Projections en salle, discussions, 5 à 7, les Rendez-vous Québec Cinéma reviennent à la normale pour leurs 40 ans. Du 20 au 30 avril, l’évènement a rassemblé plus de 300 œuvres et mettra en valeur la génération montante, rendra hommage à de grands disparus – dont Jean-Marc Vallée – et présentera aussi un film entièrement tourné avec un téléphone cellulaire.

En janvier, alors que les salles étaient de nouveau fermées, l’organisation des Rendez-vous Québec Cinéma (RVQC) a décidé de se déplacer de quelques semaines. Le festival, qui aurait dû avoir lieu à la fin de février, a été reporté à la fin d’avril. « On a fait le pari audacieux qu’on aurait les coudées franches pour faire l’évènement qu’on voulait. Il semble qu’on a pris la bonne décision », se réjouit Olivier Bilodeau, son directeur de la programmation.

Offrir des projections en salle, des discussions et d’autres occasions de rencontres avec les artisans, c’est dans l’ADN de l’évènement lancé en 1982, rappelle Olivier Bilodeau. « C’est dans notre nom, fait-il valoir, on s’appelle les rendez-vous. » Ainsi, c’est bel et bien en salle que les cinéphiles sont conviés, tout spécialement au Monument-National, à la Cinémathèque québécoise et au Cineplex Odeon Quartier Latin.

Relents de la pandémie, la majeure partie des films seront aussi accessibles en ligne partout au Canada (à rendez-vous.quebeccinema.ca) pour les gens qui ne peuvent pas se déplacer et ceux qui ne sont pas encore prêts à aller s’asseoir dans un cinéma. Il s’agit, pour le moment, d’une mesure temporaire et pas d’une stratégie qui doit se poursuivre à long terme.

« On croit au cinéma en salle, on croit aux rendez-vous, aux rencontres, ça fait partie de notre ADN, insiste Olivier Bilodeau. On ne veut pas juste que ce soit une rencontre entre le spectateur et l’image à l’écran, on veut vivre le cinéma ensemble. On veut mettre nos énergies à faire un festival en salle et à créer des évènements. »

77 primeurs

PHOTO FOURNIE PAR LES RVQC

Noémie dit oui

Des 320 œuvres à sa programmation, 77 sont présentées en première, dont Noémie dit oui, film coup de poing, qui montre comment Noémie se fait prendre dans la toile d’un proxénète. C’est un film « qui saisit », convient le directeur de la programmation, mais « qui est aussi plein de sensibilité et d’espoir ».

Ce premier film de Geneviève Albert met en vedette Kelly Depeault, sacrée révélation à la dernière remise des prix Iris. En le sélectionnant comme film d’ouverture, les RVQC souhaitent mettre de l’avant le « cinéma du renouveau », la génération montante de créateurs, dit Olivier Bilodeau.

Ce désir de porter le regard vers l’avenir, ou du moins, sur la débrouillardise de la jeune génération se sent aussi derrière la présentation de Très belle journée, deuxième film de Patrice Laliberté, qui s’est fait remarquer avec Jusqu’au déclin, premier film québécois distribué sur Netflix. Après l’univers des survivalistes, le réalisateur semble explorer celui des complotistes (« Depuis 2012, on vit dans une simulation », affirme la bande-annonce).

« Ce film a la particularité d’avoir été entièrement filmé avec un téléphone cellulaire. Patrice et son comédien, Guillaume Laurin, et d’autres personnes de son équipe de production vont venir nous en parler dans le cadre d’une leçon de cinéma, souligne le directeur de la programmation des RVQC. On trouvait important de mettre en valeur cette nouvelle garde qui utilise les outils à sa disposition. »

Les 40es RVQC présenteront aussi en première Inès, troisième film de Renée Beaulieu, Les tricheurs, une comédie satirique de Louis Godbout avec entre autres Christine Beaulieu, et Humus, de Carole Poliquin, documentaire où il est question de la santé des sols agricoles.

Des hommages

PHOTO JEAN GOUPIL, ARCHIVES LA PRESSE

Un hommage sera aussi rendu à Jean-Claude Lauzon, mort il y a 25 ans cette année.

Aucun film de Jean-Marc Vallée, disparu en décembre, n’est au programme des RVQC, mais cette édition lui est dédiée. Sa mémoire sera notamment célébrée à travers une soirée d’improvisation (art qu’il a, semble-t-il, pratiqué dans sa jeunesse) inspirée de son cinéma. On soulignera l’apport de Rock Demers et de Jean-Claude Lord avec la présentation de La grenouille et la baleine, produit par le premier et réalisé par le second.

Un hommage sera aussi rendu à Jean-Claude Lauzon, mort il y a 25 ans cette année, avec la présentation de ses deux courts métrages (Piwi et Super maire) et ses deux longs métrages : Un zoo la nuit (qui célèbre ses 35 ans) et Léolo (dont c’est le 30anniversaire).

Que reste-t-il de ce cinéaste plus de deux décennies après sa disparition ? Olivier Bilodeau esquive : « On va justement avoir une table ronde pour en parler ! » Le producteur Roger Frappier, le comédien Gaston Lepage (grand ami de Lauzon), le monteur Michel Arcand et le directeur photo Guy Dufaux seront de la discussion animée par Nathalie Petrowski.

Consultez la programmation et toutes les informations sur le site officiel