C’est au volant d’une magnifique Chevrolet décapotable rétro que Snoop Dogg a fait son entrée sur scène un peu avant 21 h, dimanche soir. Joint aux lèvres, flanqué de quatre danseurs – deux au sol, deux sur des poteaux – et habillé d’un survêtement de l’unifolié, le vétéran rappeur n’a pas perdu de temps avant d’enchaîner les succès.

Plus de 30 ans de carrière, à peine moins d’albums studio, d’innombrables collaborations et autant de refrains mémorables. Le sac à chansons de Snoop Dogg est l’un des plus profonds des rappeurs toujours actifs. Entrecoupé d’une prestation de Tha Dogg Pound qui s’est étirée, il a déballé ses morceaux les plus chéris et quelques étonnants pendant plus de 90 minutes.

Après Halifax et Québec, la tournée canadienne de Snoop Dogg et de ses amis angelins – gentilés des résidants de Los Angeles – faisait un arrêt à Montréal, avant de poursuivre sa route dans huit autres villes. Les amateurs de G-Funk se sont assurés de remplir le Centre Bell pour l’occasion. Le parterre était quant à lui rempli de chaises. Elles n’ont que très peu servi.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Snoop Dogg a fait son entrée sur scène au volant d’une Chevrolet décapotable rétro.

Commencer le spectacle avec The Next Episode et Nuthin’ But a G” Thang était une bonne manière de s’en assurer. Après une succession de courts extraits de tubes un peu moins vertigineux et une apparition surprise de The Lady of Rage, qui est revenue plus tard, Snoop a récité Lodi Dodi de superbe façon. Les mots clairs, le débit limpide ; son hommage à Slick Rick demeure impeccable. I Wanna Love You, écrite avec Akon, Beautiful, conçue avec Pharrell, et Sexual Eruption ont ensuite fait danser et chanter la foule.

Après une reprise de Jump Around et Still D.R.E, le Doggfather a laissé place à Tha Dogg Pound, qui vient de lancer l’album W.A.W.G. Composé de Daz Dillinger et de Kurupt, le duo se complète toujours aussi bien. Malgré les excès de fumée, leurs voix sont celles de leurs vieux enregistrements. Ceux-ci et leurs pièces plus récentes semblaient toutefois moins connus de la foule qui a perdu de son entrain.

Snoop est revenu triomphant, un chandail de l’ancien du Canadien Chris Nilan sur le dos, a entonné Drop It Like It’s Hot et la fête a repris. Daz et Kurupt sont restés près pour Ain’t No Fun et Serial Killa. Le changement de ton s’est opéré avec California Gurls, que le MC de Long Beach a composée avec Katy Perry. Ont suivi P.I.M.P., une autre chanson avec Tha Dogg Pound, cette fois nouvelle, Hypnotize, en l’honneur de Biggie, et 2 of Americaz Most Wanted, à la mémoire de 2Pac.

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Le rappeur Snoop Dogg sur la scène du centre Bell, dimanche soir

Comme il l’a fait remarquer, c’est en fin de parcours que Snoop a finalement demandé aux spectateurs What’s My Name ? Ils ont répondu à l’unisson : « Snooooop Doggyyyyy Dooooogg ». L’hymne aux 1,4 milliard d’écoutes sur Spotify Young, Wild & Free a aussi été crié à tue-tête.

Le rappel, Gin and Juice, ne s’est pas fait attendre et la foule est repartie heureuse que cet autre artiste à connotation canine n’ait pas annulé son concert comme celui de la veille.

Premières parties aguerries

DJ Quik, brillant MC et producteur qui ne sera jamais assez reconnu, a ouvert le bal à 19 h 25. Sa performance n’avait rien d’extraordinaire, mais si vous êtes à la recherche de basses vibrantes et d’un flow fluide pour colorer votre été, plongez dans sa vaste discographie qui a, elle aussi, plus de 30 ans.

Le « Régulateur » Warren G a suivi avec davantage d’aplomb. Membre fondateur de 213, premier groupe de Snoop, le rappeur maîtrise toujours son débit rebondissant. Le duo The Twinz puis un karaoké des vers d’oreilles du regretté Nate Dogg l’ont appuyé un moment avant qu’il ne serve son indémodable succès, Regulate, en guise d’au revoir.