Fred again.., Kim Petras, Soccer Mommy, The Flaming Lips, Carly Rae Jepsen, Baby Keem : il y en aura pour tous les goûts au 16festival Osheaga, du 4 au 6 août prochain. Des dizaines de noms complètent ainsi la programmation, où figuraient déjà les têtes d’affiche annoncées précédemment, soit Billie Eilish, Kendrick Lamar, RÜFÜS DU SOL, The National et Aya Nakamura.

Écoutez 10 artistes de la programmation d’Osheaga

De nouveau cette année, Osheaga propose près d’une centaine de concerts d’artistes aux styles éclectiques, représentant une diversité de genres musicaux et d’origines. Les invités du festival viennent du hip-hop ou de l’indie rock, de l’afro pop ou de l’électro, du disco ou de la synth pop. Parmi eux, certains grands noms de la scène musicale actuelle, tels Lil Yatchy, Fred again.., Central Cee, Japanese Breakfast ou Kim Petras. D’autres, comme The National ou The Flaming Lips (qui interprétera le répertoire de son album de 2002 Yoshimi Battles the Pink Robots), vétérans habitués de s’arrêter fréquemment ici, reviendront à la rencontre du public montréalais.

Le hip-hop garde une large place au festival. Plutôt qu’une journée où la plupart des artistes rap sont rassemblés, on a dispersé leurs noms sur les trois jours de festival. Ainsi, Aya Nakamura et Joey Badas$$ se produiront le vendredi, Baby Keen, Lil Yachty et 070 Shake seront sur scène le samedi, tandis que Kendrick Lamar, plus grande acquisition d’Osheaga cette année, clôturera les festivités le dimanche.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Kendrick Lamar lors de l’édition 2015 d’Osheaga

L’indie pop rock, « qui fait partie de l’identité du festival », selon Camille Guitton, l’une des cheffes programmatrices pour Osheaga, est aussi à l’honneur.

On est ancrés dans cette scène et on continue à l’être avec des artistes de la nouvelle génération. Avec Soccer Mommy ou Japanese Breakfast, on voit que le genre est mené par des femmes.

Camille Guitton, cocheffe programmatrice pour Osheaga

Il est d’ailleurs « important pour Osheaga de mettre des femmes de l’avant », avec Billie Eilish, Kim Petras (pour sa seconde présence à Montréal) ou Aya Nakamura, notamment, affirme Camille Guitton.

IMAGE FOURNIE PAR OSHEAGA

Affiche du 16festival Osheaga

Le festival cherche à ouvrir ses frontières musicales – on note les présences du roi de l’afro pop, Rema, originaire du Nigéria, de l’artiste japonaise Rina Sawayama, ainsi que de Bomba Estéreo, formation colombienne qui a accumulé près d’un milliard d’écoutes sur Spotify pour sa chanson Ojitos Lindos, avec Bad Bunny.

La touche québécoise demeure : Alicia Moffet, Sarahmée, Mindflip, Jonathan Roy et plusieurs autres représenteront la province et sa musique du 4 au 6 août.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

La Québécoise Alicia Moffet

Boucler une programmation en 2023

« Il n’y a pas de recette magique. Chaque année, on repart à zéro, on se demande quelles sont les tendances, quels artistes sortent du lot, lesquels font des come-back », raconte Camille Guitton, en entrevue avec La Presse.

Une chose reste constante : l’impératif de trouver tôt les têtes d’affiche. La présence de Billie Eilish, Kendrick Lamar et RÜFÜS DU SOL a été annoncée dès l’automne dernier, après plusieurs mois de travail. L’équipe de six programmateurs a ensuite continué à travailler sur le reste de sa programmation jusqu’à… il y a quelques jours. « Ça s’est bouclé cette semaine », raconte Camille Guitton, un rire dans la voix.

Il n’est pas rare que les derniers détails de la programmation soient réglés juste avant le dévoilement. Mais cette année est particulière. Les circonstances actuelles ont mis quelques bâtons dans les roues de l’équipe d’Osheaga.

