Après s'être soumise à l'exercice déchirant qu'est celui de sélectionner les 10 meilleurs albums de 2014, l'équipe des Arts de La Presse vous propose un palmarès composé de 40 coups de coeur supplémentaires.

De 1 à 10

De 11 à 20

> Damon Albarn, Everyday Robots

C'est un cas où le plaisir croît avec l'usage. Everyday Robots renferme des ballades à la mélancolie douce-amère typiquement britannique, gracieuseté de Damon Albarn, un génie britpop de son époque. - Émilie Côté

> Future Islands, Singles

Révélé sur le plateau de David Letterman, Future Islands trimballe une synthpop sans pareille. Le charisme de Samuel T Herring, aux inflexions vocales et aux mouvements de danse acrobatiques, explique en grande partie l'enthousiasme autour de ce quatrième disque irrésistible. - Charles-Éric Blais-Poulin

> Julie Boulianne, Handel et Porpora

La mezzo brille à travers une interprétation raffinée d'airs de Handel et de Porpora. Le plus beau disque classique vocal québécois de l'année. - Caroline Rodgers

> Lykke Li, I Never Learn

C'était annoncé, assumé... et le résultat s'avère pleinement réussi. Un album de power ballads inspiré d'un douloureux chagrin d'amour. Impossible de résister à la chanson phare Never Gonna Love Again, un véritable cri du coeur. - Émilie Côté

> Mac DeMarco, Salad Days

Posé mais pas paresseux, Mac DeMarco ressuscite le flegme irrésistible de Lou Reed ou encore la désinvolture pop des Beatles. Le chanteur canadien propose un album à l'humeur réversible, qui s'habille autant de synthés ensoleillés que de guitares introspectives. - Charles-Éric Blais-Poulin

> Ought, More Than Any Other Day

Vent de fraîcheur du côté rock anglo-montréalais avec ce premier disque qui permet une incursion dans le post-punk, voire l'avant-rock. Pensez à Joy Division ou encore à The Ex. - Philippe Beauchemin

> Robert Plant, lullaby and... The Ceaseless Roar

Plant se renouvelle en abordant à peu près tous les styles de musique auxquels il a touché depuis l'époque glorieuse de Led Zeppelin. Un artiste en mouvement. - Alain de Repentigny

> St. Vincent, St. Vincent

St. Vincent dessine en 11 pièces une toile nuancée et charnelle où s'abattent des couleurs art rock et électro. Il faut y revenir souvent pour en apprécier les couches de son et les textures raffinées. - Charles-Éric Blais-Poulin

> Swans, To Be Kind

Le grand prêtre Michael Gira a mis en scène un autre rituel au carrefour du bruitisme et du post-rock : drones fabuleux, rythmes assourdissants, jeux de saturation, incantations étranges et magnétiques. - Alain Brunet

> The War on Drugs, Lost in the Dream

Excroissance du travail de Kurt Vile, le troisième album de son ancien groupe s'aventure sur les chemins poussiéreux du country rock alternatif. Le disque americana de l'année. - Philippe Beauchemin

Ought, More Than Any Other Day

De 21 à 30

> Alejandra Ribera, La Boca

Apparue à Montréal comme par magie, elle a éclos sous l'oeil bienveillant du réalisateur Jean Massicotte. Brillamment, elle incarne les Amériques. En survole les mystères, les nuits, les lumières. - Alain Brunet

> Arca, Xen

Avec Xen, le Vénézuélien de 24 ans nous offre un album expérimental époustouflant dans lequel les rythmes fluides se mêlent à un univers abstrait et complexe. - Erika Peter

> Ben Frost, Aurora

Transplanté en Islande, cet Australien vit dans une zone volcanique, puise dans les entrailles de la terre afin de produire les plus puissantes éruptions de fréquences électroniques. - Alain Brunet

> FKA twigs, LP1

Avec son tout premier album, la chanteuse anglaise inaugure un nouveau genre: une pop mutante à laquelle se mêlent la soul, le R&B et le trip-hop. - Erika Peter

> Jean-Efflam Bavouzet, Haydn: Piano Concertos

Dans ces trois concertos de Haydn, le jeu du pianiste français est chantant, lumineux et magnifique à en pleurer. Du grand piano. - Caroline Rodgers

Alejandra Ribera, La Boca

> Miossec, Ici-bas, ici même

Miossec prend peut-être du vieux, mais sa plume, elle, n'a pas pris une ride. L'auteur-compositeur-interprète iconoclaste aborde les années qui passent et les amours qui cassent sur des mélodies sobres et mélancoliques. La course des jours bonifie son art. Comme le proverbial bon vin. - Charles-Éric Blais-Poulin

> Moodoïd, Le monde Möö

Bricolé à la Rare Book Room de Brooklyn sous la gouverne du Français Pablo Padovani, Le monde Möö parvient à projeter une fresque kaléidoscopique sur des murs de space rock. - Alain Brunet

> Phantogram, Voices

À l'instar de plusieurs groupes jadis considérés comme indie, Phantogram a enfoncé la pédale de la pop avec Voices. C'est pour le mieux. L'éclectisme des chansons, l'intensité des mélodies et la densité des textures sonores remuent et saisissent l'auditeur. - Émilie Côté

> Serge Fiori, Serge Fiori

La barre était exceptionnellement élevée pour ce premier album de chansons en 28 ans, mais l'artiste qu'on n'attendait plus n'a pas déçu. Un album nourri de guitares, à la fois drôle, sarcastique, fantaisiste et introspectif. - Alain de Repentigny

> The Barr Brothers, Sleeping Operator

À l'édifice folk anglo-indie, les Barr Brothers ajoutent une pierre de choix, sertie d'ornements ouest-africains, subsahariens, blues, rock, country, celtiques, appalachiens, jazzy, classiques. - Alain Brunet

