Elbow retrouve toute sa vigueur avec son dixième album, une nouvelle collection de chansons postpandémique qui arrive telle une énergique contrepartie de son précédent, le remarquable et mélancolique Flying Dream 1.

Things I’ve Been Telling Myself For Years marque le ton d’entrée de jeu avec la batterie d’Alex Reeves qui jaillit avec puissance dès les premières mesures, en parfaite rupture avec le jeu subtil qu’il avait adopté avec justesse sur le précédent disque. « Al Reeves est partout sur cet album », reconnaît d’emblée le chanteur Guy Garvey, ajoutant du même coup que le prolifique batteur associé au groupe depuis 2016 n’avait jamais participé aussi activement au processus créatif, un travail qui s’est fait essentiellement en groupe – Flying Dream 1 avait été créé par les membres confinés avant d’être enregistré en direct dans une salle de concert vide.

L’élan créatif est justement l’autre caractéristique de cet album qui consolide le talent de composition du quintette de Manchester. Le premier extrait Lover’s Leap surprend avec sa structure polyrythmique, mais néanmoins dansante portée dans les couplets par la basse nerveuse de Pete Turner et exacerbée dans les refrains par les claviers tonitruants de Craig Potter. Quant à la guitare de Mark Potter, il faut remonter presque 20 ans en arrière pour la voir aussi volontaire – c’est surtout le cas sur Good Blood Mexico City, superbe morceau rock dédié aux Foo Fighters et à leur regretté batteur Taylor Hawkins.

Guy Garvey est quant à lui égal à lui-même, sa voix de ténor tissant encore une fois d’enivrantes mélodies qui s’arriment toujours aussi bien au riche écrin musical porté encore un peu plus loin par Elbow.

Absent des scènes internationales depuis 2017, le groupe a depuis ajouté d’importants jalons à son catalogue, le dernier en lice taillé sur mesure pour les grandes salles. En espérant que cela puisse enfin les ramener dans nos terres.

Extrait de Good Blood Mexico City

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Audio Vertigo

Rock

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Elbow

Polydor

8,5/10