Luc Guimond a joué un rôle central dans l'organisation de deux événements extérieurs qui rendront hommage à son célèbre père, qui aurait eu 100 ans cette année. D'abord avec la projection de César à la belle étoile ce soir, puis avec le spectacle du Cirque Éloize, Un peu, beaucoup, passionnément, présenté de jeudi à samedi à la place des Festivals. La Presse s'est entretenue avec lui.

Au fil des ans, Luc Guimond en a vu passer des hommages à son père Olivier, mort prématurément à l'âge de 57 ans d'une septicémie. C'était en 1971: Luc n'avait que 7 ans. Mais ce projet-ci, réalisé par le Cirque Éloize, le touche particulièrement.

«J'ai vraiment senti une connexion avec la metteure en scène Anita Bombita, du Cirque Éloize. Elle m'a parlé de la poésie de mon père; j'ai senti sa sensibilité face à tout son travail. Un peu comme avec André Melançon et Benoît Brière, pour la série Cher Olivier

Une connexion qui n'a rien d'étonnant quand on sait qu'Olivier Guimond était un acteur clownesque, à l'image de ceux que l'on retrouve dans les cirques. À la manière de Chaplin, qui s'est retrouvé comme un poisson dans l'eau dans le film The Circus, Olivier Guimond aurait facilement pu faire partie de la famille du cirque.

«C'est vrai, acquiesce Luc Guimond. Justement, cet angle n'a jamais été exploité, celui du clown triste. Quand on a parlé du projet avec Éloize, je me disais que c'était un mélange naturel. Je croyais avoir tout vu en fait d'hommages à mon père, mais ce projet-là m'a vraiment allumé.»

Un peu, beaucoup, passionnément mettra en vedette 14 artistes de cirque et un comédien, Antoine Vézina, qui incarnera sur scène le personnage d'Olivier Guimond. L'acteur a été dirigé par Michel Courtemanche, cometteur en scène de la pièce.

Choix musicaux

Luc Guimond, qui est aussi auteur-compositeur-interprète, s'est chargé des choix musicaux du spectacle. Une vingtaine de pièces, instrumentales et chantées.

«Je voulais toucher la vérité de mon père, ses choix musicaux. J'ai fouillé dans ce qu'il écoutait. Par exemple, il adorait Piaf. Quand il entendait L'hymne à l'amour dans sa voiture, il s'arrêtait sur le bord de la route et il écoutait cette chanson avec ma mère [Manon Brunelle].»

Luc Guimond a choisi par exemple une interprétation de La vie en rose, chantée par Alys Robi, qui a vécu une histoire d'amour avec Olivier Guimond. Il a aussi choisi la chanson Petite fleur, qui sera la chanson-thème de la pièce. «Cette chanson, mon père nous la chantait quand on était enfants.»

On entendra notamment les versions de Jean Leloup et de Jill Barber. «La fleur représente l'amour que mon père a recherché toute sa vie. Auprès de son père, du public, des femmes. La fleur aura donc un visuel dans le show. C'est tendre et charmant comme mon père. Ce sont des versions qui nous poignent en plein coeur.»

«Mon père était britannique [son nom de baptême était Oliver James], poursuit Luc Guimond, j'ai donc choisi des pièces qu'il écoutait avec ses parents. Comme The Fontane Sisters. Ma grand-mère Guimond était danseuse burlesque, je me suis donc inspiré de cette époque-là aussi.»

Le Cirque Éloize projettera aussi des extraits de sketches mettant en vedette Olivier Guimond, notamment du Bye-Bye de 1970 et d'archives de Radio-Canada.

La musique de Luc

Luc Guimond n'a jamais vraiment fait le saut dans le showbiz québécois, même s'il a fait une incursion dans l'humour il y a 25 ans dans un duo baptisé Les veaux de ville. Mais en 2007, à 43 ans, il a sorti un premier disque, Battements, où il chantait ses propres textes sur des musiques de Nico Lelièvre. Un disque influencé par des groupes comme Massive Attack et Portishead, avec des sonorités proches de l'album L'imprudence d'Alain Bashung. Depuis, l'auteur-compositeur-interprète a composé une cinquantaine de chansons en vue de la parution d'un nouveau disque. Il travaille notamment avec les musiciens Pat Hamel et Cédric Duquette.

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À la place des Festivals du 17 au 19 juillet.