Une autre figure de la pop québécoise vient de s’éteindre. René Letarte est mort lundi à Lévis, à l’âge de 84 ans, des suites d’une longue maladie.

René Letarte a connu un premier succès dans les années 1960, à titre de bassiste et parolier du groupe Les Bel Canto, à qui l’on doit entre autres le succès Découragé (Je suis au désespoiiir !). Dans cette époque dominée par les « versions » de succès anglophones, le quintette de Québec a été un des premiers à écrire ses propres chansons dans la veine des Beatles, une distinction en soi. Il a aussi enregistré au studio Abbey Road en 1970 et s’est produit la même année au festival international d’Osaka, au Japon.

René Letarte se réinvente en 1972 en devenant producteur et réalisateur pour une nouvelle génération d’artistes québécois, dont Gilles Valiquette, Jacques Michel, les Séguin et Jim et Bertrand. Puis il devient auteur-compositeur-interprète à temps plein, sous le nom de René d’Antoine. En plus d’un album solo lancé en 1980, il donne des ateliers d’écriture et fonde en 2001 l’Académie Chanson à Lévis, où il installe son studio, donne des cours de chant et enregistre de nouvelles chansons.

« C’était un sacré bon mélodiste, respecté par tous les musiciens des années 1960, souligne Sébastien Desrosiers, historien du rock québécois et éditeur de disques. Les Bel Canto faisaient l’unanimité. »

Contrairement à d’autres musiciens de la génération yéyé, il n’avait jamais quitté le métier et était encore actif jusqu’à récemment, malgré une dialyse entamée il y a plus de 10 ans. « Je suis fatigué », nous avait-il confié l’an dernier, lors d’une ultime conversation. Ce qui ne l’avait pas empêché de nous donner un peu de son temps. Professionnel jusqu’à la fin. Salut, René !