(Londres) L’actrice Sienna Miller a le sentiment qu’« on lui donne entièrement raison » après avoir réglé un litige avec l’éditeur du tabloïd The Sun qu’elle accusait d’avoir piraté son téléphone pour révéler sa grossesse, a déclaré son avocat jeudi.

La vedette de 39 ans avait intenté une action en justice contre l’éditeur du journal, News Group Newspapers (NGN), accusant le Sun d’avoir piraté sa messagerie vocale pour apprendre sa grossesse en 2005, et révélé cette information alors qu’elle n’avait même pas encore prévenu ses proches.

Elle « ne peut jamais pardonner ce qu’ils lui ont fait, mais espère au moins les tenir pour responsables », a déclaré son avocat David Sherborne, dans une déclaration lue au nom de sa cliente à la Haute Cour de Londres jeudi.

La Haute cour n’a pas rendu de décision sur les accusations de piratage téléphoniques visant le Sun, qui a démenti avoir agi de manière illégale.

Les deux parties ont accepté de régler leur différend avec un règlement qui accorde des « dommages-intérêts substantiels » à Mme Miller, sans toutefois admettre une quelconque responsabilité de NGN.

Mme Miller estime cependant que « cela équivaut à un aveu de responsabilité de la part de The Sun et elle estime donc qu’on lui donne entièrement raison d’avoir intenté cette action », selon son avocat.

Lors d’une déclaration à l’extérieur de la cour, l’actrice a expliqué qu’elle souhaitait un procès, mais y avait renoncé face au coût que cela aurait représenté.

« Je voulais exposer la criminalité qui est au cœur de cette entreprise […] Malheureusement, ce recours juridique n’est pas disponible pour moi ou pour quiconque n’a pas d’innombrables millions de livres à dépenser pour sa quête de justice », a-t-elle déclaré.

Elle a déclaré qu’elle était « profondément bouleversée et choquée » par ce qu’elle a « appris sur la conduite des journalistes et de la haute direction de The Sun et News International » lors des procédures. « Ils pensaient tous qu’ils étaient au-dessus des lois », a-t-elle ajouté.

« Leur comportement m’a brisée, a nui à ma réputation — parfois de manière irréparable — et m’a amenée à accuser ma famille et mes amis de donner des informations pour de l’argent, ce qui m’a plongée dans un état de paranoïa et de peur intenses », a témoigné l’actrice.

Outre Sienna Miller, une quinzaine de célébrités ont conclu des accords avec NGN après avoir intenté des actions en justice pour piratage téléphonique contre le groupe éditeur de News Of The World, journal aujourd’hui disparu.

Les tabloïds britanniques sont régulièrement mis en cause pour leurs méthodes afin d’obtenir des primeurs sur les personnalités, dont les membres de la famille royale.

La semaine dernière, Meghan Markle, l’épouse du prince Harry a remporté une bataille judiciaire contre l’éditeur du Mail on Sunday, le groupe Associated Newspapers Limited (ANL). La justice britannique a en effet rejeté l’appel formé par ce groupe contre sa condamnation pour la publication d’une lettre écrite à son père.

Meghan Markle avait salué cette « victoire », à même selon elle de « remodeler une industrie des tabloïds qui pousse les gens à être cruels et tire profit des mensonges et de la douleur qu’ils créent ».