Les nouvelles de notre envoyé spécial

Un hommage à distance pour Isabelle Huppert

L’un des moments forts de la sixième journée du festival devait être la présence d’Isabelle Huppert à quelques activités, en marge de l’hommage que lui rend la Berlinale cette année. Ayant reçu un résultat positif à la COVID-19 à Paris lundi, l’actrice a cependant été contrainte d’annuler son voyage à la dernière minute. C’est donc en duplex qu’elle a pu recevoir l’Ours d’or d’honneur qu’on lui a attribué, tout juste avant la projection, hors concours, d’À propos de Joan. Dans ce film, plutôt particulier, de Laurent Larivière (Je suis un soldat), Isabelle Huppert incarne une éditrice qui, dès la première scène, s’adresse directement à la caméra pour raconter sa vie. Il appert pourtant que cette autobiographie orale comporte des épisodes qui n’ont plus rien à voir avec la réalité, comme si cette femme qui a si souvent plongé dans les univers des autres se mettait enfin à pimenter sa propre vie avec des histoires. Ce film n’est pas inintéressant, mais il se prend tellement au sérieux qu’on a du mal à souscrire à la proposition.

Un accueil mitigé pour Un été comme ça

PHOTO FOURNIE PAR MAISON 4 : 3

Laure Giappiconi dans Un été comme ça, un film de Denis Côté

Les films de Denis Côté font rarement l’unanimité et il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il en soit autrement avec Un été comme ça. Cela dit, les réactions de la presse dite « de référence », sans verser dans le dithyrambe, restent assez favorables. La critique de Deadline indique que le cinéaste ne souhaitait peut-être pas dire quelque chose, qu’il voulait peut-être seulement mettre de gros mots à l’écran. « Et pourquoi pas ? Un été comme ça est certainement divertissant et n’a pas besoin d’être autre chose », ajoute-t-elle. Dans le journal britannique The Guardian, on précise qu’il est « indéniablement vrai que les personnages et les performances se dirigent, de façon inattendue, vers quelque chose de poignant et de plutôt mélancolique à la fin ». On est un peu moins enthousiaste du côté du journal spécialisé anglais Screen, où l’on évoque un film « verbeux, sans forme et trop ample, qui met du temps à nous présenter des personnages qui resteront inchangés et, dans certains cas, pas explorés de façon satisfaisante ».

Vu à la Berlinale : Against the Ice

PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX

Nikolaj Coster-Waldau et Joe Cole dans Against the Ice, un film de Peter Flinth

Portant à l’écran un scénario inspiré de faits historiques que Nikolaj Coster-Waldau et Joe Derrick ont écrit à partir du récit de l’explorateur de l’Arctique Ejnar Mikkelsen, le réalisateur danois Peter Flinth propose un film d’aventures de très belle tenue. Le récit s’attarde à décrire comment s’est déroulée en 1909 une mission afin d’aller récupérer dans le nord-est du Groenland des preuves du passage d’une équipe précédente ayant échoué à sa mission, histoire de revendiquer au nom du Danemark un territoire que lui disputaient les Américains. Très vite, cette dangereuse expédition ne mettra en scène que deux hommes (Nikolaj Coster-Waldau et Joe Cole), dont la mission s’étirera beaucoup plus longtemps que prévu. Au-delà du récit, l’intérêt principal d’Against the Ice réside dans la vision de ces paysages arctiques spectaculaires. Si les effets spéciaux se révèlent parfois trop apparents (notamment dans les scènes impliquant des ours polaires), ce road movie en traîneau réserve néanmoins de bons moments de suspense. Présenté hors concours à Berlin dans la section Berlinale Special, Against the Ice sera offert sur Netflix le 2 mars.