Les salles de cinéma étant fermées jusqu’à nouvel ordre, le cinéphile doit se tourner vers des plateformes pour combler son besoin de cinéma. Petit tour d’horizon des offres intéressantes et plus méconnues, accessibles au Québec.

Office national du film

Sur sa plateforme, la vénérable institution offre environ 4000 titres tirés de son impressionnant catalogue. On peut y visionner gratuitement quantité de courts et longs métrages, que ce soit en animation, en documentaire ou en fiction, récents et plus anciens. Que voilà une belle occasion d’aller visiter l’histoire de notre cinématographie nationale, notamment grâce aux films de Pierre Perrault, Michel Brault, Gilles Groulx et tant d’autres. C’est aussi là qu’on peut voir les documentaires qu’a tournés Denys Arcand, notamment On est au coton et Le confort et l’indifférence. Bref, on a l’embarras du choix.

> Consultez le site web de l’ONF

Éléphant : mémoire du cinéma

PHOTO FOURNIE PAR ÉLÉPHANT : MÉMOIRE DU CINÉMA QUÉBÉCOIS

Carole Laure dans La tête de Normande St-Onge, un film de Gilles Carle

Depuis plusieurs années, Éléphant : mémoire du cinéma offre sur sa plateforme de nombreux classiques du cinéma québécois, mais aussi plusieurs productions qu’on croyait à jamais perdues. Rayon classiques, des films comme Les ordres (Michel Brault), Les bons débarras (Francis Mankiewicz), les films de fiction de Denys Arcand, d’André Forcier, de Claude Jutra, Gilles Carle, Jean-Claude Lauzon, Jean Beaudin et bien d’autres. Rayon comédies des années 70, on trouve des titres comme J’ai mon voyage, Y a toujours moyen de moyenner, Tiens-toi bien après les oreilles à papa et, au rayon des films illustrant la libération sexuelle des années 70, Deux femmes en or, Valérie et autres La pomme, la queue et les pépins… Offert sur Vidéotron et sur iTunes.

> Consultez le site web d’Éléphant

Tënk

PHOTO FOURNIE PAR FILMS DU 3 MARS

Gaston Miron dans le film que Simon Beaulieu lui a consacré. 

Lancée le 28 février, cette nouvelle plateforme québécoise sur abonnement est consacrée aux films documentaires d’auteur d’ici et d’ailleurs. On y propose une quarantaine de productions accessibles en tout temps, auxquelles s’ajoutent cinq nouveautés chaque semaine. De consultation facile, divisée en catégories (Coup de cœur, Fragments d’une œuvre, Vues d’ici, Festivals, etc.), la programmation comprend des films comme Miron : un homme revenu d’en dehors du monde (Simon Beaulieu), Leonard Cohen : Bird on a Wire (Tony Palmer), Un jour, Pina a demandé (Chantal Ackerman) ou Être et avoir (Nicolas Philibert). Entre autres.

Abonnement : premier mois à 1 $ ; 11,50 $/mois par la suite.

> Consultez le site web de Tënk

Mubi

PHOTO FOURNIE PAR JANUS FILMS

Jeanne Moreau et Miles Davis dans Ascenseur pour l’échafaud, un film de Louis Malle

Cette plateforme a la particularité de maintenir une offre restreinte de 30 longs métrages, continuellement renouvelée. C’est-à-dire qu’un nouveau titre est ajouté quotidiennement et en remplace un autre. Des programmes spéciaux sont aussi conçus, dont l’un, actuellement, est un coup de projecteur sur Louis Malle. Une belle occasion de revoir quelques classiques comme Ascenseur pour l’échafaud, Zazie dans le métro ou Le souffle au cœur.

Abonnement de trois mois : 1 $.

