Comme tout le monde, le GMC Sierra cherche à élargir son répertoire. En intégrant une version Denali Ultimate, la Grabowsky Motor Company (c’est sous ce nom qu’elle fut fondée en 1902) s’efforce de tirer la catégorie (et les prix) vers le haut.

L’image est un peu trompeuse. La cabine surélevée, la benne, la calandre haute comme un gratte-ciel et les gros pneus du GMC Sierra donnent la nette impression qu’il faut absolument chausser des bottes de chantier pour grimper à bord. Pas du tout. Regardez-le moins, regardez-le mieux. Les chromes, les jantes vernies et les marchepieds trahissent son aspiration à fréquenter les beaux quartiers. De s’éloigner de sa vocation première, c’est-à-dire un outil de travail capable de tracter, sur une base régulière, de (très) lourdes charges.

Le Sierra Denali Ultimate fait sans doute rêver, mais n’apporte pas grand-chose aux entrepreneurs ou aux artisans, plus soucieux de la valeur d’usage de leur instrument de travail que de son apparence. Cette version est l’illustration la plus chic, la plus aboutie de la gamme de ce constructeur. La structure reste rustique (châssis à échelle), mais n’oublie ni les boiseries ni le cuir et les petites douceurs que l’on associe généralement aux véhicules de prestige.

Le Sierra ne se refuse rien, pas même le dispositif de conduite semi-autonome Super Cruise, qui permet de taper des mains sur les voies rapides, comme le suggère la publicité télévisée.

La cabine « d’équipe » (Crew) se trouve devant la benne la plus courte offerte (5 pieds 8 pouces) de la version Denali Ultimate. Cinq personnes peuvent monter à bord. L’espace est vaste, mais dès que tous les sièges sont occupés, le moindre bagage est invité à se trouver sous le couvercle souple (595 $) ou rigide (1380 $) qui recouvre le plateau arrière. Et s’il vous reste encore 265 $ dans votre portefeuille, aussi bien les consacrer à l’illumination du marchepied intégré au lourd battant. De retour au poste de pilotage, un tableau de bord où l’écran central n’a pas eu la gourmandise d’avaler toutes les commandes physiques sur son passage. Alignés comme les touches d’un piano, les interrupteurs se repèrent aisément et contribuent à diminuer les risques de distraction. Les sièges avant procurent un confort convenable — peu de support toutefois — et de nombreux réglages.

Sa Majesté, le roi !

Étrangement, après s’être hissé à bord du Sierra, un sentiment de supériorité mêlé de timidité se manifeste. Il faut dire que cette camionnette en impose. Et elle apparaît tout aussi intimidante auprès des autres usagers qui, parfois, lui cèdent systématiquement la priorité sur la voie de gauche. Hélas, plusieurs propriétaires abusent de ce « pouvoir ».

Cette lourde et opulente camionnette en prend parfois un peu trop à son aise. Si la direction est douce et relativement précise, le Sierra n’a rien d’un acrobate. Surtout en ville où son diamètre de braquage et son encombrement exigent patience et doigté.

Son embonpoint le rend pataud. Surtout dans les enchaînements de virages. Si ces derniers sont négociés trop rapidement, le Sierra vous punit en élargissant la trajectoire. En revanche, les mouvements de caisse demeurent, eux, maîtrisés. La motricité ne pose pas de problème non plus, pour peu que l’utilisateur sélectionne le mode « Auto », lequel fait basculer automatiquement et prestement le véhicule de deux à quatre roues motrices.

Pour une camionnette de plus de 100 000 $, le Sierra Denali Ultimate s’avère plutôt discret. C’est tout juste si l’on entend le murmure de son moteur V8 de 6,2 litres. En dépit de sa cylindrée importante, ce moteur ne consomme étonnamment pas davantage que d’autres huit-cylindres de la catégorie. Associé à une boîte automatique à 10 rapports, ce 6,2 litres n’a aucune peine à arracher cette camionnette XXL de sa position statique et le passage des vitesses se fait sans heurts. GMC propose aussi un six-cylindres turbodiesel. Bien que celui-ci affiche un plus faible appétit en hydrocarbures, on peut difficilement le recommander. Sa plus grande complexité, le coût de ce carburant et les révisions que cette mécanique nécessite font en sorte qu’il est ardu de la rentabiliser à court et à moyen terme.

PHOTO FOURNIE PAR GENERAL MOTORS

Le moteur turbodiesel du GMC Sierra

Silencieux et stable, le Sierra Denali Ultimate soigne davantage son confort qu’autrefois. Les suspensions sont en phase avec la vocation première du véhicule, c’est-à-dire rééditer les 12 travaux d’Astérix. Mais ce GMC se laisse toujours troubler par les imperfections de la chaussée et se classe bon deuxième de la catégorie derrière le RAM. Ce dernier demeure, à ce chapitre, LA référence absolue. Le GMC prend toutefois sa revanche au moment de tracter une remorque. La présence du Super Cruise, un dispositif de conduite semi-autonome (niveau 2) qui apporte beaucoup de quiétude à ceux et celles qui ont en horreur d’avoir une cargaison scotchée dans le dos. Une tâche dont s’acquitte avec maestria le Sierra Denali Ultimate. Au prix demandé, on n’en attendait pas moins !

GMC Sierra

  • Déclinaison à l’essai : Denali Ultimate
  • Fourchette de prix : de 59 029 $ à 104 305 $
  • Consommation : 14 L/100 km (V8 6,2 L) / 9,8 L/100 km (L6 3 L turbodiesel)
Consultez le site de GMC Canada

On aime

  • L’efficacité du Super Cruise (conduite semi-autonome)
  • La rassurante sobriété du six-cylindres turbodiesel
  • Le chic de l’habitacle

On aime moins

  • Le prix demandé
  • Le 6,2 litres qui ne procure pas de réels avantages
  • La suspension arrière un peu trop folâtre

Notre verdict

  • Un luxe dont peut se priver votre roulotte, votre VTT ou tout ce qui se trouve arrimé à la boule d’attelage.

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