Avec ses décors somptueux, ses impressionnants costumes, la musique de Tchaïkovski, ses danseurs et sa féérie, Casse-Noisette enchante petits et grands depuis 1964. Sa magie ne brille pas seulement dans les yeux des spectateurs, mais aussi dans ceux des danseurs des Grands Ballets, pour qui la pièce a une signification bien spéciale. Particulièrement pour l’interprète Jean-Sébastien Couture, qui danse dans la production depuis 20 ans ! La Presse l’a suivi, vendredi, lors de la générale de la pièce.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le danseur a intégré les Grands Ballets canadiens il y a 18 ans, mais danse Casse-Noisette depuis 20 ans. Il avait 17 ans la première fois qu’il a dansé la pièce pour la compagnie. À l’époque, il était encore « surnuméraire », puisque la compagnie doit engager des danseurs supplémentaires pour Casse-Noisette; la production compte 165 personnages, et près de 300 personnes travaillent à chaque représentation du ballet.

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Au départ, l’interprète a dansé de petits rôles : un soldat, la danse des fleurs et même… le lit ! « Oui, il y a un rôle pour le lit ! Les gens pensent que c’est téléguidé, mais non ! Il y a quelqu’un dedans », lance-t-il en riant. Au fil du temps, il a appris à maîtriser la plupart des rôles et a même été répétiteur pour ce ballet. Aujourd’hui, il a ses rôles de prédilection, comme le papa de Clara, Casse-Noisette ou le soldat mécanique; il peut tenir jusqu’à trois rôles dans une même représentation. Lors de la générale, il incarnait le docteur, rôle pour lequel il est ici en train de se faire maquiller.

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Son rôle préféré ? « J’aime beaucoup faire le soldat mécanique. C’est un rôle assez court, mais le fun à faire : un solo, avec plein d’interprètes sur scène avec lesquels on peut interagir, j’adore ça. Le docteur est très le fun à faire, mais c’est un rôle de caractère, donc il peut être difficile si on n’est pas dedans… »

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Le livret original de Casse-Noisette est tiré d’un conte d’E.T.A. Hoffmann; la musique est signée Tchaïkovski et la chorégraphie, Lev Ivanov. Le ballet figure au répertoire de nombreuses compagnies. C’est le chorégraphe Fernand Nault qui a créé la version du ballet que la compagnie présente depuis 1964. Petite anecdote : même s’il n’a été engagé officiellement comme chorégraphe de la compagnie qu’en 1965, M. Nault a été contacté en 1964 pour retravailler une version de Casse-Noisette qu’il avait commencé à créer en 1960 à Louisville, au Kentucky. Présentée cette année-là, la pièce est devenue la première œuvre classique complète au répertoire.

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Jean-Sébastien Couture a connu Fernand Nault de son vivant. C’est d’ailleurs sur sa chorégraphie que les derniers changements ont été apportés avant la mort du chorégraphe, en 2006. L’interprète tente de garder vivante l’approche de M. Nault à travers son travail : « Il était très à cheval sur les détails. C’est à travers ces détails que la pièce prend vraiment vie, comme tous les pantomimes durant la fête. » Sur la photo, l’interprète attend d’entrer en scène, avec son costume et son maquillage.

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On ne peut imaginer Casse-Noisette sans enfants, que ce soit sur scène ou dans la salle. Cela est-il déstabilisant pour les danseurs ? « C’est certain que c’est différent. Souvent, les enfants vont applaudir ou réagir plus fort. Mais ça apporte tellement d’ambiance ! » Sur scène, les enfants figent parfois ou oublient de réagir, « mais habituellement, après quelques représentations, ce n’est plus du tout un problème ! », lance-t-il.

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Des anecdotes, le danseur en a accumulé beaucoup depuis 20 ans. Seau d’eau qui se renverse sur scène,
 un Casse-Noisette qui oublie de se présenter durant la scène de la « transformation »… Lui-même a vécu un moment particulier comme soldat mécanique. « On est dans une boîte et il y a un tour de magie qui implique des portes et du velcro. Les techniciens avaient changé les velcros, mais on ne me l’avait pas dit. Et quand est venu le temps de pousser la porte, elle ne s’ouvrait pas; les velcros étaient trop neufs ! Il a fallu que je donne du coude pour réussir à sortir de justesse ! »

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Casse-Noisette est une grosse production; plus de deux millions de spectateurs ont assisté au spectacle des Grands Ballets. Ses décors et costumes sont très impressionnants. Plus de 350 costumes ont été confectionnés dans l’atelier de la compagnie. Un costume coûte en moyenne 2000 $, et celui du Roi des bonbons est évalué à 20 000 $ !

À la salle Wilfrid-Pelletier jusqu’au 30 décembre