James Moore garde le cap. Si Stephen Harper a tenté de faire des concessions pour amadouer les partis de l'opposition désireux de former un gouvernement de coalition, le ministre du Patrimoine n'entend pas, lui, annuler les coupes de 45 millions effectuées en culture par son gouvernement.

Et ce, même si l'entente paraphée lundi par le Parti libéral, le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois - qui souhaitent renverser les conservateurs pour former un gouvernement de coalition - prévoit le rétablissement des subventions et des programmes culturels abolis par les troupes de Stephen Harper.

 

«On maintient notre position. On est très fiers des décisions que nous avons prises», a lancé sans détour hier, Deirdra McCracken, porte-parole du ministre. M. Moore a même déclaré en début de semaine qu'avant d'aller de l'avant avec leur projet de coalition, libéraux, néo-démocrates et bloquistes doivent avoir un mandat clair de la population.

Reprendre contact

Pendant ce temps, la communauté culturelle suit avec intérêt le dénouement de la crise qui sévit au Parlement. Rebâtir les ponts. Voilà ce que souhaite le milieu des arts si les partis de l'opposition forment un gouvernement de coalition.

Difficulté d'obtenir une rencontre, lettres demeurées sans réponse, communications téléphoniques quasi inexistantes. Les représentants du milieu culturel ont admis avoir du fil à retordre avec les conservateurs.

Selon eux, l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de coalition permettrait sans doute de reprendre le dialogue avec Ottawa.

«Pendant la campagne électorale fédérale, les trois partis de l'opposition ont présenté des plateformes culturelles, rappelle Bastien Gilbert, porte-parole du Mouvement pour les arts et les lettres (MAL). Ils ont été nos alliés. Ils ont participé aux débats. C'est sûr qu'avec ces trois partis-là, les liens peuvent être souples et constants.»

Même son de cloche du côté du Conseil québécois du théâtre (CQT). «On a eu régulièrement des conversations avec les trois partis, mentionne le président de l'organisme, Martin Faucher. On ne sera pas du tout dans le même climat de travail (s'ils forment le gouvernement). Pour nous, c'est vraiment un signe très positif.»

Des représentants des trois partis de l'opposition, joints par La Presse hier, ont pour leur part assuré qu'ils seraient à l'écoute des préoccupations des artistes.

«Le Bloc n'a jamais perdu le contact avec les artistes, assure la députée Carole Lavallée, porte-parole bloquiste en matière de patrimoine. On reste très proche du milieu.» Karl Bélanger, porte-parole de Jack Layton, abonde dans son sens. Les discussions n'ont jamais cessé, a-t-il assuré.

Du côté libéral, on a tenu à rappeler que la culture était un dossier important, car elle fait partie des moteurs de l'économie.