C’est grâce à Steven Spielberg !

Appelé à évoquer son initiation au cinéma lors d’une conférence de presse à laquelle ont participé tous les jurés, le président du jury, M. Night Shyamalan, a raconté avoir été grandement inspiré par un film de Steven Spielberg, qu’il a vu alors qu’il entamait à peine son adolescence. « Je n’avais même pas envie de le voir, car je croyais que ça tournerait autour de quelque chose de scientifique, a-t-il raconté. Et là, le logo de Paramount est apparu avec sa montagne, et c’était Raiders of the Lost Ark [Les aventuriers de l’arche perdue]. Le cinéma étant une religion pour moi, j’ai été endoctriné ce jour-là par quelque chose d’inspirant et de très amusant. J’étais complètement transporté. C’est à ce moment précis que je me suis dit qu’il me fallait transposer ce sentiment dans ma vie. »

Ryūsuke Hamaguchi à sa descente d’avion

PHOTO STEFANIE LOOS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Ryūsuke Hamaguchi, l’un des membres du jury que préside M. Night Shyamalan, était tout sourire quand il s’est présenté devant les journalistes.

Ce n’est qu’en descendant de l’avion qui l’a transporté à Berlin que Ryūsuke Hamaguchi a appris mardi que son film Drive My Car était en lice dans plus d’une catégorie aux Oscars. En plus d’être établi favori pour l’Oscar du meilleur film international, Drive My Car a été retenu dans trois autres catégories phares : scénario, réalisation et meilleur film, une première pour un film japonais. Même si la campagne des membres de l’Académie est maintenant commencée, le cinéaste s’est dit fort honoré et heureux d’être membre du jury de la Berlinale, d’autant que son film précédent, Wheel of Fortune and Fantasy, a obtenu ici l’an dernier le Grand Prix du jury. « Je suis d’autant plus heureux de faire partie de cette équipe que notre président, M. Night Shyamalan, est un cinéaste qui a toujours su trouver le parfait équilibre entre une démarche artistique très affirmée et les films à vocation plus commerciale. »

Un bon mot d’Hanna Schygulla

Muse de Rainer Werner Fassbinder, avec qui elle a tourné pas moins de 23 productions cinématographiques et télévisuelles au cours des années 1970 et 1980, Hanna Schygulla aurait eu un bon mot pour Stefan Crepon, l’acteur qui, dans Peter von Kant, incarne un personnage inspiré par celui de Marlène, qu’a joué Irm Hermann dans l’adaptation que Fassbinder avait lui-même faite de sa pièce – Les larmes amères de Petra von Kant – il y a 50 ans. Dans Peter von Kant, le jeune acteur se glisse dans la peau de l’assistant du protagoniste, avec qui ce dernier est toujours odieux. Ce personnage encaisse tout et reste silencieux pendant toute la durée du film. Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, le cinéaste François Ozon a raconté qu’Hanna Schygulla était allée voir le jeune acteur pour lui dire : « Tu ne dis pas un mot, mais à la fin, c’est toi qui emportes tout ! »