Beaucoup de choses ont changé dans le nouveau Tacoma, mais cela ne saute pas forcément aux yeux. On peut comprendre pourquoi. Cette camionnette surfe au sommet du palmarès des ventes depuis une décennie déjà. Sa refonte s’annonçait donc délicate. Comment doser subtilement conservatisme et modernité pour ne pas désorienter les fidèles ? Cette génération confirme qu’une réussite n’est pas pour autant une formalité.

Comme il se doit, cette nouvelle mouture en offre davantage que la précédente, apparue en 2015. Aussi bien dire il y a une éternité. Plus large et plus haute, la carrosserie se dépose dorénavant sur une énième adaptation du châssis à échelle TNGA-F (Tundra, Sequoia). L’empattement s’allonge de 115 millimètres, un gain qui ne profite pas qu’aux occupants de la cabine. La benne gagne également en espace (+ 8 %), en robustesse (augmentation de la charge utile maximale) et en légèreté (réduction de 14 % du poids) avec la configuration de ce châssis et l’usage de matériaux composites.

Cette quatrième génération met à profit son gabarit pour fluidifier et muscler sa silhouette. Le traité de la carrosserie valorise la découpe des pare-chocs ou l’arrondi des passages de roue et souligne discrètement les effets de contraste. Le Tacoma y met les formes qui ont aussi pour mission de ne point trop résister à l’air. D’où la présence d’un déflecteur avant amovible (on peut le désagrafer au cours des excursions en sentier). Une fausse bonne idée. Ce déflecteur nous apparaît si fragile que l’on a envie de le dissimuler pour toujours au fond de la remise...

L’architecture nouvelle du Tacoma s’accompagne d’un train arrière à ressorts hélicoïdaux qui améliore à la fois le comportement dynamique et le confort. Le filtrage des bruits est remarquable pour un modèle de cette catégorie, et plus encore sa stabilité sur mauvais revêtements. Les « coups de raquette » sur les ralentisseurs et les « déhanchements endiablés » sur les crevasses d’une chaussée ou d’un sentier se manifestent beaucoup moins violemment qu’autrefois.

Le freinage nous est également apparu plus équilibré, plus puissant. Le système antiblocage ne s’alarme plus inutilement. Plutôt que des tambours à l’arrière, on retrouve désormais des disques. Ceux-ci seront plus coûteux à entretenir et à remplacer.

Que des quatre-cylindres

Il n’y a pas que le châssis qui rend le Tacoma nouveau plus agréable à vivre et à conduire que la génération précédente. Le quatre-cylindres de 2,4 L suralimenté par turbocompresseur y est aussi pour quelque chose. Ce moteur, éprouvé sur d’autres produits de la marque, produit la même puissance (278 ch) que le V6 de 3,5 L qui siégeait autrefois à bord du Tacoma. Il offre toutefois plus de couple (+ 52 lb-pi), et ce, à un régime de rotation moins élevé.

  • L’habitacle du Toyota Tacoma 2024

    PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

    L’habitacle du Toyota Tacoma 2024

  • Le mode d’entraînement à quatre roues motrices du Toyota Tacoma 2024 comporte une la barre stabilisatrice débrayable dans le but d’améliorer la motricité et l’articulation des roues sur des chemins accidentés.

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    Le mode d’entraînement à quatre roues motrices du Toyota Tacoma 2024 comporte une la barre stabilisatrice débrayable dans le but d’améliorer la motricité et l’articulation des roues sur des chemins accidentés.

  • La banquette arrière du Toyota Tacoma 2024

    PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

    La banquette arrière du Toyota Tacoma 2024

  • La benne du Toyota Tacoma gagne en espace (+ 8 %), en robustesse (augmentation de la charge utile maximale) et en légèreté (réduction de 14 % du poids) avec la configuration de ce châssis et l’usage de matériaux composites.

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    La benne du Toyota Tacoma gagne en espace (+ 8 %), en robustesse (augmentation de la charge utile maximale) et en légèreté (réduction de 14 % du poids) avec la configuration de ce châssis et l’usage de matériaux composites.

