Les coffres et les galeries de toit ne suffisent pas toujours. Voilà pourquoi bon nombre d’automobilistes s’intéressent plus que jamais à la capacité de remorquage.

Celle-ci varie d’un modèle à l’autre et parfois même en fonction de la déclinaison retenue. Et, ne faites pas cette tête, certains constructeurs vont jusqu’à interdire de tracter toute charge. Pourquoi ? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Parmi ceux-ci : la puissance du moteur, la robustesse de la transmission, la capacité du système de refroidissement, la solidité du châssis ou encore la résistance de freinage. Envie d’aller à l’encontre des ordonnances du constructeur ? Celui-ci pourrait annihiler sa garantie en cas de bris mécanique. Mais pire encore, en prenant certaines libertés, l’automobiliste expose ses occupants et les autres usagers de la route à un réel danger : celui de perdre la maîtrise de son véhicule.

Pour en avoir le cœur net, il importe de vérifier deux fois plutôt qu’une toute information avant d’atteler quoi que ce soit à son véhicule.

La parole d’un représentant d’un concessionnaire ou d’un voisin ne suffit pas. Il faut consulter le manuel du propriétaire ou la plaque signalétique qui est apposée sur le cadre intérieur de la portière. Vous avez également besoin de connaître si la capacité inscrite vaut pour une remorque avec ou sans freins intégrés. Autre information à recueillir : le poids autorisé des pneumatiques. Cette indication se trouve inscrite sur le flanc des pneus. Jouez maintenant de la calculette et ménagez-vous certaines marges.

Vous avez la remorque (ou roulotte), mais pas encore le véhicule pour la tracter ? Sachez alors que la camionnette, en raison de son empattement plus long, est la mieux adaptée (la plus stable aussi) si vous avez une très lourde charge (plus de 5000 lb) à tirer. Cela dit, peu importe le véhicule, certains calculs s’imposent. Il faut déduire de la capacité affichée le poids des occupants du véhicule, de leurs bagages et de tout l’équipement rangé dans la remorque ou la roulotte qui suit derrière. Aussi faut-il s’assurer que le poids de la fourche d’attelage ne dépasse pas de 10 % à 15 % de la capacité de remorquage.

Tracter avec l’électrique

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Ford F-150 Lightning

Rassurez-vous, certains véhicules électriques peuvent remorquer des charges, mais cela réduira leur autonomie. Alors, si vous prévoyez tracter une charge avec un véhicule à batterie, localisez à l’avance les stations de recharge sur votre trajet et assurez-vous de leur accessibilité. Et pour cause, puisque dans plusieurs cas, vous devrez dételer votre convoi pour avoir accès à une borne sans nuire à la circulation environnante.

La bonne conduite

Les oscillations que l’on observe à vitesse de croisière figurent parmi les principales craintes chez les novices du remorquage. Le meilleur moyen de les éviter est de charger méthodiquement votre remorque. Ainsi, les objets les plus lourds doivent être placés le plus bas possible, et au plus près de l’essieu. Au moment de raccorder la remorque, vérifiez qu’elle est correctement équilibrée : le véhicule ne doit pas s’affaisser ou se relever.

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Tracter une charge n’est pas une sinécure.

Tracter une charge n’est pas une sinécure. Le coefficient de pénétration dans l’air est catastrophique et il faut se cramponner à son volant pour éviter la « mise en lacets », cet instant où le « chariot » que vous tirez commence à balancer pas mal. Donc, certaines turbulences sont à prévoir, surtout lorsque vous côtoyez de près des véhicules plus lourds que le vôtre. On reprend son souffle, et retour aux fondamentaux.

Les manœuvres (prise des virages à basse vitesse, notamment), le comportement et le freinage sont très différents. L’anticipation devient ici le maître mot.

Si des oscillations se manifestent, pas de panique : gardez une allure stable, et ne cherchez pas à tout prix à atteindre (ou pire encore à outrepasser) la limite de vitesse permise.

Si la vitesse à laquelle vous roulez crée un bouchon derrière vous, soyez courtois et arrêtez-vous dans un endroit sécuritaire, afin de laisser passer les véhicules. Pour les novices, mieux vaut prendre de l’expérience et ranger au placard toute manœuvre de dépassement. Évitez de freiner et de trop corriger le volant.

Les manœuvres en marche arrière représentent aussi tout un défi. Certains véhicules (les camionnettes, notamment) proposent des aides à la conduite pour vous faciliter la tâche. Toutefois, pour pallier une défaillance technique, mieux vaut vous familiariser sans elles. Votre période d’apprentissage n’en sera que plus rapide et plus complète. Il importe de comprendre qu’en braquant comme à l’habitude d’un côté, la remorque se dirige de l’autre.

Faites-vous aider pour les manœuvres les plus complexes ou encore mettez-les en pratique dans un environnement sécuritaire (le stationnement d’un centre commercial un dimanche à la tombée du jour, par exemple) pour maîtriser cette particularité.

Pour une sécurité absolue

Avant d’arrimer une charge à votre véhicule, il importe de procéder à plus de vérifications encore.

Pour le véhicule « tracteur », il faut s’assurer de son bon état mécanique (n’oubliez pas les pneus). Assurez-vous que la vidange d’huile de votre véhicule est effectuée au moment recommandé par le constructeur et même un peu plus tôt. Certains spécialistes consultés suggèrent une vidange tous les trois mois ou 5000 km, selon la première éventualité.

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Les aides à la conduite sont bien utiles lors de manœuvres de recul.

Si votre véhicule neuf est doté d’un moteur à combustion interne, on recommande également de ne pas tirer une remorque durant la période de rodage ou jusqu’à la première vidange d’huile et de filtre.

Après cette période, certains préconisent même de ne pas dépasser les 80 km/h pour au moins les 1000 premiers kilomètres. Ces informations – et bien d’autres conseils – figurent généralement dans le manuel du propriétaire. Outre ces précautions de base, le circuit de refroidissement et la viscosité de l’huile de la transmission méritent une vérification exhaustive.

Quant à la remorque (cela s’applique aussi à une roulotte), il est tout aussi important de s’assurer de son bon état. Tout spécialement si celle-ci a été entreposée à l’extérieur sans réelle protection au cours de la saison hivernale. Les attaches, les freins, les pneus et les barres stabilisatrices doivent être inspectés avec beaucoup d’attention. Tout comme le branchement à votre véhicule.