Le gouvernement fédéral a fixé des objectifs de vente pour les nouveaux véhicules, qui devront être exclusivement électriques d’ici à 2035, y compris pour les camionnettes.

Les Canadiens n’ont toutefois pas encore beaucoup de choix en matière de camionnettes électriques, avec seulement comme possibilité le F-150 Lightning et le Rivian R1T. General Motors et Ram devraient rejoindre la gamme en 2024.

Les camionnettes électriques sont conçues pour transporter efficacement des charges plus lourdes, par exemple pour tracter une remorque, comme les camionnettes à essence.

L’étiquette de véhicule énergivore qui colle aux camionnettes à essence s’applique aussi aux modèles électriques. Ces derniers ont besoin d’une recharge électrique importante.

« Votre autonomie sera réduite parce que le camion travaille plus fort », évoque la directrice des politiques chez Mobilité électrique Canada, Louise Lévesque.

« Si vous tirez quelque chose (avec votre camionnette), vous consommerez plus d’essence par kilomètre (et) votre réservoir ne vous mènera pas aussi loin qu’il le ferait normalement. Il en va de même pour une version électrique », mentionne-t-elle.

Mark Marmer, fondateur de l’entreprise Signature Electric, estime que les camionnettes électriques devraient avoir une consommation de batterie plus grande. Selon lui, ces camions sont conçus pour le transport de charges lourdes, ce qui n’est pas le cas d’un véhicule électrique de tourisme.

Cependant, M. Marmer reconnaît que cela peut être un défi si le conducteur doit s’arrêter plus souvent.

« Il faut être conscient des recharges (et) se demander si l’on a prévu suffisamment de temps, si l’on sait quel dispositif de recharge on doit utiliser en cas de besoin, si l’on peut arriver à bon port », dit-il.

1400 $ d’économies en essence par mois

Le Sherbrookois Michael Laroche reconnaît que sa camionnette électrique consomme sa charge plus rapidement lorsqu’une remorque est attachée à son véhicule.

M. Laroche a remplacé sa camionnette Ford F-150 par sa jumelle électrique, la F-150 Lightning, il y a environ un an et demi.

« Lorsque je conduis sans la remorque, je peux faire l’aller-retour depuis Montréal sans avoir à recharger mon véhicule », relate-t-il.

Depuis Sherbrooke, il s’agit d’un trajet aller-retour d’environ 300 kilomètres.

« Mais lorsque j’utilise la remorque, je dois recharger le camion pendant 20 à 25 minutes à l’aide d’une borne de recharge rapide », indique l’homme qui gagne sa vie en installant des bornes de recharge pour véhicules électriques.

Il dit parcourir entre 300 et 400 kilomètres par jour, trois ou quatre fois par semaine. Depuis qu’il a remplacé sa camionnette à moteur à combustion par un véhicule électrique, il affirme que le coût de ses activités a considérablement diminué.

« Je recharge le camion pendant la nuit, pendant environ 14 à 15 heures, et je suis prêt à partir », mentionne M. Laroche en entrevue.

Il indique que sa facture d’électricité mensuelle, qui comprend à la fois la consommation domestique et la recharge du véhicule, s’élève maintenant à 350 $ en moyenne pour les 15 derniers mois.

La facture est certes élevée, mais elle représente une meilleure solution que les 450 $ que M. Laroche consacre chaque semaine à l’achat d’essence, ce qui lui permet d’économiser 1400 $ par mois en carburant.

Plus grande batterie, mais autonomie inchangée

M. Marmer mentionne que la taille de la batterie du camion est supérieure à celle des véhicules électriques plus petits, mais l’autonomie reste la même.

« Cela est lié à la taille du véhicule. Il n’y a donc pas d’augmentation de l’autonomie, mais la batterie doit être plus grande », explique-t-il.

Les dernières camionnettes électriques peuvent être d’un coût prohibitif pour ceux qui cherchent à remplacer leur homologue à essence, en partie à cause de la finition haut de gamme et de la nouveauté de la marque.

Selon M. Marmer, les camionnettes électriques, bien que plus chères pour un usage commercial, sont « incroyablement » fiables.

Selon lui, les véhicules électriques fonctionnent en général avec un mécanisme simple, comparé à un véhicule à essence ou diesel.

« Cette simplicité est celle du véhicule lui-même et le peu de soin qu’il faut pour le faire fonctionner est vraiment ce qui va lui permettre de durer ».