Discrète ces dernières années, La Bottine souriante prépare son retour sur disque pour 2023. David Boulanger annonce que le collectif reviendra avec un son plus « moderne » et une attitude peut-être même plus « rock ».

Longtemps incontournable à l’approche du temps des Fêtes, La Bottine souriante a considérablement ralenti la cadence ces dernières années. « Ça fait un petit bout de temps que La Bottine roule à un rythme particulier ou, disons, hors du commun », convient le violoniste David Boulanger, qui agit à titre de coordonnateur et de porte-parole du collectif.

Il y a eu bien du changement depuis les départs successifs de Michel Bordeleau et d’Yves Lambert au début des années 2000. Des deux jeunes recrutés pour les remplacer en 2002, il ne reste plus qu’Éric Beaudry. Pierre-Luc Dupuis, André Brunet, Régent Archambault, Pierre Bélisle et même Benoît Bourque, arrivé en 2008, sont aussi partis au fil des ans.

Et alors que le groupe avait l’habitude de publier environ un disque tous les deux ans depuis 1978, il n’en a lancé que deux au cours des 20 dernières années…

« On ne ressent pas la pression de faire du nouveau matériel, plaide David Boulanger. On le fait quand on en a envie, quand on est prêts et quand on considère qu’on a les bonnes pièces pour faire un nouvel album. »

Ce moment est venu.

Des grooves plus pesants

La Bottine souriante vient de terminer l’enregistrement d’un disque à paraître à l’automne 2023. Il comptera une dizaine de morceaux, dont l’un sera dévoilé avant l’été prochain, vraisemblablement quand la fête nationale sera en vue.

Le swing caractéristique de La Bottine demeure sur l’album à venir, assure David Boulanger. Les cuivres aussi. Le violoniste ajoute cependant que le prochain disque du collectif aura aussi quelque chose de plus « moderne ». « Des grooves un peu plus funk… et même rock, glisse-t-il. C’est sûr que rock est une étiquette un peu fourre-tout, mais c’est plus dans l’attitude. Il y a quelque chose de plus pesant. »

L’arrivée d’un nouveau contrebassiste et bassiste, Mathieu Gagné, et d’un nouveau claviériste, Olivier Salazar, qui ont beaucoup contribué aux arrangements, a pesé lourd dans les sonorités vers lesquelles tend le groupe à l’orée de 2023, selon David Boulanger.

On ne fait pas la même affaire qu’avant, on continue d’avancer.

David Boulanger

Le violoniste révèle que le groupe a aussi tendu des perches à des musiciens étrangers que La Bottine a côtoyés au fil des ans. L’accordéoniste et violoniste irlandaise Sharon Shannon, l’accordéoniste italien Ricardo Tessi et le Suédois Erik Rydvall (violon et « nyckelharpa », instrument hybride entre violon et vielle, muni de cordes de résonance sympathiques) ont chacun composé un morceau du disque à venir. La seule collaboratrice d’ici est la percussionniste Mélissa Lavergne.

Le groupe prévoit renouer avec la scène à partir de l’été 2023, après s’être fait rare depuis au moins 2018. Le collectif ne vise pas des tournées de 75 concerts par année, assure David Boulanger. Chacun des musiciens a d’autres occupations et « personne n’a besoin de La Bottine pour vivre ».

Jouer avec La Bottine, pour chacun d’eux, est un espace de liberté choisie. « On veut bien faire notre travail, dans de bonnes conditions, résume le violoniste. Depuis qu’on s’est dit ça, l’ambiance est super bonne dans le groupe. Ça ne roule pas carré ! »

Avant d’entamer ce nouveau chapitre, La Bottine souriante va clore 2022 avec un concert en compagnie de Zébulon. Les deux groupes seront au Colisée de Saint-Bruno-de-Guigues, au Témiscamingue, le 31 décembre.

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