Notre collaborateur répond aux questions des lecteurs

Des prix à la hausse

Je suis une fidèle lectrice de La Presse et je suis toujours intéressée par vos bancs d’essai. Il me semble qu’il y a beaucoup de véhicules à un prix très, très élevé depuis les derniers mois (dont celui du banc d’essai du 3 avril dernier). Est-ce que la proportion de ces véhicules dispendieux reflète la proportion de vos lecteurs et lectrices qui peuvent se les offrir ?

Andrée D.

Dans un premier temps, merci pour votre lecture de la section automobile. Il importe de préciser que l’objectif du banc d’essai est de vous faire découvrir les dernières nouveautés de l’industrie automobile. Cela dit, au cours des dernières semaines, il a été question, il est vrai, de Rolls-Royce et de Hummer, mais aussi de Nissan Versa, de Dodge Hornet et de Subaru Solterra. C’est une évidence que le prix des véhicules neufs (pas seulement les électriques) ne cesse d’augmenter. À titre d’exemple, le modèle d’entrée de gamme de la Civic en 2018, la DX, s’affichait à 16 790 $. Aujourd’hui, il faut débourser 26 685 $ pour l’acquérir. Et pour répondre au deuxième volet de votre question, difficile de dire si cela reflète le budget des lecteurs et lectrices, mais l’automobile n’est-elle pas en train de redevenir un produit de luxe ?

Pour la famille et les amis

PHOTO FOURNIE PAR LINCOLN

Lincoln Navigator

Tous les deux mois, nous faisons un voyage de 300 à 700 km de la maison pour quatre à six jours avec six autres personnes. Deux véhicules sont nécessaires pour amener tout ce beau monde. Cela dit, nous ne parcourons que 8000 km par année et je tracte régulièrement 3000 lb. Je considère donc l’achat d’un gros VUS qui, selon nous, n’aura pas une plus grande empreinte écologique, mais nous permettra de voyager tous ensemble. Je lorgne un Lincoln Navigator (2018-2019) considérant qu’il coûte environ 50 % du prix d’un neuf. Que pensez-vous de ma stratégie et du choix de véhicule ? Mon cœur balance entre protéger l’environnement et le plaisir de découvrir notre pays.

Roger B.

Votre cheminement a du bon, mais laissez-moi vous proposer deux autres avenues. Vous effectuez en moyenne six voyages par année et vous semblez déjà avoir un véhicule en mesure de tracter une charge de 3000 lb de façon régulière. Première suggestion, pourquoi ne pas considérer une location à court terme pour vos escapades ? Obtenez une soumission auprès d’un loueur. Cette solution pourrait être non seulement plus écologique que la vôtre, mais aussi financièrement plus intéressante. La seconde est de vous offrir une Toyota Sienna hybride. Ce véhicule est plus polyvalent, beaucoup plus économique à la pompe et pratiquement tout aussi confortable que le Navigator convoité. Et moins cher également.

Économies à la pompe

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Nissan Ariya

Mon véhicule, un 4Runner 2014, maintient une consommation de 12,6 L/100 km selon l’ordinateur de bord. Nous sommes la plupart du temps deux personnes qui se déplacent, en moyenne, pour 30 000 km par année. De façon hebdomadaire, cela veut dire 350 km de voies rapides, 30 dans les rues trouées de Montréal et 30 de plus sur des routes de gravier. Je recherche de l’économie d’essence et du confort sur l’autoroute, de la souplesse pour le déplacement dans Montréal (là où les batteries peuvent faire une différence) et de la place pour des bagages et de la hauteur pour le chemin de campagne ! Je souhaiterais une voiture électrique fiable pour huit à dix ans sans avoir à trop me soucier de la recharge (disons au moins 250 km, été comme hiver). Je suis prêt à passer au mode hybride ou hybride rechargeable.

Daniel L.

Il est encore un peu tôt pour aborder la question d’une fiabilité exemplaire sur une aussi longue période dans le cas d’un véhicule électrique. Plusieurs modèles portent le sceau de la nouveauté et l’échantillonnage est encore beaucoup trop faible. À moins de vous offrir un Hummer SUV, par exemple, vous ne retrouverez pas sur le marché un véhicule électrique offrant des capacités de franchissement équivalentes à votre 4Runner. Ni une garde au sol aussi élevée. En revanche, pour l’autonomie, c’est possible. À l’heure actuelle, le Nissan Ariya représente sans doute le choix le plus intéressant selon vos critères. Sa garde au sol figure parmi les plus élevées de la catégorie (185 mm), il est confortable et son autonomie permet d’atteindre les cibles que vous vous êtes fixées. Le Model Y de Tesla mérite aussi votre attention pour les mêmes raisons. Le Subaru Solterra offre pour sa part une garde au sol plus élevée (210 mm) et un coffre (banquette en place) plus gourmand, mais son autonomie réduite pourrait représenter un frein.

