Le constructeur automobile Saab a déclaré son indépendance de General Motors lundi matin et a recommencé à assembler des autos, après avoir frôlé la liquidation et le démantèlement.

La première voiture à être assemblée depuis l'interruption de production décrétée au début de février, une Saab 9-5, est sortie de la chaîne de production de l'usine de Trollhättan à 9 h 17 lundi, a annoncé la compagnie dans un communiqué. La relance de l'usine et la production de la première voiture a été saluée par les employés de l'usine et toute la direction de Saab. Le nouveau grand patron (et sauveur in extremis) de Saab Automobiles, Victor Muller, président du fabricant de voitures exotiques Spyker Cars, était évidemment présent.

 

La néerlandaise Spyker a réussi à arracher Saab à une mort annoncée, après que GM se soit résolue à la liquider au début de décembre, après l'avortement d'une première transaction. Saab est vraiment passée bien près de fermer après cet échec. Tout en négociant avec Spyker, GM a vendu à bas prix au chinois BAIC des moules de production et la propriété intellectuelle d'éléments de la 9-3 et de l'ancienne 9-5. Les 9-3 et les 9-5 de l'ancienne génération continuent d'être assemblées par Saab en Suède, en attendant de nouveaux modèles.

 «Nous voici aujourd'hui pleinement fonctionnels en tant que constructeur indépendant et je suis ravi de partager ce moment avec nos travailleurs, qui ont montré un engagement indéfectible envers Saab, a dit le président de la firme suédoise, Jan Åke Jonsson. Nos efforts à tous visent maintenant à augmenter la production pour répondre à la demande des consommateurs.»

 

Pas si indépendant que ça

 

Stimuler la demande risque d'être un problème plus difficile à résoudre qu'y répondre. Saab a fait ses frais (mais jamais de profits) une fois durant les 20 années où elle a été une filiale de GM. Et en toute objectivité, si Saab est indépendante de GM, elle n'est pas 100% suédoise. Elle appartient maintenant aux Hollandais de Spyker.

 

Mais en cette journée de célébration, personne n'a mis ces nuances au visage des 3400 employés de Saab, dont plusieurs portaient un macaron affirmant un message simple : «J'aime Saab». Et aucun des dirigeants n'a parlé en mal de l'ancien propriétaire, GM, qui a quand même porté la firme déficitaire durant deux décennies. Durant la dernière année, GM a aussi remué ciel et terre et fait bien des efforts (deux fois plutôt qu'une) pour vendre Saab, plutôt que de simplement mettre la clef sous la porte.

 

D'ailleurs, GM s'est même occupée des relations publiques de l'événement de lundi dans divers pays d'Europe. La personne-contact du communiqué de presse britannique était une employée de GM Europe.

 

La voiture qui est sortie la première de l'usine est une Saab 9-5 de nouvelle génération portant le sigle 001 sur le capot. «C'est un symbole parfait de l'ère nouvelle qui commence», a dit Victor Muller, le président de Spyker, la nouvelle compagnie-mère de Saab.

 

Cinq modèles Saab sur la même chaîne

 

Une Saab décapotable récemment ajoutée à cette chaîne de montage flexible suivait non loin derrière. L'an prochain, quand commencera la production d'une familiale 9-5 SportWagon, l'usine de Trollhättan produira cinq modèles différents sur la même chaîne. «Notre capacité d'assembler autant de modèles aussi divers dans la même usine améliore l'utilisation de notre capacité et de nos coûts de production», a dit le directeur de l'usine, Gunnar Brunius.

 

Spyker, qui a acheté Saab le 26 janvier dernier, a indiqué qu'il espère faire produire entre 50 000 et 60 000 Saab cette année. Mais à la cadence d'aujourd'hui, l'usine se dirige vers environ 36 500 voitures en 2010. Le nouveau propriétaire espère ramener Saab à sa production d'il y a quelques années - entre 100 000 et 125 000 unités par année - et être rentable dès 2012.

 

En 2009, l'usine Saab de Trollhättan a assemblé 38 756 autos; en 2008, ce chiffre était de 93 000, selon des chiffres de GM.

 

Sources :

 

Saab, GM,  Dagens Industri, The Local