Gérard Depardieu reste bien Français même avec un passeport russe et «la double nationalité belge», a souligné l'acteur à l'occasion du gala du Ballon d'or à Zurich où il a assisté au sacre de Lionel Messi qui a reçu son quatrième Ballon d'Or.

«J'ai un passeport russe, mais je suis Français et j'aurais certainement la double nationalité belge», a expliqué l'acteur de 64 ans à la chaîne d'informations sportives en continu l'Equipe 21.

Il a nié avoir accepté ce nouveau passeport offert par le président Vladimir Poutine pour «échapper au fisc». «Si j'avais voulu échapper au fisc, je l'aurais fait depuis longtemps. Certains sont partis il y a 20 ans», a-t-il noté en précisant qu'il se considérait aussi comme un «citoyen du monde».

Après avoir été accueilli en héros en Russie, son nouveau pays d'adoption, il a été acclamé lundi soir par ses fans à son arrivée à la cérémonie de remise du Ballon d'Or par la Fifa à Zurich, avant une convocation de justice mardi à Paris pour conduite en état d'ivresse.

Gardien de but à Châteauroux dans ses jeunes années et fervent supporteur du club français d'Auxerre, Depardieu avait visité le siège de la Fifa mi-octobre. Ce passionné de football avait été alors invité par le président Sepp Blatter à la remise du prestigieux trophée de meilleur joueur de l'année 2012.

Lunettes sur le crâne, chemise blanche et col ouvert, la star du cinéma français s'est volontiers prêtée au jeu des photos et autographes pour les admirateurs, qui l'ont accueilli aux cris de «Gérard, Gérard» même s'ils venaient avant tout guetter les vedettes des stades.

Gérard Depardieu s'est ensuite contenté de jouer les spectateurs de luxe, assis au premier rang à la gauche de Sepp Blatter et à trois sièges de Michel Platini, l'ancien capitaine français aujourd'hui président de l'UEFA.

Une fois le quatrième sacre de Lionel Messi proclamé, un record, Depardieu, avant de s'éclipser discrètement, a félicité d'une tape l'Argentin. Il a aussi salué les deux autres prétendants éconduits, l'Espagnol Andrès Iniesta et le Portugais Christiano Ronaldo, pour lequel l'acteur avait émis une petite préférence dans un entretien sur le site de la FIFA mi-octobre.

«J'aime beaucoup Cristiano Ronaldo. Il me semble qu'il est un peu blessé dans son orgueil depuis quelque temps, parce qu'il n'a pas été récompensé. Il est temps, je crois, de lui redonner de la confiance. Donc je lui donnerais volontiers le trophée cette année car il est un peu fragilisé, comme peuvent l'être parfois les grands champions», avait-t-il déclaré.

Arrivé à Zurich en vol privé depuis la Russie, Gérard Depardieu avait reçu son passeport russe lors d'une rencontre très médiatisée avec le président Poutine.

Les deux hommes ont dîné ensemble samedi soir dans la résidence présidentielle russe de Sotchi, sur la Mer Noire, suivi d'une réception grandiose de l'acteur à Saransk, capitale de la Mordovie à 640 kilomètres à l'est de Moscou. Les autorités locales lui ont proposé le poste de ministre de la culture de la région, moins connue pour ses attraits touristiques que pour sa vingtaine de camps de prisonniers créés sous Staline.

Mardi, la star du cinéma français a toutefois rendez-vous, en principe, avec la justice française pour avoir conduit son scooter en état d'ivresse en novembre à Paris.

Toutefois selon son avocat Eric de Caumont, la présence de l'acteur est incertaine pour cette procédure dite de «plaider coupable», formule simplifiée et alternative au procès. «Soit Gérard Depardieu se présente demain et la procédure a lieu, soit il ne se présente pas et il y aura un renvoi devant le tribunal correctionnel», rappelle-t-on au Parquet de Paris.

La conduite en état d'alcoolémie est passible en France de 4500 euros d'amende et d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison, en plus du retrait de 6 points sur les douze du permis de conduire.