

  • Tracey Deer, Meredith Vuchnich – Beans
  • Louis Godbout, Normand Corbeil – Une révision
  • Sara Mishara, Ivan Grbovic – Les oiseaux ivres
  • Kaveh Nabatian – Sin La Habana
  • Fred Pellerin – L’arracheuse de temps

Meilleure interprétation féminine – Premier rôle

  • Nour Belkhiria – Une révision
  • Émilie Bierre – Le guide de la famille parfaite
  • Pascale Bussières – Bootlegger
  • Danielle Fichaud – Aline
  • Hélène Florent – Les oiseaux ivres

Meilleure interprétation masculine – Premier rôle

  • Sylvain Marcel – Aline
  • Robert Naylor – Le bruit des moteurs
  • Vincent-Guillaume Otis – Norbourg
  • Patrice Robitaille – Une révision
  • Nguyen Thanh Tri – Le meilleur pays du monde

Meilleure interprétation féminine – Rôle de soutien

  • Joséphine Bacon – Bootlegger
  • Christine Beaulieu – Norbourg
  • Céline Bonnier – L’arracheuse de temps
  • Hélène Florent – Maria Chapdelaine
  • Marine Johnson – Les oiseaux ivres

Meilleure interprétation masculine – Rôle de soutien

  • Rabah Aït Ouyahia – Une révision
  • Guillaume Cyr – L’arracheuse de temps
  • Martin Dubreuil – Maria Chapdelaine
  • Claude Legault – Les oiseaux ivres
  • Émile Schneider – Maria Chapdelaine
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