  • La benne du Toyota Tacoma 2024

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    La benne du Toyota Tacoma 2024

  • Le battant du Toyota Tacoma 2024

    PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

    Le battant du Toyota Tacoma 2024

  • Le sélecteur du Toyota Tacoma 2024

    PHOTO FOURNIE PAR TOYOTA

    Le sélecteur du Toyota Tacoma 2024

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Cette vivacité accrue se traduit par une accélération et des reprises plus souples. Comptez environ une demi-seconde de moins pour atteindre les 100 km/h à la suite d’un départ arrêté. Et hélas, il n’y a qu’un tout petit impact sur la consommation, même si la transmission automatique qui l’accompagne comporte deux rapports supplémentaires (huit au lieu de six). Et la boîte manuelle, toujours offerte bien qu’elle représente à peine 3 % des ventes totales, avale davantage d’essence. Et ne procure pas vraiment plus d’agrément en raison d’un guidage trop lent et d’un étagement trop long.

Bref, on en attendait plus de cette réduction de la cylindrée, et – par magie – Toyota a la solution toute trouvée en nous dirigeant vers la motorisation hybride. Plus économique (nous estimons un gain d’un peu plus de 1 L/100 km), mais plus chère à acquérir, reconnaît-on chez Toyota. Le constructeur japonais annoncera les tarifs et les cotes de consommation de ce moteur peu de temps avant sa commercialisation prévue pour le printemps prochain. La version hybride (i-Force Max) ne figurait pas au programme médiatique de cette avant-première.

Le mode d’entraînement à quatre roues motrices diffère selon la motorisation retenue. Sur les déclinaisons « tout essence », il s’agit d’un dispositif temporaire alors que celui offert avec le propulseur hybride est permanent. La nouveauté dans ce rayon se trouve plutôt du côté de la barre stabilisatrice débrayable dans le but d’améliorer la motricité et l’articulation des roues (voir nos photos) sur des chemins accidentés. Cette avancée figure au catalogue des options sur pratiquement l’ensemble de la gamme, tout comme les crochets d’arrimage et certaines aides à la conduite destinées au remorquage. À ce sujet, le Tacoma ne tracte pas bien lourd par rapport à bon nombre de ses rivaux.

Position de conduite plus apaisante

L’habitacle entièrement revu (et ce n’est pas un mal) prétend ne rien avoir à envier à la concurrence. Le Tacoma privilégie les insertions et cerclages colorés (sur les livrées les plus précieuses), les revêtements au toucher moelleux, sans oublier les surpiqûres. L’écran central (14 po) paraît avoir été épinglé à la dernière minute au tableau de bord, dont la partie gauche se tatoue de plusieurs commandes difficiles à identifier, surtout une fois la nuit venue. Là n’est pas l’important.

La position de conduite, elle, est nettement meilleure que par le passé. On n’a plus l’impression que le plancher nous remonte jusqu’aux genoux comme dans une voiture sport.

Le Tacoma hausse ses assises avant, nos hanches se trouvent désormais surélevées de 30 millimètres et nos talons ne raclent plus la moquette. Toute une différence. En outre, la colonne de direction est plus dégourdie, et ce, sur les deux axes (inclinaison et profondeur).

À moins d’être un inconditionnel, le succès commercial du Tacoma garde une part de mystère. Ce modèle, qui n’a rien de très flamboyant, domine la concurrence qui, pourtant, avance parfois des idées plus novatrices. Le constructeur japonais n’a pas envie de sortir de l’épure. Hardi mais prudent, le Tacoma peaufine la recette de sa réussite (robustesse, fiabilité, valeur de revente) et évite soigneusement de s’écarter de ce qui a fait sa bonne fortune. Ses adeptes n’en attendaient pas moins.

Consultez le site de Toyota

Toyota Tacoma

Déclinaisons à l’essai

SR5, TRD Sport+ et TRD Off-Road

Fourchette de prix

De 46 950 $ à 58 350 $ (cette fourchette exclut les déclinaisons mues par le moteur hybride)

Consommation

12,1 L/100 km (2,4 L turbocompressé avec boîte automatique)

On aime

Position de conduite désormais confortable
Aucun regret de voir le V6 disparaître
Boîte manuelle préservée

On aime moins

Consommation décevante (100 % essence)
Configurations limitées (cabine et benne)
Compétitivité de la capacité de remorquage

Notre verdict

Une refonte destinée à conforter une clientèle conquise d’avance.

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