> Consultez le site web de Mubi

Studiocanal

PHOTO FOURNIE PAR CONNOISSEUR FILMS

Romy Schneider et Philippe Noiret dans Une femme à sa fenêtre, un film de Pierre Granier-Deferre

Seule exception dans cette liste, Studiocanal est une chaîne offerte par les câblodistributeurs (Cogeco et Vidéotron) plutôt qu’une plateforme numérique. Elle vient combler à sa façon la carence des plateformes offertes au Québec au chapitre des films de répertoire français et internationaux en diffusant 260 longs métrages par an, dont certains sont très rares. La programmation est construite autour de films puisés dans le répertoire français et européen des années 30 jusqu’aux années 2000. Au cours des prochains jours, des films comme Un mauvais fils (Claude Sautet), Les spécialistes (Patrice Leconte), Une femme à sa fenêtre (Pierre Granier-Deferre) et Le quai des brumes (Marcel Carné) figurent au programme. Il est à noter que le signal est débrouillé jusqu’à la fin du mois.

> Consultez le site web de Studiocanal

The Criterion Channel

PHOTO FOURNIE PAR CRITERION

Dyan Cannon et Sean Connery dans The Anderson Tapes, un film de Sidney Lumet

Pour les cinéphiles, la chaîne Criterion constitue un peu le nirvana, dans la mesure où son catalogue de films, extrêmement riche, est parfois agrémenté de suppléments, un peu comme on en retrouve sur les Blu-ray et DVD. On peut en outre y voir plusieurs films d’Agnès Varda. Parmi les titres récemment mis en ligne, signalons Le Décaméron (Pier Paolo Pasolini), The Anderson Tapes (Sidney Lumet), Nosferatu (F.W. Murnau). Cela dit, il est important de signaler que cette plateforme étant américaine, il est impossible d’avoir accès à des sous-titres en français. Bien sûr, plusieurs productions françaises y sont proposées, mais les sous-titres anglais ne peuvent être supprimés. Au-delà de cet irritant, cette plateforme trône au-dessus de toutes les autres sur le plan du contenu.

Abonnement : 10,99 $ US/mois.

> Consultez le site web de The Criterion Channel

Les distributeurs indépendants

PHOTO FOURNIE PAR FILMS DU 3 MARS

Ziva Postec : La monteuse derrière le film Shoah

Nous avons déjà fait état des plateformes des distributeurs québécois indépendants : Axia Films, K Films Amérique, A-Z Films, Maison 4 : 3, Fragments distribution notamment. Signalons aussi l’initiative des Films du 3 mars, une société de distribution vouée aux films documentaires. Près de 150 œuvres sont offertes gratuitement jusqu’au 31 mars sur la plateforme numérique du distributeur. Parmi les plus récents longs métrages mis en ligne, mentionnons Territoire Ishkueu Territoire Femme, de Claude Hamel, Ziva Postec : La monteuse derrière le film Shoah, de Catherine Hébert, Zagros, d’Ariane Lorrain et Shahab Mihandoust, Ensemble, de Jean-Nicolas Orhon, Primas, de Laura Bari, et Échos d’Istanbul, de Giulia Frati. Par ailleurs, il est aussi possible de visionner gratuitement les films du Wapikoni mobile sur le site officiel de ce studio ambulant de formation et de création audiovisuelle des Premières Nations.

> Consultez le site web des Films du 3 mars

> Consultez le site web du Wapikoni mobile

Films libres de droits

PHOTO FOURNIE PAR MK2 DIFFUSION

Le voyage dans la lune, un film de Georges Méliès

La plateforme YouTube offre elle aussi gratuitement de nombreux films appartenant au patrimoine du cinéma. La chaîne « Films libre de droit » propose en outre de vieux dessins animés, mais aussi de nombreux films muets, quelques anciens longs métrages français (Le récif de corail avec Jean Gabin et Michèle Morgan notamment), de même que des classiques signés Charles Chaplin, Luis Buñuel ou Georges Méliès. On peut aussi trouver de nombreux titres anglophones sous le titre « Public Domain ».

> Consultez la chaîne « Films libre de droit »