Peanut Butter Sunday, c’est : des mélodies pop-punk accrocheuses, des personnalités attachantes, une énergie communicative et, surtout, une grande envie d’avoir du fun. Le tout, à la sauce acadienne. La Presse a parlé aux membres fondateurs du groupe de la Baie-Sainte-Marie avant leur passage aux Francos, le 17 juin.

Pour décrire le pop-punk de son groupe, Normand Pothier, guitariste et cofondateur de Peanut Butter Sunday, utilise en riant le terme « fake punk ». Ses acolytes et lui savent bien qu’ils ne sont pas en train de proposer une révolution musicale avec leur musique. « C’est du fake punk since day one, lance Normand. C’est pas du Serge Gainsbourg, chanson française, mais c’est de la musique vraiment le fun, avec beaucoup de tempo et c’est agressif une miette. »

Ce style, c’est ce que les musiciens ont « toujours voulu faire », raconte Normand, en entrevue téléphonique, également en compagnie du chanteur, guitariste et cofondateur du groupe, Michael Saulnier. Quand ce dernier, durant la pandémie, a déménagé chez Normand, les deux amis d’enfance ont d’abord commencé à travailler sur le projet solo de Michael.

On écoutait beaucoup de punk [pendant cette période]. Et finalement, on a décidé que nevermind l’album solo de Mike, on va plutôt créer un groupe. Et voici maintenant Peanut Butter Sunday !

Normand Pothier

À la manière de Blink-182, Sum 41 ou Green Day (bref, de la musique du jeu de leur enfance Tony Hawk’s Pro Skater !), le quatuor fait ainsi vibrer ses amplis à coups de guitare saturée, avec des accords qu’on ne pourrait pas qualifier de très complexes, mais qui ont le mérite d’être toujours entraînants. Sur un tempo toujours effréné, Peanut Butter Sunday (appelons-le PBS) offre des moments nostalgiques pour ceux qui ont connu la vague pop punk du début des années 2000.

Nés dans la musique

Notre appel est délicieusement chaotique. On comprend bien vite que les membres de PBS ne se prennent pas au sérieux, dans leur musique comme dans la vie. Lorsqu’on lui demande de nous parler de son parcours musical, Michael y va de cette déclaration : « J’ai commencé la guitare vers l’âge de 5 ans. Ensuite, j’ai joué des drums aussi. Vers 16 ans, j’ai commencé à écrire des chansons, mais juste en anglais. Vers 2019, j’ai commencé à écrire en français et depuis, j’écris et je chante exclusivement en français… Et je joue de la guitare en français ! »

Ce français bien à eux, ce parler acadien coloré, est une des choses qui donnent à leur proposition musicale une teinte si accrocheuse. Pour eux, il était impensable de faire autrement. « Si on n’avait pas chanté comme on parle, le monde aurait pu le dire, on aurait eu des gens qui nous auraient trouvé phony », dit Normand.

Si on parlait avec un accent standard ou un accent de la France, ça sonnerait stupide. De chanter de la façon dont on parle, pour nous autres, c’était la seule option.

Normand Pothier

Alors dans les textes, dont Michael écrit la moitié et Normand l’autre, le chanteur ne change rien à son français. Et c’est tant mieux. Sur la pièce Mes chums, il nous dit par exemple : « Mes chums sont ouellement bêtes/Ils faisont la crêpe/Mais ils faisont leur mieux pour rester fuckin’ bête. /Ils drivont leur bike/Ils allont sur des hikes/Ils allont à Belliveau’s Cove pour flyer un fuckin’ kite. »

Peanut Butter Sunday est un fier représentant de la Baie-Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, là où « il y a un piano ou une guitare dans literally toutes les maisons », d’après Michael. Là également où la culture est très musicale, si bien que les deux amis ont l’impression d’avoir simplement suivi une voie déjà en partie tracée. Normand a toujours voulu faire ça : « Je regardais des DVD de concerts live en me disant : “Un jour, ça va être moi !” » Michael, lui, rationnel et réaliste, avoue ne pas avoir cru qu’il en ferait un jour un métier. « C’était comme une miette dans ma tête, mais je pensais pas que c’était realistic, dit-il. Mais what do you know ! »

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Les Francouvertes et la suite

Le fait de chanter en français a notamment permis aux musiciens de s’inscrire aux Francouvertes lors de la plus récente édition, un tremplin énorme, bien qu’ils aient déjà commencé à se bâtir une réputation.

Normand, qui y a participé en tant que musicien accompagnateur de P’tit Belliveau, a été celui qui a proposé d’amener PBS aux Francouvertes, voyant le concours-vitrine comme « une bonne façon de s’exporter à Montréal ».

Le quatuor a été un favori du public, terminant premier après la première ronde. Les choses ont été plus difficiles en demi-finales et le groupe ne s’est pas rendu en finale. « Je trouve ça hilarious, parce que c’est extremely rare, c’était pas arrivé depuis longtemps qu’un band a la première place pour les préliminaires, mais se rend pas en finale », lance Michael en éclatant de rire.

Normand se joint à lui, dans un fou rire communicatif. Visiblement, les deux musiciens préfèrent se concentrer sur le positif de leur expérience (les rencontres et l’occasion de monter sur scène), plutôt que sur cette défaite « fucking weird ».

Peanut Butter Sunday a le regard rivé vers l’avenir. Les Néo-Écossais enregistrent déjà de nouvelles « tounes ». Parce que c’est là que leur musique prend tout son sens, ils ont hâte de monter sur scène, aux Francos et partout où on les accueillera. « On est là pour avoir du bon temps, dit Michael. Chaque show est comme notre dernier à cause qu’on sait jamais ce qui va arriver, si les gens vont aimer ça ou si on avoir avoir any autre spectacle. Alors, you make the best of it ! »

Peanut Butter Sunday en ouverture des Hôtesses d’Hilaire, ce samedi 17 juin, 19 h, au Studio TD

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