Miossec, Ici-bas, ici même

De 31 à 40

> Bernhari, Bernhari

Alimenté par sa plume de militant romantique, le chanteur québécois Bernhari a frappé fort cet automne avec un premier album aux mélodies sur le fil de l'émotion. - Charles D'Amboise

> Common, Nobody's Smiling

Sur son 10e album, Common se montre torturé et plus sérieux. Comme à son habitude, le rappeur militant ne déçoit pas avec son écriture poignante et saisissante. - Erika Peter

> Elbow, The Take Off and Landing of Everything

L'expérience acquise par la formation anglaise s'entend sur son sixième disque. L'agencement claviers-guitare-batterie et électro (discret) frise la perfection. Tout comme la voix - limpide - de Guy Garvey. - Philippe Beauchemin

> Gilles Vigneault, Vivre debout

Notre grand poète a encore des choses à dire sur l'essentiel et la force de ses mots va droit au coeur, en toute simplicité. - Caroline Rodgers

> Lucas Santtana, Sobre Noites E Dias

Non seulement ce surdoué Brésilien a tout pigé du mouvement tropicaliste, mais il intègre à ses chansons la samba-funk, le reggae, le konpa-zouk antillais, le rock, le minimalisme, l'électro. - Alain Brunet

Bernhari, Bernhari

> Patrice Michaud, Le feu de chaque jour

Déjà remarqué pour son talent de raconteur, le Gaspésien s'est hissé au-dessus de la mêlée chansonnière grâce à ce deuxième album de folk-pop ardent, qui a connu un succès tardif mais pleinement mérité. - Frédéric Murphy

> Piers Faccini et Vincent Ségal, Songs of Time Lost

Faccini et Ségal célébrent 25 ans d'amitié dans un album à la fois intense et dépouillé qui témoigne de la vastitude et de l'éclectisme de leurs intérêts. - Alain de Repentigny

> Sharon Van Etten, Are We There

Le style folk indie a été servi cette année par la présence accentuée de femmes parmi ses ambassadeurs. L'album de Sharon Van Etten s'élève nettement au-dessus de la mêlée. - Philippe Beauchemin

> Stéphanie Lapointe, Les amours parallèles

Un album planant, poétique et rempli d'atmosphères pour la voix murmurante d'une artiste à la sensibilité à fleur de peau. - Caroline Rodgers

> The Black Keys, Turn Blue

Témoin de la rupture du chanteur Dan Auerbach, cet album campe The Black Keys dans un blues rock grave et habité, non sans ressacs maîtrisés de psychédélisme et de disco. Ce huitième album, estampé Danger Mouse, prouve que le duo n'est pas près de s'essouffler. - Charles-Éric Blais-Poulin

Patrice Michaud, Le feu de chaque jour

De 41 à 50

> Bryan Ferry, Avonmore

Le dandy britannique provoque des rencontres musicales (Nile Rodgers, Johnny Marr, Marcus Miller, Mark Knopfler, Maceo Parker, Ronnie Spector, Todd Terje) dans un album qui porte sa signature. - Alain de Repentigny

> Conor Oberst, Upside Down Mountain

Le chanteur de Bright Eyes n'aura pas boudé l'americana bien longtemps. Ce sixième album, fort personnel, pieusement folk, inscrit à nouveau le jeune Nebraskain parmi les paroliers les plus doués de sa génération. - Charles-Éric Blais-Poulin

> Hauschka, Abandoned City

Le 11e opus de ce compositeur allemand, de surcroît pianiste et artiste électronique, joint les acquis probants de la musique contemporaine, de l'électroacoustique et de la culture rock. - Alain Brunet

> Julien Sagot, Valse 333

Ce deuxième album solo du multi-instrumentiste de Karkwa surprend grâce à la superposition de couches analogiques et synthétiques et à la voix du chanteur, qui rappelle celle d'Arthur H. - Philippe Beauchemin

> Kate Tempest, Everybody Down

La poétesse (lauréate du prestigieux prix Ted Hughes), dramaturge, auteure et slameuse de South London s'anime au micro avec esprit et une grande force de caractère. Ajoutez à cela des rythmes électro-rap lourds et l'ensorcellement est garanti. - Émilie Côté

Bryan Ferry, Avonmore

> Pierre Kwenders, Le dernier empereur bantou

Il est grand temps pour nous de faire des allers-retours virtuels entre le continent noir et les métropoles de l'Occident. À ce titre, l'Afro-Montréalais Pierre Kwenders est un guide de choix. Sa pop risque fort de déborder le cadre indie local. - Alain Brunet

> Scott Walker & Sunn O))), Soused

Sur des braises de guitares saturées, l'incomparable chanteur septuagénaire Scott Walker chevauche des claviers indomptables, harnache trompette et saxophone sauvages, apprivoise de redoutables percussions. - Alain Brunet

> Sia, 1000 Forms of Fear

Le titre de l'album donne le ton: Sia nous offre, avec 1000 Forms of Fear, un disque relativement sombre, mais d'une beauté vocale et musicale incomparable. - Erika Peter

> Tom Petty & The Heartbreakers, Hypnotic Eye

Un album très rock de Petty avec ses fidèles Heartbreakers. Le genre de disque qui vous accroche en partant et qui se bonifie à chaque écoute. - Alain de Repentigny

> Young Fathers, Dead

Gagnants du Mercury Prize du meilleur album britannique de l'année, ces créateurs alertes et innovants d'Édimbourg fondent les styles (grime, hip-hop, électro, trip hop, indie rock) et infusent leurs racines culturelles afro-occidentales. - Alain Brunet

Pierre Kwenders, Le dernier empereur bantou