On raconte que l’idée pour le moins anticonformiste de produire un moteur en W est née dans un train au Japon en 1997.

Ferdinand Piëch, omnipotent patron du groupe Volkswagen à l’époque, a jeté ses bases sur une simple enveloppe lors d’une conversation avec le chef du développement des groupes propulseurs. Quatre ans plus tard, le premier W12 naissait sous le capot de l’Audi A8. Il finira ses jours en 2024 auprès de la marque qui l’a popularisé : Bentley.

Ce moteur, dont le principal atout réside dans le fait qu’il est 24 % plus court qu’un V12 de volume équivalent, est essentiellement le fruit du mariage de deux V6 VR6 caractérisés par un angle très étroit de 15 degrés. Sa première application a été sous le capot d’une Audi A8 dès 2001. C’est néanmoins la Bentley Continental GT, lancée en 2003, qui lui a donné sa notoriété avec une variante à deux turbocompresseurs qui portait sa puissance à 552 ch. Un chiffre extraordinaire pour l’époque.

De nombreuses créations de Bentley, mais aussi de Volkswagen (Phaeton), ont par la suite été dotées de cette mécanique pour élever leur jeu d’un cran. Comme vous l’avez sans doute constaté, ce sont des véhicules de grand luxe ou des coupés de grand tourisme qui y ont eu droit. C’est que cette mécanique, aussi puissante soit-elle, n’a jamais eu l’expressivité des V12 italiens. C’est l’onctuosité qui prime ici.

PHOTO FOURNIE PAR BENTLEY

Seulement 18 exemplaires de la Bentley Batur seront assemblés.

Sa dernière mission sera de mouvoir la Bentley Batur, une version retravaillée au tirage très limité de la Continental GT. Grâce à de nombreuses pièces révisées travaillant autant à l’admission d’air qu’à l’échappement, la puissance maximale se situe à 740 ch. Seulement 18 Batur seront produites et elles ont déjà trouvé preneur. Bentley précise que quelques exemplaires des livrées Speed de ses autres modèles seront produits avec les derniers W12. La fin d’une époque, il va sans dire.