Fantasia, le festival de genre qui est, genre, le plus chouette qui soit, revient avec son lot de complexité, d’étrangeté, de gore, de comique et d’horrifique. Pour les détails pratiques, notez que cette 23e édition se tiendra du 11 juillet au 1er août dans la métropole. Pour les détails plus cinématographiques, nous en avons relevé quelques-uns pour vous ci-dessous.

Une bonne tasse de reconnaissance

Elle est inquiétante autant qu’elle est étrange, la place réservée au cinéma de genre québécois. Le public est là, le talent, on n’en parle même pas, les idées, le traitement, la qualité, tout est réuni. Et pourtant. La reconnaissance (critique, médiatique) laisse parfois à désirer. Chouette de voir le tir rectifié, l’historique dressé et de grands noms interviewés dans L’inquiétante absence. Dans ce docu que l’on prédit semblable à une lettre d’amour, Amir Belkaim et Félix Brassard rencontrent des figures phares comme Izabel Grondin et Robin Aubert, de fervents défenseurs tels que Patrick Huard et Erik Canuel, et, ben, des gens de Fantasia. Oh. Et parlant de ciné de genre d’ici, mentionnons le retour grandiose des tasses à café meurtrières de Jef Grenier. En effet, après leur avoir consacré deux courts métrages en 1998 et 2004 (les bien nommés Killer Cup et Killer Cup 2 : Les gobelets qui tuent r’attaquent), le réal r’attaque, lui, avec Killer Cup 3D. Un long métrage projeté le 20 juillet. En trois dimensions. Qu’il faudra visionner avec de petites lunettes rouge et bleu d’époque. Ça tue.

Tout baigne

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Scène du film Aquaslash, de Renaud Gauthier

L’eau + l’horreur ? Toujours un duo gagnant. Quand, en plus, on y ajoute une thématique « fête de fin d’année », alors là… ! P’tite mise en contexte rapide : en 2013, Renaud Gauthier présentait en première mondiale à Fantasia son premier long métrage, Discopath. Un « slasher » indie à succès qui explorait le côté sombre de la musique disco (ça peut être pas pire inquiétant, du disco). Le 29 juillet, le cinéaste montréalais revient au festival avec Aquaslash. Une œuvre horrifique qui plonge des personnages de finissants dans un décor de glissades d’eau assassines et une esthétique des années 80. Dire que ce film « risque de faire des vagues » serait, neuh, trop facile. Sinon, au rayon des autres titres aux accents vaguement nautiques, soulignons la présence de Miracle of Sargasso Sea. Réalisé par Syllas Tzoumerkas, et présenté à la dernière Berlinale, ce thriller grec d’un tout autre registre s’annonce comme une déroutante énigme faite d’anxiété et de singularité.

Série d’étoiles

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Jesse Eisenberg et Imogen Poots dans The Art of Self-Defense, de Riley Stearns

Jesse Eisenberg et Imogen Poots partageront l’écran non pas dans un, mais bien dans deux films choisis par la prog. Le premier, The Art of Self-Defense, a été projeté en première mondiale au festival SXSW, à Austin, d’où le réalisateur, Riley Stearns, est d’ailleurs originaire. Présenté comme « une comédie noire sur la masculinité toxique », ce petit précis d’autodéfense nous présente un Eisenberg se mettant au karaté pour combattre ses insécurités. La deuxième œuvre portée par le duo Imo-J, et donnant dans la sci-fi, s’intitule Vivarium. Elle est signée par le Dublinois Lorcan Finnegan et a été dévoilée à la dernière Semaine de la critique de Cannes. Aparté pour les chasseurs de stars : la réalisatrice et actrice Arielle Dombasle déambulera dans son Alien Crystal Palace le 19 juillet. Même Christian Louboutin fera une apparition dans cette « tragédie musicale » (ouaip, on parle bien du chausseur et créateur des fameuses semelles rouges). À noter : Jesse E. sera à Montréal pour accompagner The Art of Self-Defense, qui sera projeté au festival le 11 juillet avant de prendre l’affiche au Québec le 19.

Instants cultes

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Joe Bob Briggs animera la conférence How Rednecks Saved Hollywood.

Fantasia réserve toujours de somptueuses surprises à ses fidèles. Exemple tiré de cette année : la conférence How Rednecks Saved Hollywood animée par Joe Bob Briggs. Hum ? C’est vrai, pendant deux heures, le critique-américain-de-films-de-cinéparc (c’est très spécifique ; le genre est vaste) creusera une multitude d’aspects liés à ce sujet inusité. La présentation éclatée d’une durée de deux heures sera l’occasion de trouver réponse à des questions aussi variées que « Pouvez-vous s’il vous plaît identifier les moments cinématographiques de rednecks les plus sacrés ? » ou encore « Quelle est l’identité du premier redneck de l’histoire ? » sans oublier « À quel moment précis le premier redneck est-il arrivé en Amérique ? ». Si vous souhaitez ajouter cette curiosité à votre calendrier : ça se passe le dimanche 21 juillet. 

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