Le 6 janvier 2016 aura été une date marquante dans l’histoire de l’automobile américaine, malgré son apparente banalité. C’est durant cette journée, à l’aube de la nouvelle année, que General Motors (GM) a dévoilé sa Chevrolet Bolt au Consumer Electronics Show (CES).

Sans avoir l’extravagance technologique de la Tesla Model 3 présentée quelques mois plus tôt, la sous-compacte avait une mission bien définie : démocratiser le tout-électrique. GM a annoncé la semaine dernière la fin de cet important chapitre de son histoire.

Mary Barra, grande patronne du géant américain, a confirmé l’information qui circulait depuis déjà des mois lors d’un appel avec ses actionnaires. Les dernières Chevrolet Bolt EV et EUV sortiront de l’usine d’assemblage d’Orion d’ici la fin de l’année, après quoi l’usine sera réoutillée pour la production des versions électriques des camionnettes Chevrolet Silverado et GMC Sierra.

GM Canada nous a également confirmé la nouvelle au moyen d’une brève déclaration, précisant que le modèle, qui s’est écoulé à 27 000 exemplaires depuis ses débuts sur le sol canadien, « a attiré et fidélisé une toute nouvelle clientèle pour Chevrolet ». L’avenir est dorénavant tourné vers une nouvelle génération de véhicules électriques embarquant l’architecture Ultium. Des véhicules plus gros, ayant des capacités de recharge et d’autonomie plus poussées.

Petit prix, grande autonomie, petit format

L’argument massue pour expliquer la popularité de la Chevrolet Bolt au fil des ans reste bien évidemment son prix. Lancée en 2017 à 44 395 $ sans la soustraction des mesures incitatives, elle est maintenant offerte sous la barre des 40 000 $ (38 943 $) en livrée d’entrée de gamme. Une excellente affaire dans un contexte inflationniste, il va sans dire.

PHOTO ANDREW HARRER, ARCHIVES BLOOMBERG

La PDG de General Motors, Mary Barra, aux côtés de l’étude de style de la Chevrolet Bolt dévoilée lors du Salon de Detroit en janvier 2015. Un an plus tard, le modèle de production était présenté à Las Vegas au CES.

Intervient ensuite l’autonomie, chiffrée à 417 km. C’est supérieur à bien des modèles électriques plus onéreux. Notons toutefois que la Bolt ne peut alimenter sa batterie de 65 kWh qu’avec une puissance maximale de recharge de 55 kW, ce qui augmente le temps passé aux bornes rapides par rapport aux véhicules plus récents.

L’autre argument qui joue en sa faveur est son format. Denrée de plus en plus rare dans un marché qui carbure aux VUS gonflés, cette Bolt, autant en variante EV qu’EUV, contient son empreinte. La Bolt EV est ainsi 14 cm plus courte et 2 cm moins large qu’une Volkswagen Golf GTI. Cela appuie sa manœuvrabilité, l’agrément de conduite avec son moteur de 200 ch, mais aussi son autonomie.

Certes, la Chevrolet Bolt n’aura pas une existence totalement paisible. Le rappel massif de ses batteries en 2021 en raison d’un problème d’assemblage l’expose. Cela dit, elle aura été un produit important pour l’accessibilité aux voitures électriques. C’est ce legs remarquable que l’on retiendra.