Le festival de musique électronique Oasis n’aura plus lieu au Parc olympique. Sa première édition, au printemps dernier, s’est attiré les foudres des résidants du quartier, dérangés par le bruit. Si bien que les organisateurs ont rapidement convenu de déplacer l’évènement. 

Le promoteur Olivier Primeau a affirmé à La Presse que la tenue de l’autre festival qu’il a mis sur pied cette année, Metro Metro, n’était pas compromise. L’organisateur a déjà signé une entente de deux ans avec la Régie des installations olympiques (RIO), propriétaire du Parc olympique. L’évènement avait eu un succès considérable en mai dernier.

La deuxième mouture du festival de musique hip-hop sur l’Esplanade est donc assurée, affirme-t-il. En ce qui concerne Oasis, toutefois, le tableau est bien différent. Les nuisances sonores et les plaintes qui ont suivi ont forcé le promoteur à repenser la tenue de l’évènement musical. 

Depuis le début, on n’a voulu déranger personne. Mais là, on a dérangé beaucoup de monde pendant quatre semaines.

Olivier Primeau, promoteur des festivals Metro Metro et Oasis

Après les deux jours sur lesquels s’était étendu Metro Metro, le festival Oasis s’était installé autour d’une des deux scènes déjà montées pour quatre fins de semaine d’affilée. 

D’un point de vue financier, l’organisateur avait trouvé intéressant de tenir ses deux nouveaux festivals au même endroit. C’est aussi pour des raisons pécuniaires qu’il n’a pas ordonné l’annulation d’Oasis, alors que la nuisance sonore était vite devenue un problème. S’il comprenait bien la raison des protestations des résidants de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, « ç’a aurait été une énorme perte de revenus de [l’annuler] », dit celui qui est aussi copropriétaire du Beachclub. 

Évènements « dérangeants, par leur durée et leur bruit »

Mais la décision de quitter les lieux dès l’an prochain s’est prise alors même qu’Oasis battait son plein. « On a fait ce qu’on pouvait. Mais j’entendais le niveau du son, les plaintes des gens, et je me suis tout de suite dit qu’on devait bouger d’ici », raconte Olivier Primeau.

Le ministère du Tourisme du Québec, qui travaille sur un projet de loi sur le développement et la mise en valeur du Parc olympique, n’a pas voulu commenter le fond du dossier. La ministre Caroline Proulx, en commission parlementaire la semaine dernière, avait affirmé que « l’évènement n’aura[it] plus lieu au Parc olympique », sans préciser de quel évènement il était question.

Son attaché de presse, Raphaël Melançon, a indiqué à La Presse que les ententes entre la RIO et les promoteurs restaient confidentielles. Toutefois, à la lumière des commentaires des citoyens, il a été révélé que des « évènements ont été dérangeants, par leur durée et leur bruit ». Des changements ont dû être apportés, compte tenu « du bon vouloir de la RIO de rester le bon voisin qu’il est », a indiqué M. Melançon. 

De grandes ambitions

S’il a d’abord été envisagé de faire migrer l’évènement vers la place Nadia-Comaneci, entre le Stade olympique et le stade Saputo, Oasis ne se déroulera finalement pas à Montréal l’année prochaine, nous apprend Olivier Primeau. 

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Olivier Primeau, promoteur des festivals Metro Metro et Oasis

La vision du promoteur pour l’évènement est de le « déplacer de ville en ville » et, éventuellement, vers d’autres pays. Oasis, qui en est encore à sa phase « embryonnaire », prendra un « format différent l’an prochain », indique le promoteur. Il se tiendra dans un lieu qui sera annoncé d’ici la fin de l’hiver.

Olivier Primeau et sa société de production et de promotion responsable de Metro Metro et d’Oasis, Midway, ont de grandes ambitions pour leurs festivals. 

Les premiers essais ont été « une grande réussite », explique l’homme d’affaires. Particulièrement Metro Metro qui, grâce à une brochette d’artistes impressionnante qui comprenait entre autres Cardi B, a attiré 20 000 personnes par jour durant une fin de semaine. « La formule est super gagnante », soutient Primeau, qui affirme être en train de programmer l’édition 2020.

Le site de l’Esplanade correspond particulièrement bien au concept de ce festival de grande ampleur. C’est pourquoi il tient à ce que le partenariat avec le Parc olympique perdure. Selon lui, l’arrondissement et la RIO sont très favorables à ce que l’entente se prolonge.

En ce qui concerne le voisinage, il ne s’en fait pas trop. Plutôt que cinq fins de semaine de suite, il n’y aura donc qu’une fin de semaine de festivités. Et « un week-end, c’est correct », estime Olivier Primeau. « Ça fait partie de ce qu’est Montréal d’avoir des évènements du genre. »

L’équipe de Metro Metro travaille tout de même à trouver une façon de déranger les voisins « le moins possible », à l’aide d’une meilleure technologie de son, affirme le promoteur.