(Toronto) Le premier long métrage de l’actrice afro-américaine Regina King et deux films de la réalisatrice métisse/algonquine Michelle Latimer seront présentés au 45e Festival international du film de Toronto (TIFF), du 10 au 19 septembre.

Les organisateurs ont dévoilé jeudi les 50 films de l’évènement qui sera bien sûr adapté à la pandémie, avec des projections en ligne pour les Canadiens et des présentations dans des ciné-parcs. Des projections en salles ne sont pas exclues pour l’instant, puisque Toronto entre vendredi dans la troisième phase du déconfinement de la province, mais les détails seront annoncés plus tard.

On découvrira notamment au TIFF le film One Night in Miami, de l’actrice Regina King (Si Beale Street pouvait parler), que l’écrivain Kemp Powers a adapté de sa pièce. On y relate une rencontre charnière, en 1964, entre le boxeur Cassius Clay (devenu Muhammad Ali), le militant des droits civiques Malcolm X, le chanteur Sam Cooke et le footballeur Jim Brown.

On verra aussi au TIFF les plus récents films de François Ozon, Été 85, de Thomas Vinterberg, Another Round, et de Gianfranco Rosi (Fuocoammare, par-delà Lampedusa), Notturno, ainsi que la première réalisation de l’acteur Viggo Mortensen, Falling. Dans le documentaire 76 Days, un trio de réalisateurs trace le cours de la pandémie de COVID-19. Et Michelle Latimer, de Toronto, présentera son film Inconvenient Indian ainsi qu’une série qui sera prochainement diffusée sur CBC, Trickster.

Le directeur artistique du TIFF, Cameron Bailey, a déclaré que cette programmation offre la parole à de nombreuses voix qui racontent des histoires qui « semblent particulièrement urgentes » en cette ère de pandémie et de manifestations pour les droits des Noirs.

On cite notamment MLK/FBI, de Sam Pollard, sur la surveillance par la police fédérale américaine de Martin Luther King Jr. Le drame canadien Beans, de la cinéaste mohawke Tracey Deer, raconte l’histoire d’une jeune Mohawke de 12 ans qui a atteint l’âge de la majorité pendant la crise d’Oka. En 2005, la réalisatrice avait remporté le prix du meilleur documentaire au Rendez-vous du cinéma québécois pour son film One More River.

En ouverture, le TIFF offrira la version filmée par Spike Lee du spectacle de David Byrne à Broadway, American Utopia, décrite comme une réponse optimiste aux manifestations « Black Lives Matter ».

« En préparant la programmation cette année, il y avait tellement de films forts réalisés par des femmes de différentes régions du monde, par des cinéastes noirs, des cinéastes autochtones, des cinéastes de couleur », a déclaré le directeur artistique. « Le public réclame un plus large éventail de représentation à l’écran. »

La série de Mira Nair pour BBC, A Suitable Boy, qui se déroule dans le nord de l’Inde, clôturera le festival. On attend aussi le documentaire de Werner Herzog et Clive Oppenheimer pour Apple TV Plus, Fireball : Visitors from Darker Worlds, sur les météorites qui sont tombées sur Terre.

Le TIFF a dû licencier en juin 31 employés à plein temps et réduire les salaires en raison des conséquences financières de la pandémie. « Mais nous savions que si nous trouvions 50 films forts dont nous sommes vraiment tombés amoureux, nous pourrions les apporter à notre public de la manière la plus forte possible », a soutenu M. Bailey.