Quand Dodge a levé le voile en 2014 sur la toute première Challenger SRT mue par le moteur Hellcat, les colonnes du temple ont tremblé.

Plus puissante que bien des exotiques à l’époque grâce à son V8 de 6,2 L coiffé d’un compresseur volumétrique d’un volume comparable à celui d’un « gros » quatre-cylindres (2,4 L), elle avançait 707 ch pour relancer les hostilités dans cette guerre à la puissance chez les muscle cars américains. La marque américaine a clos la semaine dernière l’ultime chapitre de cette épopée tonitruante de Dodge, dont le rideau tombera à la fin de l’année.

Outrancière et débridée, cette Challenger SRT Hellcat aura toujours depuis occupé le haut du palmarès de la puissance brute face aux Mustang Shelby et Camaro ZL1 de ce monde avec ses multiples livrées. Elle aura aussi été le personnage principal d’un récit à l’américaine, où le coupé personnifiait le self-made man issu d’un milieu modeste qui s’attaquait à des rivaux bien mieux nantis. Car cette Challenger aura toujours été basée sur « un véhicule de location », lui permettant ainsi d’être plutôt abordable quant à son potentiel de performance.

Plus de 1000 ch

Les dernières pages ont été lithographiées il y a quelques jours avec le dévoilement de la toute dernière déclinaison à embarquer un moteur Hellcat. Elle s’appelle SRT Demon 170, pour faire référence à son moteur dérivé du Hellephant C170. C’est donc toujours un V8 de 6,2 L suralimenté par compresseur comme à l’origine qui sert de matière de base. Il a cependant été profondément remanié. Son compresseur, maintenant d’un volume de 3 L, fait grimper la pression d’air à 21,3 psi pour assurer une puissance maximale de 1025 ch et un couple de 945 lb-pi lorsqu’on l’alimente en carburant à l’éthanol E85.

PHOTO FOURNIE PAR STELLANTIS

Le V8 de 6,2 L suralimenté par compresseur de cette Challenger produit 1025 ch lorsqu’il est abreuvé de carburant à base d’éthanol E85.

Pour s’assurer de résister à cette énergie prodigieuse, l’ensemble des pièces internes du V8 ont été solidifiées et le système d’injection de carburant bonifié pour faire parvenir aux cylindres jusqu’à 621 L d’essence à l’heure. Quand la course d’accélération est terminée, un système de refroidissement entre en scène en employant le climatiseur du véhicule pour refroidir le compresseur brûlant.

Un parachute pour freiner

Avant toute chose, cette Challenger SRT 170 est taillée pour ce type d’épreuves. Elle y excelle d’ailleurs, si l’on en juge par les chiffres avancés par Dodge. Le fameux quart de mille (402 m) est bouclé en 8,91 s avec une vitesse de pointe de 243 km/h, ce qui en fait la voiture de production la plus rapide sur ce point de mesure. Pendant l’exercice, elle atteint les 97 km/h en seulement 1,66 s, non sans faire décoller les roues avant. Le conducteur encaisse pendant ce temps deux fois son poids en accélération longitudinale. Décoiffant, vous dites ? Heureusement, on peut l’équiper d’un parachute pour ralentir son élan à la fin de cette ligne droite.

PHOTO FOURNIE PAR STELLANTIS

Dodge propose en option d’installer un parachute à l’arrière de cette Challenger pour éviter d’aller visiter le champ ou le mur au bout de la piste d’accélération.

Évidemment, une telle édition aura un tirage digne de son statut d’exception. Seulement 3300 exemplaires seront produits, dont 300 pour le marché canadien. Gageons qu’ils prendront bien plus de valeur que le prix de départ au Canada, fixé à 130 890 $. La fin d’une folle époque pour laisser vraisemblablement place à une filière électrique s’annonçant déjà extrêmement performante, mais moins charismatique sur le plan mécanique.