Pour peu que l’on fasse abstraction des clichés qui sont déballés dans ce film, on trouvera une petite comédie gentille et sympathique qui dépeint autrement la vie dans la banlieue.







Le film pourrait se résumer dans ses premières minutes. Pendant que roule le générique, on voit François Cluzet, le «père» du titre, arpenter les allées d’un magasin à grande surface pendant que des violons nous servent une version instrumentale du If I Were a Carpenter de Tim Hardin, que Johnny Halliday traduisait ainsi : «Prends l’amour que je te donne/ Tu dois être forte/ Quand notre fils sera un homme/ Il aura beaucoup à faire...»




Cluzet incarne Michel, père de Polo (Duvall) et d’Alexandra (Alison Wheeler) et mari de Suzanne (Nanou Garcia), clouée au lit. Famille modeste mais heureuse, supportée par le patriarche qui fait le métier de femme de ménage.




L’histoire est légère, la réalisation aurait dû l’être tout autant. Mais tant dans l’adaptation du scénario que dans l’enchaînement de certaines scènes, le film d’Azzeddine paraît ampoulé.




Pourtant, on ne reste pas insensible à ces personnages que sont Michel et, surtout, Polo, la révélation de l’œuvre. L’ado a une bonne tête, réussit à l’école et s’entoure d’amis auxquels on aurait apprécié que la réalisatrice confère plus de profondeur ; ils semblent tous condamnés à faire une petit tour devant la caméra et s’en aller.




Les situations abordent le racisme, le fossé entre les classes et les péripéties d’ados d’aujourd’hui, toujours en projetant une lumière bienveillante sur les protagonistes. Un petit film amusant pour les après-midi de pluie, sans aucune autre prétention.




MON PÈRE EST FEMME DE MÉNAGE


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Comédie de Saphia Azzeddine. Avec François Cluzet, Jérémie Duvall, Aïmen Derriachi, Barbara Probst. 1 h 20.