Un meilleur accès

PHOTO FOURNIE PAR SUBARU

Subaru Crosstrek

Je voudrais changer ma BMW 230i xDrive cabriolet. Je cherche un véhicule moins bruyant, où je puis m’asseoir sans trop d’effort (arthrose), avec traction intégrale, suspension douce, d’allure sportive, ayant un certain confort et peu de coûts d’entretien. Je fais en moyenne 12 000 km par année. Que me suggérez-vous ? Un petit ou moyen VUS, peut-être ? Je ne suis pas intéressée par un véhicule électrique et j’aimerais mieux ne pas avoir à attendre pour sa disponibilité, si c’est possible, bien sûr.

Chantal L.

Pour la disponibilité, cela reste à voir dans le contexte actuel, mais voici quelques pistes de réflexion. Pourquoi ne pas vous inviter à jeter un œil aux petits VUS urbains (qu’allez-vous faire d’un plus gros) ? Dans cette catégorie, vous pourriez envisager le Subaru Crosstrek (celui-ci fait peau neuve cette année), le Toyota Corolla Cross (une version hybride qui ne nécessite pas d’être branchée est maintenant offerte) ou encore le Honda HR-V.

Vendre soi-même

PHOTO ROBERT NADON, ARCHIVES LA PRESSE

Vendre un véhicule soi-même exige une certaine planification.

J’aimerais me départir de mon véhicule. Je demeure à Montréal et je n’ai pas l’intention de m’en acheter un autre en raison des coûts liés à son utilisation. Devrais-je l’offrir à un marchand ou le vendre moi-même ?

Youssef F.

Vendre son véhicule actuel à un commerçant est un véritable jeu d’enfant. La transaction est immédiate. Aucun souci à propos des formalités administratives. Aucune plainte à craindre après coup pour ce qui est de la qualité du bien vendu. Par contre, cette « tranquillité d’esprit » se paie. Vous devez en effet accepter un prix inférieur à celui que vous obtiendriez si vous le vendiez vous-même. Essayez plutôt de revendre votre véhicule directement à un particulier, et vous en tirerez un meilleur prix, mais aussi quelques soucis : délai incertain à la revente, obligation de passer des annonces et du temps à consacrer à chaque acheteur plus ou moins intéressé. Si vous acceptez les règles du jeu, vous devez, en qualité de vendeur, vous assurer de monter un dossier étoffé et sans surprise pour mériter la confiance des acheteurs potentiels. Donc, avant même de vous procurer le classique panneau rouge et blanc « À vendre » ou encore de publier une annonce. Vous devez rassembler tous les documents utiles à un acheteur : contrat d’achat (plusieurs exemples existent sur l’internet), manuel de garantie et d’entretien, factures de réparations, fiches de rappel (s’il y a lieu) et ainsi de suite. Une fois les documents bien en main, vérifiez si la garantie du constructeur couvre toujours le véhicule. Si tel est le cas, renseignez-vous sur les conditions de transfert de ladite garantie au futur acheteur (obtention des documents nécessaires ou coût d’un tel transfert). L’acquéreur sera sensible à cette délicate attention, ou à tout le moins pourra évaluer les mesures prises pour assurer l’entretien du véhicule. Si l’auto a été accidentée, il y va de votre intérêt d’en informer l’acheteur.

Un rêve qui peut coûter cher

PHOTO FOURNIE PAR BMW

BMW Série 3

Je m’y connais peu en matière d’automobile et j’aimerais obtenir vos conseils pour mon prochain véhicule. Cela fait plusieurs années que je pense à m’offrir une berline BMW Série 3. Je suis seule, à la retraite, et je fais très peu de route avec ma voiture. Je roule entre 8000 et 10 000 km par année. Je songe à une voiture d’occasion, certifiée par le garage BMW dans ma région. Je m’interroge sur la fiabilité de ce véhicule. Aussi, serait-il préférable de louer un véhicule neuf plutôt que d’acheter un modèle d’occasion ?

Judith V.

La Série 3 est sans l’ombre d’un doute l’un des véhicules les plus aboutis de la marque et l’un des plus fiables aussi. Il s’agit donc d’un bon choix. Quoique plus coûteuse, une voiture d’occasion certifiée est aussi une bonne option, mais cela ne vous soustrait pas à l’obligation de la faire inspecter et de vous assurer que les entretiens ont été correctement faits. Ces véhicules commercialisés par les marques de prestige nécessitent un entretien suivi et celui-ci coûte cher.