Le Buick Envista préfigure-t-il l’ère post-VUS ? Rien n’est moins sûr, mais la marque américaine ose (courageusement) renouveler le genre.

(Warren, Michigan) CUV, VUS, peu importe le nom qu’on lui donne, le véhicule utilitaire sport, c’est un capot allongé, un toit plat et un hayon arrière retombant à pic. On a beau arrondir les angles, étirer sa silhouette, affiner le dessin des surfaces vitrées, adoucir celui de la calandre et modeler les flancs pour tenter d’évoquer autre chose. Peine perdue. Rien ne ressemble plus à un VUS qu’un autre VUS.

La prolifération des VUS incite donc à une certaine uniformisation. Dès lors, on peut comprendre la réticence des stylistes à s’en éloigner. Buick entend courir ce risque avec l’Envista, bien que la marque américaine présente son dernier-né comme « un VUS urbain ». À l’œil, cette terminologie ne lui colle pas du tout, mais force est d’admettre qu’au loin, il a l’allure d’une Lamborghini Urus miniature. Alors, approchez-vous un peu, la silhouette de l’Envista apparaît plus complexe qu’il n’y paraît, plus difficile à catégoriser aussi. Notre perplexité face à l’objet réjouit Steve McCabe, l’un des stylistes de l’Envista.

« Si tout le monde s’étonne, c’est donc que nous aurons réussi à éveiller la curiosité des consommateurs. » Plus encore, ce mélange des genres clairement assumé a, en partie, l’ambition de capter les acheteurs lassés des VUS, mais de remettre aussi Buick sous les feux des projecteurs.

Origines chinoises

Dessiné aux États-Unis, produit en Corée du Sud, l’Envista a fait ses débuts sur le marché chinois en décembre dernier. Des différences ? Oui, mais elles se trouvent essentiellement sous le capot. La version chinoise soulève celui-ci à un moteur quatre cylindres de 1,5 L alors que l’on retrouve un 1,2 L (et un cylindre de moins) à bord de l’Envista nord-américain. Cette mécanique revisitée par les motoristes se révèle plus légère que la génération précédente. L’usage d’un turbocompresseur plus sophistiqué a notamment permis de rendre ce moteur moins pointu et plus prompt à tenir ses promesses. À ce sujet, il produit 136 ch et 162 lb-pi de couple. Dans l’attente des certificats de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) et de Ressources naturelles Canada (RNCan), les concepteurs estiment à un peu moins de 8 L/100 km la cote de consommation moyenne de l’Envista.

Alors que les acheteurs chinois se font offrir une boîte à variation continue (CVT), l’Envista nord-américain aura droit à une transmission automatique traditionnelle à six rapports.

À retenir enfin : l’Envista n’entraîne que ses roues avant... Ces caractéristiques techniques positionnent donc l’Envista face aux Kia Soul, Hyundai Venue et Nissan Kicks. D’ailleurs, Buick fixe à 23 495 $ US son prix d’entrée.

Le distributeur canadien n’a pas encore déterminé ses prix, mais promet de les communiquer peu de temps avant la commercialisation de ce modèle, prévue à la fin de l’été.

Univers féminin

Habilement carrossé, l’Envista libère un vaste espace aux places arrière – argument central, lorsqu’il s’agit de vendre une voiture aux familles chinoises. Les consommateurs nord-américains ne s’en plaindront pas.

PHOTO FOURNIE PAR GENERAL MOTORS

Buick Encore GX

Élaboré sur une architecture similaire à celle de l’Encore GX, l’Envista procure aux occupants de la banquette plus d’espace pour leurs jambes. Ils devront cependant composer avec un dégagement inférieur au niveau des épaules et sous le ciel de toit. En outre, malgré l’ouverture béante de son hayon, l’Envista se révèle un peu moins gourmand aussi (586 L comparativement à 665 L pour l’Encore GX).

Pour minimiser les coûts de revient, le mobilier intérieur est repris intégralement de l’Encore GX, lequel a été, rappelons-le, redécoré cette année. C’est-à-dire ? Un bloc d’instrumentation redessiné, un écran central surdimensionné (11 po) et un volant plat dans sa partie inférieure. Les appliqués, les matériaux et les textures varient en fonction de la déclinaison retenue. Il y en a trois : Preferred, ST et Avenir. Et chacune d’elles, à en juger les présentoirs aménagés lors de cette avant-première organisée au Design Dom de la General Motors à Warren, au Michigan, s’inspire de l’univers féminin. Une observation loin de faire tiquer les responsables de la marque. Ceux-ci admettent sans détour que les femmes composent plus de 50 % de la clientèle aux États-Unis. Leurs homologues canadiens ne révèlent pas leurs données démographiques, mais tout récemment encore, on reconnaissait l’importance de trouver une ambassadrice pour succéder à Maripier Morin.