C’est une année assez difficile pour ce qui est de la programmation, en raison d’enjeux particuliers : les coûts ont augmenté, on est en dollars canadiens et le taux de change rend ça compliqué pour nous. Donc ça peut prendre plus de temps de négociation pour convaincre les artistes.

Camille Guitton, cocheffe programmatrice pour Osheaga

Le festival montréalais, le plus grand de son genre au Canada, peut compter sur sa bonne réputation, observe-t-elle. Et si la COVID-19 a rendu la tenue d’évènements comme Osheaga et les tournées plus compliquées, « on en est ressortis plus forts », ajoute la programmatrice. « Les dialogues sont plus ouverts avec les équipes des artistes. Les agents aussi sont passés par là. Il y a toujours des défis majeurs, mais je pense qu’il y a plus de [bienveillance]. »

Quelques changements sont à prévoir pour ce 16festival Osheaga. La Ville de Montréal ayant réaménagé certains espaces du parc Jean-Drapeau, il y aura une scène en moins. La scène des Arbres, « un terrain de jeu pour les programmateurs », qui y programmaient des artistes émergents et locaux, ne sera pas là cette année. « C’est aussi notre rôle de nous adapter constamment aux nouveaux défis qui surviennent et cette année encore on s’est retroussé les manches pour offrir des artistes forts dès 14 h. Notre équipe saura comme toujours mettre en valeur ce site qu’on adore et qui fait partie intégrante de l’ADN du festival », précise Camille Guitton.

Autre différence à noter : l’affiche d’Osheaga ne ressemble à aucune autre précédente. « La direction artistique a changé, on veut mettre les festivaliers de l’avant en créant des personnages sur l’affiche, raconte la programmatrice. On veut envoyer le message qu’à Osheaga, tu peux montrer tes couleurs. On est un lieu le fun, un safe space. » Ces valeurs se retrouvent à même la programmation, estime-t-elle. « Autant en termes de musique que d’origine ou d’orientation sexuelle, dit Camille Guitton. C’est super important pour nous. On veut toujours ouvrir nos frontières, tout en restant fidèles à qui on est. »

Les billets journaliers pour le festival Osheaga sont en vente dès le 11 mars. Les laissez-passer pour les trois jours sont déjà en vente.

Consultez le site d’Osheaga

Les coups de cœur à découvrir de Camille Guitton

  • Rema – Calm Down
    Le nouveau leader de l’afrobeat mondial
  • Saint Levant – From Gaza, With Love
    Un artiste qui symbolise la modernité par ses influences musicales et son multiculturalisme
  • Gabriels – If You Only Knew
    Une voix, des frissons : le nouveau soul qui sera sur toutes les lèvres bientôt
  • Kim Petras – Unholy (avec Sam Smith)
    La nouvelle icône pop moderne
  • Bomba Estéreo – Ojitos Lindos (avec Bad Bunny)
    La Colombie à la conquête du monde

Les incontournables de notre journaliste

  • Kendrick Lamar – N95
    Certains pensaient que le roi incontesté du rap moderne ne ferait pas d’arrêt à Montréal lors de sa tournée. Cette présence à Osheaga est l’occasion ou jamais de constater son génie sur scène.
  • RÜFÜS DU SOL – On My Knees
    Le duo australien de musique électronique, que les affectueux du genre adorent, promet une soirée endiablée à Osheaga.
  • Aya Nakamura – Cadeau (avec Tiakola)
    Icône R & B franco des temps modernes, l’artiste française promet d’ameuter de nombreux festivaliers, vu sa popularité qui ne cesse de grimper de chaque côté de l’Atlantique.
  • Billie Eilish – Happier Than Ever
    La jeune artiste, coqueluche de sa génération et habituée de Montréal, revient déjà en ville, après un passage au Centre Bell qui avait été annulé l’an dernier et une présence électrisante à la Place Bell en 2019.
  • Fred again.. – Delilah (Pull Me out of This)
    Le producteur et DJ britannique est non seulement un incontournable du festival Osheaga, mais aussi un incontournable de la musique électronique moderne.