Hollywood a rendu hommage à la légendaire actrice Isabelle Huppert, dont le film Elle représente la France dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger, lors d'une soirée spéciale au festival du film AFI.

L'actrice française de 63 ans, l'une des plus respectées de sa génération, a vu sa carrière de plus de 100 films saluée lors de cette soirée dans la nuit de dimanche à lundi au festival auquel assistent beaucoup de poids lourds du secteur, dont des membres de l'Académie qui remet les Oscars.

Isabelle Huppert s'est dite «reconnaissante». «Chaque fois que quelque chose comme ça m'arrive, je me sens encore un peu surprise», a-t-elle ajouté.

«Les honneurs ou les attentes dans un autre pays que le sien, ça a toujours une saveur particulière, que ce soit un grand pays comme les États-Unis ou un plus petit pays. C'est toujours un amour du cinéma, et une ferveur à l'idée de rencontrer des films différents», a-t-elle déclaré à l'AFP sur le tapis rouge.

Interrogée sur les chances d'Elle de décrocher l'Oscar du meilleur film étranger, sur un total de 85 pays candidats, la comédienne rousse, en tailleur pantalon bordeaux, a simplement dit «espérer qu'il fera partie des finalistes».

Une première pré-sélection sera annoncée en décembre avant les 5 finalistes qui seront dévoilés le 24 janvier.

Le réalisateur du film, Paul Verhoeven, ne tarissait quant à lui pas d'éloges sur son interprète.

L'hommage de l'AFI «est vraiment mérité, après sa carrière fantastique. Elle n'a jamais vraiment été récompensée aux États-Unis, elle l'a beaucoup été en France bien sûr, mais aux États-Unis c'est quelque chose de nouveau pour elle de recevoir autant d'attention», a estimé le cinéaste néerlandais.

«Je n'ai jamais travaillé avec une actrice, ou acteur, aussi doué. C'est un talent extraordinaire et pour moi Isabelle fait le film, dirige le film dans un niveau supérieur», a ajouté le réalisateur de Basic Instinct (1992).

Il avait initialement prévu de tourner Elle aux États-Unis, mais après les refus de nombreuses actrices américaines, trouvant le rôle trop provocant, le réalisateur a «fui vers la France».

En France, dit-il, «en tant que réalisateur on peut faire ce qu'on veut».

En compétition au dernier Festival international de Cannes, Elle, thriller transgressif et adaptation d'un roman de Philippe Djian, met en scène une femme d'affaires dont la vie bascule après avoir été brutalement agressée un soir par un homme cagoulé.